Communiqué
du NPA du 6 juin 2019
Comme
une maîtresse d'école faisant la morale à des enfants, la ministre
de la Santé Agnés Buzyn s'en est prise aux personnels des urgences
de l'hôpital Lariboisière, qui, en arrêt maladie, ne sont pas
venus assurer leur service. « Ce
n'est pas bien »,
a-t-elle déclaré, les accusant de « dévoyer
ce qu'est un arrêt maladie »
et tentant de les culpabiliser.
Le
vrai scandale
n'est pourtant pas que les personnels des urgences soient aujourd’hui
en arrêt de travail. C'est au contraire qu'ils et elles ne l'aient
pas été plus tôt, continuant à travailler par conscience
professionnelle, afin d'assurer les soins et le service public, au
mépris de leur santé physique et psychique, jusqu'à l'épuisement
et dans des cas extrêmes jusqu'au suicide.
Le
vrai scandale
est de n'apporter aucune réponse au mouvement de grève engagé
depuis le mois de mars dans les services d’urgences, et qui touche
aujourd'hui 80 d'entre eux.
« En
général les soignants en grève viennent soigner avec un brassard
pour assurer la continuité des soins »
a déclaré la ministre.
Le
problème est qu'elle et son gouvernement se fichent totalement des
grèves qui se multiplient, depuis des mois, dans les services
hospitaliers quand les personnels continuent d'assurer les soins
« avec un brassard ».
C'est
seulement quand les hospitaliers prennent tous les risques que le
pouvoir commence à écouter. L'année dernière, au Rouvray,
certains ont dû entamer une grève de la faim, tandis qu'au Havre
d'autres se sont « perchés » sur
le toit des urgences, pour que la ministre prête enfin attention à
leurs revendications. Il faut qu'aujourd'hui que les personnels de
Lariboisière, épuisés, ne viennent plus assurer leur service, pour
qu'elle commence à réagir.
Mais,
franchissant un pas de plus dans la répression, elle n'a pas hésité
à faire réquisitionner, à leur domicile, par la gendarmerie, les
grévistes à Lons-le-Saunier, mesure habituellement réservée aux
temps de guerre.
Il
est vrai que le recours à la police et à l'armée, semble être
désormais la réponse privilégiée de ce gouvernement qui n'a
qu'une hâte : reprendre et accélérer ses contre-réformes, dans la
santé comme ailleurs.
A.
Buzyn veut à tout prix faire adopter avant l'été la loi santé,
qui va lui permettre de fermer encore plus de services d'urgences,
aggravant la saturation de ceux qui existent, tandis que les déserts
médicaux continuent de s’étendre.
Les
personnels des urgences ont raison de poursuivre et de faire monter
le niveau de leur mobilisation, par tous les moyens dont ils et
elles disposent, pour en finir avec la situation intenable de leurs
services.
Le
NPA
leur apporte son entier soutien à l'occasion de leur mobilisation du
6 juin, dans la perspective d'un mouvement de grève de l'ensemble
des hospitalier-e-s,
avec le soutien et la participation des usager-e-s,
pour enrayer la mécanique destructrice de Macron et de son
gouvernement.
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