Il
est de plus en plus clair que ce gouvernement, comme
ceux
qui l'ont précédé, porte une lourde responsabilité dans la
gestion calamiteuse de la crise sanitaire.
Obnubilé
par le maintien des profits et la remise en cause de nos acquis
sociaux, c’est avec presque un
mois de retard qu’il commence à prendre de timides mesures pour
faire face au virus.
Le
revirement du pouvoir ces derniers jours concernant
le port de masques - dont la production et l’approvisionnement
ont été catastrophiques - illustre cet « amateurisme »
aux effets dramatiques.
Confinez-vous,
travaillez, consommez…
Voilà
le message contradictoire envoyé par le gouvernement depuis le
début. Le confinement, réponse d’un pouvoir qui n’a pas
anticipé l’ampleur et la dangerosité du virus, est une nécessité
pour éviter des centaines de milliers
de morts.
Un
dépistage précoce et massif et des moyens suffisants pour l’hôpital
auraient certainement pu éviter d’enfermer des dizaines de
millions de personnes, aggravant de façon dramatique les inégalités
sociales.
Ils
ont « mis à l’abri »
enfants, personnes âgées, encadrement, professions
intellectuelles... Mais pour des millions de travailleurs/ses,
activités essentielles ou non, il faut aller bosser, les profits
n’attendent pas !
Beaucoup
de salarié.e.s
se protègent,
individuellement et parfois collectivement, en restant à la maison,
en se battant pour imposer un droit de retrait combattu par les
employeurs et le gouvernement.
Oui,
« nos vies valent plus que leurs profits ! »
Toutes
les activités non-essentielles doivent être stoppées et des
protections doivent être fournies pour celles et ceux dont le métier
est indispensable durant le confinement.
Ils
veulent nous faire payer la crise
Le
coronavirus a été le détonateur de la crise économique qui
venait. Celle-ci s’annonce extrêmement brutale. Une fois de plus,
les capitalistes veulent nous faire payer la facture : temps de
travail maximum par semaine à 60 h, remise en cause des congés
payés, régression de fait du droit à l'avortement…
Ils
vont continuer en infligeant privatisations et austérité pour
l’hôpital comme le laisse entrevoir les recommandations de la
caisse des dépôts ou les déclarations du directeur de l’Agence
régionale de santé de Nancy.
Pour
les arrêter, nous devons nous préparer dès maintenant, avec
notamment l’organisation dès la fin du confinement d’une grande
manifestation pour la défense du service public de la santé.
L’État
policier se renforce
Ils
le savent, leur politique rencontre des résistances. La répression,
le contrôle, vont être des éléments centraux pour arriver à
leurs fins.
Dès
aujourd’hui, nous devons nous opposer aux évolutions sécuritaires
de la société qui, sous prétexte de santé publique, nous
préparent une société totalitaire : couvre-feux, drones pour
surveiller les rues, armée pour contrôler la population,
géolocalisation, matraque et prison pour les récalcitrant.e.s,
mesures répressives contre les migrant.e.s…
Toutes
ces mesures n’ont pas pour but de faire respecter le confinement,
mais préparent l’après, un monde où l’État contrôlera tous
les faits et gestes de chacun pour maintenir le pouvoir des
capitalistes.
Pas
de sortie de crise sans planification démocratique et
anticapitaliste
Une
autre voie est possible.
Tester
massivement la population, produire du matériel médical, des
médicaments et des protections à la hauteur des besoins est
possible en reprenant le contrôle sur les secteurs clés de
l’économie, en socialisant les grandes entreprises.
Cela
permettrait d’assurer une reconversion de productions inutiles ou
aberrantes pour satisfaire les besoins sociaux, sanitaires,
écologiques.
Ces
mesures anticapitalistes doivent être mises en place sous le
contrôle démocratique de celles et ceux qui travaillent et de la
population afin de définir collectivement les besoins et comment les
satisfaire.
Nous
devons les imposer, par nos solidarités et nos luttes, dès
maintenant et dans les semaines qui viennent.
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