mardi 5 avril 2022

LOGEMENT POUR TOUTES ET TOUS : QUELQUES MESURES D’URGENCE


 

Logement : zéro personne à la rue, quoi qu’il en coûte !

Monsieur Macron avait promis, et avant lui Sarkozy, que personne ne devrait plus dormir à la rue. Le président Macron ne pourra pas, au moment du bilan, faire autrement que d’avouer son échec.

L’état des lieux

Selon la Fondation Abbé-Pierre (FAP), le nombre de personnes sans domicile a doublé depuis 2012. Migrant.e.s, sans-papiers, demandeurs/ses d’asile, mais aussi toutes et tous les autres !

La FAP a comptabilisé, « en reprenant les catégories identifiées par l’Insee, […] 185 000 personnes vivant en centres d’hébergement, 100 000 dans des lieux d’accueil pour demandeurs d’asile, 16 000 dans les bidonvilles et 27 000 personnes sans abri (recensement 2016). » Au total, 300 000 personnes ! Si ce sont souvent des hommes seuls, avec une forte proportion d’étrangers, la part des femmes et des familles ne cesse d’augmenter. Selon le collectif « Les morts de la rue », leur espérance de vie est de 48 ans. Le même collectif chiffre à 587 les personnes décédées « sans chez soi » en 2020.

Un toit c’est un droit !

L’hébergement d’urgence peut aider à ne pas mourir dans la rue, mais ça ne suffit pas à vivre décemment ! Il faudrait commencer par reloger les gens à la rue. Pourquoi attendre qu’ils aient réglé le problème qui les a amenés dans cette très grande précarité, alors que la sécurité d’un chez-soi peut leur permettre de rebondir ?

C’est pour cela que la FAP demande plus de moyens et d’ambitions pour une vraie politique du « Logement d’abord », et notamment la construction a minima de 150 000 logements sociaux par an, pour sortir ces centaines de milliers de personnes de la rue et de l’hébergement d’urgence.

L’exemple finlandais

En Finlande, le nombre de sans-abri a été divisé par trois en douze ans. Pour y arriver, le pays a construit un toit aux sans-abri : au lieu de les laisser dehors ou de leur fournir un hébergement pour la nuit, l’État a bâti et rénové plus de 30 000 logements depuis 2008. Certes, la Finlande est un pays peu peuplé (5,5 millions d’habitantEs en 2020). La France, c’est 12 fois plus... Traduits en France, les 30 000 logements (sur 12 ans) donneraient 360 000 !

Pour la Finlande, pour aider les sans-abri à se retrouver une place dans la société, il faut avant tout leur proposer un vrai logement. L’appartement est la base, ce qui donne l’impulsion, et ensuite, il y a un accompagnement par des travailleurs/ses sociaux.

Qu’est-ce qu’on attend ?

L’argent ? Parlons-en ! Cette politique a été chiffrée, en Finlande, à 30 millions d’euros par an. Rapporté à la France, cela ferait 360 millions d’euros. À comparer avec la fraude fiscale, qui chaque année selon Solidaires Finances Publiques atteindrait entre 80 et 100 milliards d’euros. De plus, ce que montre l’exemple finlandais, c’est que cette formule a permis au pays de réduire de façon notable ses dépenses médico-sociales, estimées à 15 000 euros par an par personne !

Il s’agit donc bel et bien d’abord d’un choix politique, et nous savons bien que l’on ne peut pas compter sur Macron pour le faire, non plus que sur les autres postulants au trône démocratique de la 5e république.

Soyons convaincu.e.s que seule la lutte résolue de « celles et ceux d’en bas » permettra, un jour, d’imposer une mesure aussi élémentaire !



Un toit c’est un droit Logement pour toutes et tous !



Logement pour toutes et tous :

quelques mesures d’urgence

Le droit au logement est un droit fondamental, au même titre que le droit à la santé et à l’éducation. Il ne doit pas être soumis à la loi du marché, l’État doit en être le garant et l’immobilier doit être placé sous le contrôle des locataires.

Taux d’effort à 20 % maxi !

Depuis la baisse arbitraire de l’APL de 5 euros par mois, les ponctions du gouvernement sur les ménages modestes se sont succédé (les allocataires perdent en moyenne près de 300 euros par an suite au nouveau calcul des APL).

Nous sommes pour la hausse des APL et le plafonnement du taux d’effort (part du coût du logement dans le budget global) des locataires à 20 % de leur revenu.

Le blocage des loyers doit être généralisé.


Quant aux fluides (eau, gaz, électricité), nous revendiquons un tarif progressif avec un minimum vital garanti pour chacun, par exemple en matière énergétique, les trois premiers kilowatts gratuits.

Construire !

La construction de logements sociaux est notoirement insuffisante et la pénurie de logements tire les loyers vers le haut. Il faut engager un vaste programme de construction de logements sociaux (500 000 par an) et bloquer toutes les opérations de gentrification urbaine.

Pour cela, s’impose la reconquête du foncier urbain, par voie d’acquisition, de préemption, et le blocage de l’urbanisation des terres agricoles. Il faut en finir avec les locations du type Airbnb dans les zones où le marché du logement est tendu.

HLM ne doit pas être synonyme d’habitat de piètre qualité, et il faut éradiquer les passoires thermiques.

Les constructions à venir devront donc être de haute qualité environnementale : des économies pour les locataires, un investissement pour la planète !

Interdire les expulsions !

Nous sommes pour interdire les expulsions et faire du logement un droit, opposable, certes, mais surtout effectif ! Nous soutenons la revendication des associations qui exigent des structures d’accueil pour les personnes qui arrivent dans une ville (demandeurs d’asile, en particulier, qui se retrouvent à la rue en attendant de faire valoir leurs droits !) et des centres d’hébergement ouverts à toutes et à tous, français/ses ou étranger..s, quelle que soit leur situation administrative, en attendant de se voir attribuer un logement.

De même pour le réseau des lieux d’accueil des femmes victimes d’un conjoint violent, ou des ados LGBTI en butte à l’exclusion familiale...

Pour y parvenir, et pour en finir avec le scandale des logements vides, la loi de réquisition doit être réactivée.

À Clermont-Fd , le NPA présent dans la rue à côté du DAL 63, pour dire non aux expulsions locatives le samedi 2 avril

 

 

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