Ce
19 mars, nous serons des milliers à marcher dans Paris pour la
dignité et la justice, contre le racisme, la hogra, les violences
policières et la chasse aux migrantEs. De Nation à République…
Lire
l’appel : ICI
Sans
doute la plus grosse manifestation sur ces sujets depuis plusieurs
années en France. Aux côtés des familles de victimes, d’Urgence
notre police assassine, du collectif Vies volées, de l’Assemblée
des blesséEs mais aussi des collectifs de sans-papiers et des foyers
de travailleurs, des cortèges viendront de Montreuil, Vitry, Aulnay,
Saint-Denis, Pantin, du 20e arrondissement de Paris, du 18e... Des
cars arriveront de plusieurs villes : Grenoble, Le Havre, Rouen,
Nantes, Rennes, Lyon, Orléans, Strasbourg…
La
fabrique de l’ennemi intérieur
Parce
qu’en face de nous, République va continuer de rimer avec racisme
d’État et renforcement des politiques sécuritaires.
Vous
en voulez des signes ?
Il
y a le FN en tête des sondages et Marine Le Pen qui relance la
surenchère sur l’immigration, la « menace
islamiste »
et la sécurité. Et ce n’est pas par simple démagogie que Fillon
et désormais Macron chassent sur le même terrain.
Car
fabriquer l’ennemi intérieur est une nécessité pour la survie de
ce système.
Pour
justifier la répression de ceux et celles qui se révoltent, pour
contrôler toujours plus l’expression et la circulation des
personnes.
Pour
diviser ceux et celles à qui on va, encore et encore, imposer plus
de sacrifices. Et unir, avec les patrons, autour de l’État et de
sa police, d’un pseudo « intérêt
national »,
du drapeau et de la Marseillaise, une fraction importante de ceux et
celles que le capitalisme asservit, atomise et exploite.
Alors
que ferons-nous de ce 19 mars ?
Nous
manifesterons nationalement à Paris,
Pour
nous, la police dite républicaine est aussi raciste que la
république elle-même , nous continuerons à l’affirmer dans le
cadre de la campagne de Philippe POUTOU, candidat à la
présidentielle, même si cela déplaît à
Mélenchon ou Hamon.
Donc
il n y a
pas
de hasard si Hamon organise un meeting à Paris pendant la marche ce
dimanche, et si Mélenchon se préoccupe bien plus de son
rassemblement électoral du 18 mars.
Leur
« ordre », nos solidarités
On
n’oublie pas : ce 19 mars on fêtera aussi, avec la date du 19
mars 1962, la victoire remportée par le peuple algérien contre le
colonialisme de la République française.
On
ne pardonne pas :
on aura à la mémoire, aux côtés des victimes de la police
« républicaine »,
les centaines d’Algériens massacrés dans les commissariats
parisiens ou jetés dans la Seine en octobre 1961.
Car
ce que l’on combat,
ce
ne sont pas quelques brebis galeuses
mais
un système policier.
On
ne se bat pas
uniquement
contre la police
mais
contre un ordre, raciste et social,
qu’elle
défend :
celui
des frontières qui légitime
une
société du contrôle généralisé,
celui
de la chasse aux sans-papiers
qui
légitime les contrôles au faciès
et
les descentes dans les foyers,
celui
de la « compétitivité de nos entreprises »
qui
légitime la chasse aux pauvres,
le
harcèlement des quartiers populaires
et
la répression du mouvement.
N’en
déplaise à tous les candidats dominants, on ne veut pas plus de
flics ni de militaires, qu’ils soient « formés »
ou non, de proximité ou pas.
On
veut fermer les commissariats, les prisons, les centres de rétention
et ouvrir, dans nos quartiers, des écoles, des hôpitaux…et les
portes des logements vides.
On
ne veut pas plus de frontières et d’entraves à la circulation
mais plus d’égalité pour touTEs, avec d’abord la liberté de
circulation et la régularisation de tous les sans-papiers.
En
mouvement, pour continuer...
Pour
que cela devienne une alternative concrète, il faut s’organiser,
quartier après quartier, mais aussi dans les écoles et les lieux de
travail, au côté des familles de victimes, au côté des collectifs
de sans-papiers, au côté des foyers de travailleurs en lutte, au
côté des migrantEs, au côté des jeunes harcelés par les flics.
Contre
le racisme, contre l’islamophobie et contre les violences
policières, la place des premierEs concernéEs est et doit être
centrale dans la lutte. Il n’y aura pas d’unité possible dans
notre classe sans cela.
Les
leçons de la marche de 1983 doivent être tirées : le racisme est
un obstacle à la lutte de classe.
C’est
parce que les jeunes des quartiers se sont révoltés suite à
l’agression de Théo et qu’ils et elles ont suscité un mouvement
de solidarité que l’agression d’Alexandre par un policier
municipal en octobre 2015 a été requalifiée en viol.
C’est
aussi grâce à ce mouvement, grâce à la mobilisation autour de la
marche et parce qu’Amal Bentounsi s’est battue pendant 5 ans que
le flic qui a tué son frère d’une balle dans le dos a été jugé
coupable en appel alors qu’il avait d’abord été acquitté.
Mais
ce lundi 13 mars, trois frères d’Adama Traoré ont à nouveau été
arrêtés. Les gendarmes qui l’ont tué sont eux toujours en
liberté, comme le flic qui a violé Théo.
Et
le 2 mars, la Commission européenne a sorti un document préconisant
des expulsions massives de migrantEs...
Sans
justice il n’y aura pas de paix.
Après
le 19 mars, on continue.
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