mercredi 29 mai 2019

Après les élections : retour aux choses sérieuses !

Encore une fois, la liste de Marine Le Pen est en tête des élections européennes en France. Mais parmi ses électeurs, beaucoup n’ont voté pour lui que pour contrer Macron. Ce dernier n’a pas pris la veste qu’il pouvait craindre, dans ce jeu à somme nulle qui a opposé tous les partis classiques sur les thèmes de l’extrême-droite, et pour qui l’écologie ne sera qu’une opportunité pour faire toujours plus de démagogie. Mais pas d’inquiétudes :la vraie sanction, la seule qui compte, descend dans la rue depuis six mois et est toujours là.

Le paysage électoral n’est pas le paysage réel !

On ne peut que constater que c’est principalement l’abstention qui a fait consensus, davantage que le RN. Quant à Macron, il a visiblement perdu une bonne partie de son électorat au profit des Verts, récupérant celui de la droite classique et des beaux quartiers qui voient en lui le juste représentant de leurs intérêts, n’hésitant pas à recourir à la matraque pour les défendre.

Rassuré, son gouvernement annonce ainsi « l’acte II » du quinquennat : poursuite des cadeaux aux riches, des attaques sur les retraites, l’indemnisation des chômeurs, les services publics…

Mais la réalité de ce scrutin, c’est que la moitié de l’électorat, notamment celle issue des milieux populaires, n’a pas jugé bon de se déplacer, et qu’une fraction importante de la classe ouvrière, c’est-à-dire de ceux et celles qui font tourner ce pays, n’a pas le droit de vote parce qu’immigrée.
Et pour beaucoup, quel piètre vote que celui des urnes, quand on s’exprime déjà dans la rue, les assemblées, les ronds-points depuis 6 mois.

Un vote écolo ? Mais quel vote écolo ?

Trois jours avant les élections européennes, les jeunes de toute l’Europe se sont de nouveau donné rendez-vous pour protester contre l’inaction des dirigeants face à l’urgence climatique.

En France, nous étions 3000 à Nantes, plusieurs centaines à Caen ou Montpellier, et quelques milliers à Paris. Il y aurait 1,8 millions de personnes mobilisées à l’échelle mondiale – soit encore plus que lors de la première journée d’action le 15 mars.

On a voulu nous faire croire que voter « écolo » aux européennes résoudrait les problèmes, comme si un simple bulletin de vote pouvait tout changer, et que, dans ces élections, la voix des jeunes était entendue.

Ainsi, jeudi dernier, Macron a lancé un « Conseil de défense écologique ». Mais pour l’instant, pas d’abandon définitif des grands projets nuisibles, comme le projet de déforestation massive pour une mine à ciel ouvert en Guyane ou EuropaCity à Gonesse.

Le gouvernement s’est surtout félicité de ses maigres actions et a annoncé porter en Europe un projet de taxation sur le transport aérien… alors qu’à l’Assemblée, la majorité n’a même pas voté pour une telle loi à l’échelle nationale. À trois jours des élections, le timing est bon mais le message sonne creux.

Changeons le système, pas le climat !

Quelques 100 entreprises sont à l’origine de 71 % des émissions industrielles de gaz à effet de serre, soit près d’un tiers du total des émissions. Et ce sont elles les vraies responsables de la pollution.

Pendant que leurs propriétaires regardent, de leur terrasse, le monde s’effondrer, ce sont des dizaines de millions de personnes qui payent la facture, au sens propre, ou bien en étant contraintes de tout quitter, si ce n’est en y laissant la vie.

Pour enrayer la catastrophe, il faut que le pouvoir de décision de ce que l’on produit change de mains ; et que nous réorganisions la production en fonction des besoins, et non des profits de quelques-uns.

À 16 ans, on peut travailler, se faire matraquer par la police, mais on ne pourrait pas exprimer notre avis ? À tous les jeunes, le temps est venu de rejoindre ce vent de révolte, nous qui avons la force du nombre et l’envie d’un monde meilleur !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire