vendredi 8 avril 2022

DOSSIER ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DU SEMEUR HEBDO DU 8 AVRIL 2022


 

SANTÉ

le semeur hebdo :Le système de santé français est en souffrance... quelles sont les solutions proposées par votre candidat(e), notamment dans la lutte contre la désertification médicale dont les Puydômois observent déjà les effets ?

NPA 63 : Contre la désertification médicale et les inégalités d'accès au soin, nous proposons la création de centres de santé sur tout le territoire, publics et gratuits, polyvalents, financés par la Sécu.

Nous revendiquons également des moyens pour l'hôpital public avec l'arrêt des fermetures de lits et la réouverture et extension des hôpitaux de proximité, avec au moins un service d’urgence, une maternité, un bloc opératoire. Ceci passe par la formation de 100 000 hospitalier·e·s, la revalorisation immédiate de leurs salaires de 400€, l'expropriation des cliniques privées et leur intégration à l’hôpital public.

Nous défendons également des soins gratuits à 100% car la santé ne doit plus être une marchandise mais un droit fondamental. Cela passe par le remboursement à 100% de tous les soins et médicaments prescrits et la généralisation du tiers payant, l'interdiction des dépassements d’honoraires, la suppression des franchises et des forfaits hospitaliers.

L'industrie pharmaceutique doit être dédiée à la santé de tou·te·s à travers le monde et non comme aujourd'hui à la création de profits faramineux, aussi nous prônons l'expropriation des grands groupes pharmaceutiques et la levée des brevets sur les médicaments, vaccins …

AUTONOMIE-RETRAITES

le semeur hebdo :L’actualité récente nous l’a rappelé, le « bien-vieillir » est un enjeu sociétal majeur et concerne pleinement un département comme le nôtre. Quelles sont les propositions de votre candidat(e) pour assurer les meilleures conditions de vie à nos aînés ? Quid également de la question des retraites et de la pérennisation du modèle à la française ?

NPA 63 : Les conditions de vie en EHPAD,soumise à la loi du profit, sont catastrophiques. Macron a renoncé à toute réforme du financement de la « dépendance », laissée à la charge des personnes âgées et de leurs familles.

Il est urgent de mettre en place un service public du 4e âge, en structure ou à domicile, de petite taille, avec du personnel formé et en nombre suffisant. Il faut l’accompagner d’un plan emploi-formation de 200000 postes.

Les actionnaires qui se remplissent les poches de «l’or gris»(Orpea, Korian...) doivent être expropriés.

La société doit prendre en charge les dernières années de nos aîné·e·s, avec financement par la Sécu.

Alors que l'espérance de vie en bonne santé est de 65 ans, 59 ans pour les ouvriers, l'âge moyen de départ à la retraite en 2020 est de 62,8 ans et l'ensemble des candidats de la bourgeoisie veulent continuer à le reculer.

Nous perdons littéralement notre vie à la gagner. A contrario, nous revendiquons un départ à la retraite à 60 ans et à 55 ans pour les travaux pénibles. Le minimum vieillesse doit être porté à hauteur du salaire minimum, soit 1800€ nets.

Ce projet (environ 60 milliards d'€/an) doit être financé par l'extension du salaire socialisé, ce que le patronat et ses sbires appellent charges sociales.

POUVOIR D’ACHAT

le semeur hebdo :Dans le contexte actuel de relance économique post covid et de crise internationale, qui font flamber les prix et marquent le retour de l’inflation dans notre pays, quelles sont les propositions de votre candidat(e) pour garantir et améliorer le pouvoir d’achat des français ?

NPA 63 :En 40 ans la part des profits empochés par les actionnaires est passée de 30 à 40 % de la richesse produite, pendant que celle des salaires (y compris sécu, chômage et pensions) passait de 70 à 60 %. Il faut d’urgence inverser ce vol de richesses.
Les profits des sociétés non financières (sans compter les indépendants, les artisans...) s’élèvent à environ 140 milliards d’euros par an.

Augmenter les salaires de 400 euros nets mensuels et assurer un salaire minimum de 1800 euros pour tou·te·s ne « coûterait » que 123 milliards annuels.

Face à l'inflation, il faut mettre en place l'échelle mobile des salaires, soit indexer les salaires sur l'inflation. Il faut imposer la continuité du salaire.

Nous défendons l'interdiction des licenciements, la réquisition des entreprises qui licencient juste pour maintenir ou augmenter leurs profits.

Les allocations chômage, adulte handicapé·e·s (qui doit être déconjugalisée) et le minimum vieillesse doivent être portés à hauteur de ce salaire minimum.

Pour les 18-25 ans, nous défendons la mise en place d'un pré-salaire d'autonomie à hauteur de 75% du SMIC revalorisé à 1800€ net. Ce revenu viendrait en remplacement des bourses et allocations actuelles et serait financé par la création d'une nouvelle branche de la sécurité sociale, donc en augmentant la part socialisée du salaire.

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

le semeur hebdo : Dans un département comme le Puy-de-Dôme, la question des transports est centrale entre métropole et espaces ruraux.Que propose donc votre candidat(e) en la matière ? Autre problématique majeure, la présence des services publics au coeur des territoires ruraux : quelles réponses compte donc apporter votre candidat(e) à ces questions d’aménagement du territoire ?

NPA 63 : La question des transports publics est un enjeu social et écologique primordial. Il faut développer des transports 100% publics et gratuits, augmenter le versement transport pour les entreprises de plus de 9 salarié·e·s.afin d'augmenter l'offre de transport en agglomération comme en zone rurale. Il faut créer des régies publiques sous contrôle des salarié·e·s et usager·e·s afin d'organiser l'offre de transport en fonction des besoins de la population et non d'objectif de rentabilité.

L'aménagement du territoire doit être totalement revu, en développant notamment les services publics dans tous les domaines et sur tout le territoire, dans une logique de proximité et d'égalité d'accès. Alors que les gouvernements de gauche comme de droite ont privatisé et réduits les moyens humains et financiers pour la fonction publique, nous proposons d'inverser la vapeur, ce qui passe par le recrutement d'un million de fonctionnaires.

Une autre priorité dans le domaine, est la création d'un service public du logement. La France compte 4 millions de mal logé·e·s dont 300 000 sans-logis. Beaucoup n'ont pas les moyens de vivre a proximité de leur travail, ce qui est un facteur de fatigue, de pollution et une mise en danger. Il faut arrêter les expulsions et réquisitionner les logements vides, construire 200 000 logements sociaux par an, renationaliser les sociétés HLM, bloquer les loyers sur tout le territoire, interdire les plateformes du type AirBnB au-delà du logement personnel pour contrer la spéculation immobilière.

AGRICULTURE

le semeur hebdo : Alors que l’on parle plus que jamais d’indépendance alimentaire, la ferme française se réduit chaque année un peu plus. Quelles sont donc les solutions proposées par votre candidat(e) pour que nos paysans puissent vivre décemment de leur travail et stopper cette érosion ?

NPA 63 : Nous défendons une agriculture paysanne et planifiée, libérée du productivisme et du marché qui doit à la fois nous nourrir sainement et de manière diversifiée, lutter contre le réchauffement climatique et permettre aux paysan.ne.s de vivre de leur travail.

Les politiques agricoles successives ont poussé les paysan·ne·s à produire plus à coups de chimie et de mécanisation, à s’endetter, à se concurrencer, l’agro-industrie surexploite les ouvrier·e·s agricoles, en particulier les saisonnier·e·s, main-d’œuvre souvent étrangère.

Un·e paysan·ne ne doit pas gagner moins qu’un·e salarié·e·s, donc aucun revenu inférieur au SMIC (1 800 euros net).

L’argent de la PAC doit être réparti autrement avec des aides spécifiques prenant en compte l’emploi et rétribuant les fonctions sociales, sociétales et environnementales de l’agriculture paysanne.

Les travailleurs de la terre sont les premières victimes des traitements chimiques.

La préservation de leur santé impose de cesser d’utiliser la chimie et de favoriser la biodiversité, bien meilleur rempart contre les maladies et les ravageurs.

Concrètement, nous défendons l'interdiction des intrants chimiques le développement des circuits courts par le fléchage d'aides aux filières autogérées et aux coopératives, la reconversion vers le tout biologique sur 10 ans, d'en finir avec l’élevage industriel, maltraitant pour les animaux et les salarié·e·s, un moratoire sur les dettes des agriculteurs·trices, la création d'un fonds public d’acquisition de foncier pour l’installation en coopérative de jeunes agriculteurs·trices et d’un fonds professionnel permettant de faire face aux situations de crise.

CONCLUSION

le semeur hebdo : Pourquoi les Puydômois devraient-ils voter pour votre candidat(e) ?

NPA 63 : Nous voudrions indiquer en préambule que nous trouvons dommage qu’une seule personne soit mis en avant , alors que les réponses sont le fruit d’une réflexion collective et que nous voulons une campagne pluraliste où la parole de ceux d’en bas est porté par l’ensemble des camarades menant la campagne

Voter pour Philippe Poutou, c'est tout l'inverse de s'en remettre à un homme providentiel.

C'est manifester collectivement la nécessité de reprendre nos affaires en main, d'arracher le pouvoir politique comme économique des mains de la minorité qui les accapare.

Il s'agit d'affirmer notre détermination à en finir avec le système capitaliste et construire une société débarrassée de l'exploitation et des oppressions qu'elles soient racistes, sexistes, LGBTIphobes, validistes...

Une société par et pour toutes et tous, organisée en fonction des besoins sociaux et des nécessités écologiques, pour l'égalité réelle et l'émancipation de toutes et tous.

Plus le nombre de voix qui se porteront sur la candidature de Philippe Poutou sera important, plus le sentiment d’isolement qui peut exister, chez celles et ceux qui tentent de résister, se réduira, et plus notre camp pourra reprendre confiance en lui, en sa force et en ses capacités d’agir collectivement pour transformer les choses.
Les lendemains de l'élection, quels que soient les résultats de cette dernière, devront nécessairement être placés sous le signe de la résistance et du combat pour nos droits.
Voter pour Philippe Poutou, c’est affirmer que nous nous préparons à cette perspective, sans illusion sur de prétendues solutions institutionnelles aux crises que nous vivons.

C’est dire que nous refusons de nous résigner au prétendu « vote utile», qui a montré,
élection après élection, à quel point il était inutile, et c’est aussi faire entendre
haut et fort que nous sommes nombreuses et nombreux à assumer notre radicalité et à être prêts à en découdre avec Macron, les capitalistes et leur monde.

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