Inspirée
par les grèves de femmes de l’automne dernier, d’abord en
Islande contre l’inégalité salariale puis en Pologne en réponse
aux tentatives de criminaliser l’avortement, et fortes de leurs
propres mobilisations massives contre les violences, les femmes
argentines de Ni Una Menos ont lancé un appel à l’automne 2016
pour une grève internationale le 8 mars pour protester contre toutes
les formes de violence à l’égard des femmes, y compris la
violence économique...
Cet
appel a été rapidement repris en Italie par le mouvement Non Una Di
Meno après la grande manifestation de Rome en novembre dernier.
Le
7 novembre, en France, l’appel à cesser le travail à 16 h 34
pour dénoncer les 27 % de salaire en moins touchés par les
femmes, a reçu un écho inattendu sur les réseaux sociaux.
Cela
a incité les syndicats à préparer la grève le 8 mars dans le
cadre de l’appel unitaire des associations féministes et
organisations syndicales, soutenu par des partis politiques de
gauche.
À
Clermont-Ferrand aura lieu un rassemblement devant la préfecture à
15H30, puis une manifestation au départ de Jaude à 18H00.
Cet
appel est soutenu par le NPA. Lire le tract d’appel : ICI
à
partager sans modération l’événement facebook :
https://www.facebook.com/events/1322333051143806/
Nouvelle
impulsion internationale
Les
manifestations massives de femmes contre Trump, le 21 janvier ont
donné une nouvelle impulsion au mouvement. La déclaration d’Angela
Davis illustre bien cette volonté : « Cette marche des
femmes représente la promesse d’un féminisme qui se bat contre
les pouvoirs pernicieux de la violence étatique. Un féminisme
inclusif et intersectionnel qui nous invite toutes et tous à
rejoindre la résistance face au racisme, à l’islamophobie, à
l’antisémitisme, à la misogynie et à l’exploitation
capitaliste. (…) Lutter pour le droit des femmes, c’est lutter
pour les droits humains partout sur la planète ».
L’appel
argentin a été repris aux États-Unis et dans plus de 40 pays à
travers le monde. De l’Australie au Brésil, du Paraguay à la
Pologne, des femmes s’organisent et préparent des actions.
Si
les plus grosses manifestations de ces dernières années en Amérique
latine ont eu lieu contre les violences faites aux femmes, en
Argentine mais également au Brésil, contre les féminicides au
Mexique, en Bolivie, en Colombie, nous avons également vu des
protestations contre des prises de positions barbares de l’Église
catholique interdisant à des fillettes d’avorter après avoir subi
des incestes...
En
Europe, après l’Espagne en 2015 où une tentative de limiter le
droit à l’avortement a provoqué une forte mobilisation et un
soutien international, il y a eu une nouvelle mobilisation en Pologne
contre la tentative d’interdire l’avortement en toutes
circonstances : le lundi 3 octobre, les femmes ont refusé de
participer à la marche normale de la société, démontrant ainsi
leur force. Par ailleurs, en Irlande, le mouvement pour la
légalisation de l’avortement est un mouvement de longue durée, et
les Irlandaises appellent aussi à la grève le 8 mars.
Aux
États-Unis, face à la présidence Trump, dénoncé pour sa
misogynie, on s’attend aussi à des attaques sur les droits
fondamentaux des femmes, des attaques qui ont déjà commencé au
niveau des États.
Contre
toutes les violences
L’appel
d’Argentine dénonce la violence dans toutes ses formes. C’est la
violence domestique, mais aussi la violence du marché, de la dette,
des relations de propriété capitaliste et de l’État ; la
violence des politiques discriminatoires contre les femmes
lesbiennes, trans et queer ; la violence de la criminalisation
étatique des mouvements migratoires ; la violence de
l’incarcération de masse ; et la violence institutionnelle
contre le corps des femmes par l’interdiction de l’avortement et
le manque d’accès à des soins de santé gratuits et à
l’avortement gratuit.
Cet
appel doit renforcer notre détermination à nous opposer aux
attaques institutionnelles, politiques, culturelles et économiques
contre les femmes musulmanes et migrantes, les femmes de couleur, les
femmes qui travaillent et les femmes sans emploi, les femmes
lesbiennes, les femmes queer et les femmes trans.
En
mouvement, en grève
Les
grèves du 8 mars renouent avec une longue tradition. Dans les années
1908 et 1909, les travailleuses du textile à New York faisaient
grève pour demander des meilleures conditions de travail, contre la
répression et pour le droit de vote.
En
1910, inspirée par la lutte des travailleuses, sur proposition de la
socialiste allemande Clara Zetkin, la Conférence internationale des
femmes a décidé d’organiser une Journée internationale des
femmes travailleuses.
Petit
rappel historique :
A
l’origine de la journée du 8 mars, une militante communiste :
Clara Zetkin (1857-1933) : à lire ICI
Quelques
années plus tard, en 1917, des milliers de femmes, d’ouvrières et
d’épouses de soldats russes se sont rendues dans les rues le 8
mars pour réclamer la paix et le pain, et déclencher l’insurrection
qui renverserait le régime tsariste. Et ce 8 mars 2017 sera le 100e
anniversaire du début de la Révolution de février en Russie.
Dans
le contexte actuel de remise en cause des droits des femmes partout
sur la planète, cet appel à une grève internationale des femmes,
par les actions impulsées quelles que soient leurs formes, en
tissant et renforçant les liens entre les femmes des différents
pays, sera un élément central de résistance.
Nous
reprenons l’appel des Argentines : « Tissons un nouvel
internationalisme. (…) Nous voyons que face au nouvel essor du
néo-conservatisme, ici et dans le monde entier, le mouvement des
femmes émerge comme une puissance alternative. »
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