COMMUNIQUÉ
DU NPA DU 16 OCTOBRE 2016
Le
18 octobre, un tribunal militaire devrait prononcer son jugement
concernant 15 travailleurs des chantiers navals d'Alexandrie. Ils
sont poursuivis suite à une mobilisation revendiquant notamment :
-
de meilleures conditions de travail,
-
l'assurance santé pour les familles des salariés,
-
une compensation financière pour les travaux dangereux,
-
une augmentation de salaire.
En
mai 2016, le militaire qui dirige cette entreprise, devenue en 2003
propriété du ministère de la Défense, avait refusé toute
négociation. Il avait renvoyé chez eux 2 400 salariés avec le
tiers de leur paye normale et lancé des poursuites contre 26
salariés pour "incitation à la grève" et
"refus de travailler".
En
août, sous la pression de la campagne de solidarité en Égypte et
dans le monde, 600 travailleurs ont été autorisés à retourner au
travail. Immédiatement, un nouvel accident mortel dans l'un des
ateliers a montré combien le mépris du management pour les règles
de sécurité.
Le
« crime » qui est reproché aux inculpés est d'avoir
"poussé les travailleurs à cesser le travail ainsi qu'avoir
appelé à des rassemblements et organisé une mobilisation à
l'intérieur de l'entreprise visant à bloquer la production".
En
d'autres termes des actes conformes aux conventions internationales
concernant les droits des salariés, et dont l’Égypte et la France
sont signataires.
En
attendant, ces quinze salariés sont détenus depuis plus de quatre
mois, et leurs familles n'ont plus de quoi vivre, car le versement de
leurs salaires a été suspendu.
Le
pouvoir français est partie prenante de cette répression, car c’est
dans ce chantier naval que doivent être construites trois des quatre
corvettes Gowind, vendues par la société française DCNS.
Le
gouvernement français, qui sous-traite en Égypte la construction
d'une partie de ses contrats d'équipements militaires, participe à
la normalisation de la répression du mouvement ouvrier égyptien et
à la dégradation des conditions de travail.
Le
gouvernement français n’a jamais pris de mesure concernant la
violation des droits de l’Homme en Égypte et continue à passer
des contrats d’armements avec notamment la vente de 24 Rafales, un
satellite militaire et d’autres projets à venir.
Nous
exigeons que le donneur d'ordres, c'est-à-dire l’État français,
assume ses responsabilités en intervenant auprès du pouvoir
égyptien pour exiger :
-
l'arrêt de toutes les procédures engagées,
-
la libération immédiate des salariés détenus,
-la
satisfaction des revendications des salariés des chantiers navals.
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