Encore
une fois, la liste de Marine Le Pen est en tête des élections
européennes en France. Mais parmi ses électeurs, beaucoup n’ont
voté pour lui que pour contrer Macron. Ce dernier n’a pas pris la
veste qu’il pouvait craindre, dans ce jeu à somme nulle qui a
opposé tous les partis classiques sur les thèmes de
l’extrême-droite, et pour qui l’écologie ne sera qu’une
opportunité pour faire toujours plus de démagogie. Mais pas
d’inquiétudes :la vraie sanction, la seule qui compte, descend
dans la rue depuis six mois et est toujours là.
Le
paysage électoral n’est pas le paysage réel !
On
ne peut que constater que c’est principalement l’abstention qui a
fait consensus, davantage que le RN. Quant à Macron, il a
visiblement perdu une bonne partie de son électorat au profit des
Verts, récupérant celui de la droite classique et des beaux
quartiers qui voient en lui le juste représentant de leurs intérêts,
n’hésitant pas à recourir à la matraque pour les défendre.
Rassuré,
son gouvernement annonce ainsi « l’acte II » du
quinquennat : poursuite des cadeaux aux riches, des attaques sur les
retraites, l’indemnisation des chômeurs, les services publics…
Mais
la réalité de ce scrutin, c’est que la moitié de l’électorat,
notamment celle issue des milieux populaires, n’a pas jugé bon de
se déplacer, et qu’une fraction importante de la classe ouvrière,
c’est-à-dire de ceux et celles qui font tourner ce pays, n’a pas
le droit de vote parce qu’immigrée.
Et
pour beaucoup, quel piètre vote que celui des urnes, quand on
s’exprime déjà dans la rue, les assemblées, les ronds-points
depuis 6 mois.
Un
vote écolo ? Mais quel vote écolo ?
Trois
jours avant les élections européennes, les jeunes de toute l’Europe
se sont de nouveau donné rendez-vous pour protester contre
l’inaction des dirigeants face à l’urgence climatique.
En
France, nous étions 3000 à Nantes, plusieurs centaines à Caen ou
Montpellier, et quelques milliers à Paris. Il y aurait 1,8 millions
de personnes mobilisées à l’échelle mondiale – soit encore
plus que lors de la première journée d’action le 15 mars.
On
a voulu nous faire croire que voter « écolo » aux
européennes résoudrait les problèmes, comme si un simple bulletin
de vote pouvait tout changer, et que, dans ces élections, la voix
des jeunes était entendue.
Ainsi,
jeudi dernier, Macron a lancé un « Conseil de défense
écologique ». Mais pour l’instant, pas d’abandon définitif
des grands projets nuisibles, comme le projet de déforestation
massive pour une mine à ciel ouvert en Guyane ou EuropaCity à
Gonesse.
Le
gouvernement s’est surtout félicité de ses maigres actions et a
annoncé porter en Europe un projet de taxation sur le transport
aérien… alors qu’à l’Assemblée, la majorité n’a même pas
voté pour une telle loi à l’échelle nationale. À trois jours
des élections, le timing est bon mais le message sonne creux.
Changeons le système, pas le climat !
Quelques
100 entreprises sont à l’origine de 71 % des émissions
industrielles de gaz à effet de serre, soit près d’un tiers du
total des émissions. Et ce sont elles les vraies responsables de la
pollution.
Pendant
que leurs propriétaires regardent, de leur terrasse, le monde
s’effondrer, ce sont des dizaines de millions de personnes qui
payent la facture, au sens propre, ou bien en étant contraintes de
tout quitter, si ce n’est en y laissant la vie.
Pour
enrayer la catastrophe, il faut que le pouvoir de décision de ce que
l’on produit change de mains ; et que nous réorganisions la
production en fonction des besoins, et non des profits de
quelques-uns.
À
16 ans, on peut travailler, se faire matraquer par la police, mais on
ne pourrait pas exprimer notre avis ? À tous les jeunes, le temps
est venu de rejoindre ce vent de révolte, nous qui avons la force du
nombre et l’envie d’un monde meilleur !
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