Après
l’attaque contre l’éducation prioritaire, alors que la carte
scolaire pour la rentrée 2016 dans le primaire se traduit par des
fermetures de classes et d’écoles, la réforme du collège
introduit une nouvelle offensive d’ampleur contre l’enseignement
public.
Le
tandem Hollande-Valls et la ministre de l’Education nationale
Vallaud-Belkacem poursuivent leur sale boulot avec une réforme dont
rêvait la droite !: en finir avec le collège unique.
C’est
pourquoi les critiques, de droite ou de gauche, ne portent que sur
quelques points très limités, mais pas sur l’enjeu véritable de
la réforme.
Pour
ce gouvernement, comme pour ceux de droite qui l’ont précédé. la
réforme Châtel du lycée en 2010 avait la même logique ;
il
s’agit d’abord de dépenser moins.
Que
la «gauche» ou la «droite» gouverne,
l’argent
public doit aller aux entreprises
(des
dizaines de milliards d’euros qui ne servent
qu’à
enrichir les gros actionnaires)
au
lieu d’améliorer les services publics
d’Éducation,
de Santé, des Transports…
Ensuite,
à partir d’une plus grande autonomie dans la gestion locale des
collèges, il s’agit de mettre en place une déréglementation qui
cassera le caractère national et public de l’Education.
Le
projet «collège 2016» se traduit par des attaques contre
les disciplines, avec des globalisations, des diminutions d’horaires,
des suppressions d’options…
Et
la deuxième langue vivante enseignée désormais dès la classe de
5ème, soit un an plus tôt, n’est pas un progrès dès lors que
les heures d‘enseignement de cette même langue sont diminuées en
4ème et 3ème et que les classes bilangues et européennes sont
supprimées.
L’autonomie
des établissements est renforcée. 20 % de l’horaire, pris sur les
disciplines, seront décidés localemen sous la coupe du chef
d’établissement. Ces 20 % seront consacrés aux EPI (Enseignements
Pratiques Interdisciplinaires) et à l’AP (Aide
Personnalisée, pour les élèves en difficulté).
Les
EPI, travaux en groupe croisant plusieurs disciplines, sont l’un
des axes de la réforme alors qu’ils viendront augmenter la
concurrence et les inégalités entre établissements.
Quant
à l’AP, prévue sans moyens réels, elle risque fort de connaître
le même échec qu’en primaire et au lycée.
Car
ce sont bien des moyens qu’il faudrait actuellement au collège :
créations
massives de postes,
baisses
significatives d’effectifs dans les classes etc.
La
logique de la réforme Vallaud-Belkacem, c’est au contraire un
ensemble
de
dispositifs destinés à faire des économies budgétaires.
De
plus, les différences accrues entre les établissements viendront
accentuer
les
inégalités sociales et culturelles entre les élèves. Si cette
réforme voit le jour, un sérieux coup sera porté au collège
unique, déjà mal en point.
Ce
projet se situe dans la continuité d’une politique
qui
menace toute l’Education nationale,
une
politique qu’il faut stopper.
A
l'appel des organisations syndicales SNES-FSU, SNEP-FSU, SNALC
FGAF, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Educ’action et Sud Éducation, un
premier appel à la grève avec manifestation a eu lieu le 19 mai,
pour le retrait
de cette réforme. Cette journée a été bien suivie.
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crédit photo : NPA 63 manifestation 19 mai 2015 clermont-Ferrand |
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crédit photo : NPA 63 Manifestation 19 mai 2015 Clermont-Ferrand |
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crédit photo : NPA 63 manifestation 19 mai 2015 Clermont-Ferrand |
Quelques
heures seulement après les manifestations du 19 mai, le gouvernement
a fait publier à la sauvette l’arrêté et le décret de la
réforme du collège. Ce coup bas ne met pas fin pour autant à une
bataille à travers laquelle vont se révéler les enjeux cruciaux
des réformes en cours dans l’Education.
Le
gouvernement espère par ce coup de force désamorcer le mouvement
qui s’est affirmé, même encore timidement, le 19 mai. Sans doute
la mobilisation n’a-t-elle pas été aussi importante que nous
l’aurions souhaité.
