Samedi
premier octobre 2016
à Calais et sur l’autoroute du Nord, la politique gouvernementale
s’est tristement illustrée avec l’interdiction de la
manifestation de soutien aux migrants. Gazages, matraquages, blocage
des cars partis de Paris, ce sont les mêmes méthodes que celles
appliquées aux manifestantEs contre la loi travail, à toutes celles
et ceux qui s’opposent à la politique gouvernementale, aux diktats
patronaux. Dans le plus grand silence médiatique.
La
France prend sa part ?
Ce
qu’on appelle la « jungle »
de Calais ce sont 10 000 réfugiéEs dans la boue du camp de La
Lande, fuyant guerres et misère, qui cherchent à gagner la
Grande-Bretagne.
Le
gouvernement continue la même politique sur le thème « la
France ne peut accueillir toute la misère du monde ».
Il impose également l'équivalent
de Calais à Vintimille pour empêcher des réfugiéEs actuellement
en Italie de venir en France.
La
France ne voit arriver
qu’une
infime partie des réfugiéEs.
Quand
la France reçoit 5000 Syriens, la Suède en accueille dix fois plus,
l’Allemagne 300 fois plus. Ce sont les
pays frontaliers des zones de guerre qui accueillent l’immense
majorité de ces populations.
Le
conflit syrien a déjà provoqué près de 5 millions de réfugiés,
principalement vers la Turquie (2,5 millions), le Liban (1,1 million)
et la Jordanie (628 000). Ces pays ont accueilli plus de 86 % des
réfugiéEs syriens.
Le
Liban en accueille le plus au regard de sa population (183 réfugiés
pour 1 000 habitants).
En
Jordanie la population a ainsi augmenté de 25 %. Dans le même
temps se construit une l’Europe
forteresse, responsable de la mort de 10 000 migrants en Méditerranée
depuis le début de 2014.
Le
droit d’asile jeté aux oubliettes
Pour
Hollande et son gouvernement, le drame vécu par les migrants n’est
pas une urgence sociale. A Calais, la population se sent laissée à
l’abandon, tout comme elle a été laissée à l’abandon face au
chômage et aux politiques d’austérité.
Et
elle n’en peut plus de voir la ville se hérisser de murs et de
subir l'omniprésence policière. En
refusant de créer de vrais centres d’accueil, des services de
santé et d’assistance, en détruisant régulièrement tous les
abris en durs construits par les migrants et les associations, en
multipliant les expulsions, les interpellations massives dans les
rues, la dispersion des camps de fortune, le message de l’Etat
français est clair : vous n'avez rien à faire « chez
nous » !
Le
démantèlement du camp accélérerait
cette politique de rejet en rendant plus simples les expulsions du
territoire.
La
surenchère raciste
Sur
ce terrain, les candidatEs à la candidature des partis
institutionnels pour l’élection présidentielle se font
concurrence.
Cet
été, sans honte, ils ont osé invoquer les droits des femmes dans
l’affaire du « burkini »
pour construire un amalgame raciste entre arabe, musulman et
terroriste, pour diviser et détourner les populations laborieuses de
leurs vrais ennemis.
Contre
le racisme, luttons ensemble
Cette
boue a heureusement été balayée pendant les quatre mois de lutte
contre la loi travail. Dans les grèves et les manifestations, nous
nous sommes mobilisés contre la régression sociale, contre ce
gouvernement aux ordres du patronat.
C’est
dans cette voie que nous devons poursuivre.
Contre
le démantèlement du camp de Calais, pour l’ouverture des
frontières et la régularisation de tous les sans-papiers et
réfugiées désirant rester en France.
Contre
la fermeture d’Alstom, contre les condamnations des Goodyear,
contre l’aéroport de Notre Dame des Landes, pour la fermeture de
la centrale de Flamanville et la défense de tous celles et ceux ont
été tabassés, qui sont poursuivis pour avoir osé manifester, fait
grève ou simplement filmé la police effectuant un contrôle musclé,
au faciès.
Contre
toutes les divisions,
unissons-nous
dans
les luttes
c’est
le programme de Philippe Poutou.
Un
programme dont la réalisation
ne
saurait attendre 2017.
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