mercredi 10 juin 2015

EDUCATION NATIONALE : UN VERITABLE SERVICE PUBLIC, NON A LA REFORME DES COLLEGES

Après l’attaque contre l’éducation prioritaire, alors que la carte scolaire pour la rentrée 2016 dans le primaire se traduit par des fermetures de classes et d’écoles, la réforme du collège introduit une nouvelle offensive d’ampleur contre l’enseignement public.

Le tandem Hollande-Valls et la ministre de l’Education nationale Vallaud-Belkacem poursuivent leur sale boulot avec une réforme dont rêvait la droite !: en finir avec le collège unique.

C’est pourquoi les critiques, de droite ou de gauche, ne portent que sur quelques points très limités, mais pas sur l’enjeu véritable de la réforme.

Pour ce gouvernement, comme pour ceux de droite qui l’ont précédé. la réforme Châtel du lycée en 2010 avait la même logique ;

il s’agit d’abord de dépenser moins.

Que la «gauche» ou la «droite» gouverne,
l’argent public doit aller aux entreprises
(des dizaines de milliards d’euros qui ne servent
qu’à enrichir les gros actionnaires)
au lieu d’améliorer les services publics
d’Éducation, de Santé, des Transports…

Ensuite, à partir d’une plus grande autonomie dans la gestion locale des collèges, il s’agit de mettre en place une déréglementation qui cassera le caractère national et public de l’Education.

Le projet «collège 2016» se traduit par des attaques contre les disciplines, avec des globalisations, des diminutions d’horaires, des suppressions d’options…

Et la deuxième langue vivante enseignée désormais dès la classe de 5ème, soit un an plus tôt, n’est pas un progrès dès lors que les heures d‘enseignement de cette même langue sont diminuées en 4ème et 3ème et que les classes bilangues et européennes sont supprimées.

L’autonomie des établissements est renforcée. 20 % de l’horaire, pris sur les disciplines, seront décidés localemen sous la coupe du chef d’établissement. Ces 20 % seront consacrés aux EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) et à l’AP (Aide Personnalisée, pour les élèves en difficulté).
Les EPI, travaux en groupe croisant plusieurs disciplines, sont l’un des axes de la réforme alors qu’ils viendront augmenter la concurrence et les inégalités entre établissements.

Quant à l’AP, prévue sans moyens réels, elle risque fort de connaître le même échec qu’en primaire et au lycée.

Car ce sont bien des moyens qu’il faudrait actuellement au collège :
créations massives de postes,
baisses significatives d’effectifs dans les classes etc.

La logique de la réforme Vallaud-Belkacem, c’est au contraire un ensemble
de dispositifs destinés à faire des économies budgétaires.

De plus, les différences accrues entre les établissements viendront accentuer
les inégalités sociales et culturelles entre les élèves. Si cette réforme voit le jour, un sérieux coup sera porté au collège unique, déjà mal en point.

Ce projet se situe dans la continuité d’une politique
qui menace toute l’Education nationale,
une politique qu’il faut stopper.

A l'appel des organisations syndicales SNES-FSU, SNEP-FSU, SNALC FGAF, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Educ’action et Sud Éducation, un premier appel à la grève avec manifestation a eu lieu le 19 mai, pour le retrait de cette  réforme. Cette journée a été bien suivie.

crédit photo : NPA 63 manifestation 19 mai 2015 clermont-Ferrand
crédit photo : NPA 63 Manifestation 19 mai 2015 Clermont-Ferrand



crédit photo : NPA 63 manifestation 19 mai 2015 Clermont-Ferrand

Quelques heures seulement après les manifestations du 19 mai, le gouvernement a fait publier à la sauvette l’arrêté et le décret de la réforme du collège. Ce coup bas ne met pas fin pour autant à une bataille à travers laquelle vont se révéler les enjeux cruciaux des réformes en cours dans l’Education.

Le gouvernement espère par ce coup de force désamorcer le mouvement qui s’est affirmé, même encore timidement, le 19 mai. Sans doute la mobilisation n’a-t-elle pas été aussi importante que nous l’aurions souhaité.