Les
médias ont insisté sur la faiblesse des manifestations, «
mobilisation en demi-teinte » selon Les Echos¸ sans préciser que
le secondaire seul était appelé à la grève, et exclusivement
contre la réforme du collège.
Là,
le taux de grévistes a été important, 50 % en moyenne selon les
comptes, fiables, du SNES-FSU. Les manifestations n’ont pas été
négligeables non plus, bien au-delà en tous les cas de la
participation des seuls militants et elles comptaient par ailleurs
parfois dans leurs rangs quelques enseignants du premier degré en
lutte, en particulier contre les fermetures de classe, et des
professeurs de lycée.
Les
médias ont souligné sur un ton quelque peu moqueur la forte
présence de professeurs de langues anciennes et d’allemand en tant
que tels. Mais n’est-il pas naturel que ceux-ci défendent, avec la
possibilité de continuer à enseigner ce pour quoi ils se sont
formés, leurs postes et leurs conditions de travail ?
Au
moins ont-ils manifesté la conscience que la suppression du latin et
du grec en tant que disciplines ou des classes bi-langues n’avait
qu’un seul objectif, la réduction des postes et les restrictions
budgétaires. Avec comme conséquence pour les élèves, une
réduction de l’offre d’enseignement qui leur est proposée.
La
presse, les commentateurs ou intellectuels qui ont analysé et
critiqué la réforme ont surtout mis l’accent sur cet aspect-là,
approuvant ou critiquant la caractérisation d’« élitiste »
que le gouvernement avait donné à ces options pour mieux les
supprimer.
Même
la droite s’y est mise, alors que maintenant, elle tombe le masque
en dévoilant des programmes pour l’éducation où figure ,c’est
le cas par exemple de celui défendu par Bruno Le Maire de l’UMP,
la suppression de la deuxième langue vivante au collège.
Les
professeurs de musique et d’arts plastiques auraient des raisons
particulières, eux aussi, de se mobiliser, et beaucoup l’ont fait,
parce que la réforme prévoit que leurs disciplines seront
regroupées dans un pôle de deux heures, chacune des deux pouvant
être enseignée sur un semestre, six mois de musique pendant deux
heures par exemple, s’il se trouve que le prof d’arts plastiques
n’a pas encore été nommé…
Ou
les professeurs de technologie, physique-chimie, SVT dont les
disciplines vont constituer un bloc de 4 heures en 6e qui pourront
être assurées, on peut l’imaginer, par l’un ou l’autre de ces
enseignants au gré des besoins et surtout du manque de profs.
C’est
bien, de la part du gouvernement, une volonté de trouver les moyens
de grappiller des postes par ci par là pour en réduire le nombre,
et cela n’a pas échappé aux enseignants qui, depuis des années,
subissent l’alourdissement de leur charge de travail quand, alors
que les effectifs sont en hausse constante, ils doivent assurer les
cours dans un nombre de plus en plus important de classes.
Alors
oui, il faudrait le dire clair et net : « ce dont nous avons
besoin, ce n’est pas d’une nouvelle réforme, mais de moyens »
et affirmer par là que nous ne sommes pas dupes des « pseudo »
, intentions pédagogiques du gouvernement, dirait peut-être Najat
Vallaud Belkacem.
Plus
que jamais, l’heure est à la lutte.
C’est
ensemble que parents et enseignants doivent se mobiliser pour
poursuivre la lutte,dés le jeudi 11 juin, lors de la nouvelle
journée de grève et de mobilisation appelé par l'intersyndicale
SNES-FSU,
SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT
Educ’action, SUD Éducation, SNCL-FAEN et SIES-FAEN
pour faire entendre une autre voix et obtenir le retrait de la
réforme du collège, premier pas pour obtenir satisfaction sur les
revendications de créations massives de postes pour assurer un
véritable service public de l’éducation.
SUR
CLERMONT-FERRAND
MANIFESTATION
JEUDI
11 JUIN 2015
10H30
Place Delille
UNE
ASSEMBLEE GENERALE DU PERSONNELS GREVISTES est prévue à 14h30 à la
maison du peuple pour réfléchir aux suites à donner à ce
mouvement
Le
NPA
soutien cette lutte.
Le
NPA
défend un service public de l'éducation de qualité, accessible à
tous
Voici
ci-dessous un tract du NPA pour un public large sur la réforme du
collège
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