La
campagne pour l’élection présidentielle est entrée dans sa phase
officielle. Le pourrissement des appareils des principaux partis
politiques, les désespoirs nourris par le chômage, la détresse
sociale et le racisme engendrent un climat nauséabond qui nourrit le
désarroi, le repli sur soi, l’affaiblissement des ripostes
collectives.
La
seule réponse du pouvoir est la répression tous azimuts qui ne
cesse de s’abattre sur celles et ceux qui combattent les
régressions sociales.
Pas
d’autre voie que les mobilisations
Il
y a un an débutait la lutte contre la Loi travail. Une mobilisation
qui, pendant des mois, a montré que les exploitéEs étaient
capables de se défendre contre les attaques patronales et
gouvernementales. Des liens, des solidarités, des débats ont
commencé à créer un autre climat social que celui de la rue
abandonnée pendant des années à la droite et à l’extrême
droite.
On
a retrouvé cet état d’esprit dans les manifestations contre le
racisme, contre les grands projets inutiles, pour les droits des
femmes, contre la répression.
En
Guyane, depuis plusieurs jours, un large mouvement social dénonce
des conditions de vie et de travail très précaires, les désastres
en matière de santé, d’éducation, d’économie, de sécurité,
d’accès au foncier ou au logement.
Cette
mobilisation nous rappelle la grande mobilisation de 2008-2009 menée
par le Collectif contre l'exploitation (LKP) en Guadeloupe.
En
Guyane, la mobilisation s’amplifie
La
mobilisation s’organise avec des barrages bloquant des ronds-points
stratégiques et l’entrée de Cayenne. Depuis lundi, elle se
développe et s’ancre socialement avec l’appel à la grève
générale lancé par l’Union des travailleurs guyanais (UTG).
Cette
grève était impérative face aux actions du Mouvement des 500
frères, une centaine d’activistes très influencés par
l’extrême droite, qui dénoncent l’immigration et dont le
porte-parole a déclaré « Un voleur mort, c’est un voleur
qui ne vole plus ».
Le
Pen, « n'excuse pas les blocages » et
prend encore les étrangers comme boucs émissaires.
Mélenchon
a voulu imiter le Mitterrand colonialiste des années 50, pour
qui « l’Algérie c’est la France », en
proclamant : « la Guyane c’est la France » ou « la
réponse aux problèmes des Guyanais est dans l’avenir en commun ».
Non,
la Guyane n’est pas la France, c’est une colonie française. Un
territoire stratégique pour l’impérialisme français dans le
continent américain.
Une
colonie où près de 40% de la population adulte est illettrée, le
taux de chômage de 22 %, et où une famille sur quatre et 40 % des
enfants vivent sous le seuil de pauvreté.
Lorsque
l’État investit des milliards d'euros pour faire décoller des
fusées, il n'y a pas d'argent pour construire des collèges et des
lycées ce qui laisse chaque année plus de 2000 enfants
déscolarisés.
Alors
que la situation sociale et économique du pays est désastreuse, la
seule chose qui semble inquiéter les autorités françaises est la
sécurité du centre spatial de Kourou et le lancement de la fusée
Ariane 5.
Anticapitalistes
tant qu’il le faudra
Cette
volonté de se battre pour nos revendications est au cœur de la
campagne de notre candidat Philippe Poutou.
Dans
cette campagne, nous défendons le droit pour les peuples de décider
pour leur sort, donc le droit à l’autodétermination de la Guyane.
Nous
défendons des revendications pour changer radicalement la vie des
salariéEs, des oppriméEs.
Ces
revendications ont besoin de mobilisations, de grèves, premières
étapes d’une prise en main de nos affaires. Cela nécessitera
d’arracher aux grands patrons, aux exploiteurs, les rênes de la
société, des moyens de production, de s’attaquer à un appareil
d’Etat répressif, véritable marécage dans lequel prolifèrent
les partis politiques institutionnels.
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