Les médias ont insisté sur la faiblesse des manifestations, « mobilisation en demi-teinte » selon Les Echos¸ sans préciser que le secondaire seul était appelé à la grève, et exclusivement contre la réforme du collège.

Là, le taux de grévistes a été important, 50 % en moyenne selon les comptes, fiables, du SNES-FSU. Les manifestations n’ont pas été négligeables non plus, bien au-delà en tous les cas de la participation des seuls militants et elles comptaient par ailleurs parfois dans leurs rangs quelques enseignants du premier degré en lutte, en particulier contre les fermetures de classe, et des professeurs de lycée.

Les médias ont souligné sur un ton quelque peu moqueur la forte présence de professeurs de langues anciennes et d’allemand en tant que tels. Mais n’est-il pas naturel que ceux-ci défendent, avec la possibilité de continuer à enseigner ce pour quoi ils se sont formés, leurs postes et leurs conditions de travail ?

Au moins ont-ils manifesté la conscience que la suppression du latin et du grec en tant que disciplines ou des classes bi-langues n’avait qu’un seul objectif, la réduction des postes et les restrictions budgétaires. Avec comme conséquence pour les élèves, une réduction de l’offre d’enseignement qui leur est proposée.

La presse, les commentateurs ou intellectuels qui ont analysé et critiqué la réforme ont surtout mis l’accent sur cet aspect-là, approuvant ou critiquant la caractérisation d’« élitiste » que le gouvernement avait donné à ces options pour mieux les supprimer.

Même la droite s’y est mise, alors que maintenant, elle tombe le masque en dévoilant des programmes pour l’éducation où figure ,c’est le cas par exemple de celui défendu par Bruno Le Maire de l’UMP, la suppression de la deuxième langue vivante au collège.

Les professeurs de musique et d’arts plastiques auraient des raisons particulières, eux aussi, de se mobiliser, et beaucoup l’ont fait, parce que la réforme prévoit que leurs disciplines seront regroupées dans un pôle de deux heures, chacune des deux pouvant être enseignée sur un semestre, six mois de musique pendant deux heures par exemple, s’il se trouve que le prof d’arts plastiques n’a pas encore été nommé…

Ou les professeurs de technologie, physique-chimie, SVT dont les disciplines vont constituer un bloc de 4 heures en 6e qui pourront être assurées, on peut l’imaginer, par l’un ou l’autre de ces enseignants au gré des besoins et surtout du manque de profs.

C’est bien, de la part du gouvernement, une volonté de trouver les moyens de grappiller des postes par ci par là pour en réduire le nombre, et cela n’a pas échappé aux enseignants qui, depuis des années, subissent l’alourdissement de leur charge de travail quand, alors que les effectifs sont en hausse constante, ils doivent assurer les cours dans un nombre de plus en plus important de classes.

Alors oui, il faudrait le dire clair et net : « ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’une nouvelle réforme, mais de moyens » et affirmer par là que nous ne sommes pas dupes des « pseudo » , intentions pédagogiques du gouvernement, dirait peut-être Najat Vallaud Belkacem.


Plus que jamais, l’heure est à la lutte.

C’est ensemble que parents et enseignants doivent se mobiliser pour poursuivre la lutte,dés le jeudi 11 juin, lors de la nouvelle journée de grève et de mobilisation appelé par l'intersyndicale SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Educ’action, SUD Éducation, SNCL-FAEN et SIES-FAEN pour faire entendre une autre voix et obtenir le retrait de la réforme du collège, premier pas pour obtenir satisfaction sur les revendications de créations massives de postes pour assurer un véritable service public de l’éducation.

SUR CLERMONT-FERRAND
MANIFESTATION
JEUDI 11 JUIN 2015
10H30 Place Delille

UNE ASSEMBLEE GENERALE DU PERSONNELS GREVISTES est prévue à 14h30 à la maison du peuple pour réfléchir aux suites à donner à ce mouvement

Le NPA soutien cette lutte.
Le NPA défend un service public de l'éducation de qualité, accessible à tous

Voici ci-dessous un tract du NPA pour un public large sur la réforme du collège




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire