Communiqué
du NPA du 29 janvier 2019
Il
y a un peu plus d'un an, la ministre de la Santé Agnès Buzyn
annonçait que « l'hôpital
entreprise, c'est fini ».
Elle
prétendait ainsi répondre aux conséquences dramatiques, tant pour
les personnels que pour les malades, de la gestion de l'Hôpital
comme une entreprise.
Elle
annonçait un nouveau mode de financement de l'hôpital public et
nommait une « task
force »
chargée de lui faire des propositions… Celles-ci viennent d'être
remises aujourd'hui à la ministre, et le moins que l’on puisse
dire est que le rapport Aubert montre les capacités d'imagination
sans borne de la bureaucratie ministérielle quand il s'agit
d'imposer plus d'austérité et de liquider l'hôpital public.
Au
moment où la mobilisation des Gilets jaunes place dans ses
revendications la défense des hôpitaux publics et leur financement
en fonction des besoins, les propositions remises à la ministre se
situent, à l'inverse, dans la perspective de nouvelles compressions
des dépenses de santé (+ 2,3 % d'augmentation alors que
le seul maintien des moyens actuels supposerait + 4 %…).
Sous
couvert de « paiement
à la qualité et à la pertinence »,
de « paiement
au suivi »
et de « paiement
groupé à la séquence de soins »,
le rapport Aubert propose d'inciter financièrement les hôpitaux à
renvoyer les patients vers des bricolages locaux : des
« Communautés
professionnelles territoriales de santé »,
faisant essentiellement appel à des médecins libéraux alors même
que l'exercice libéral de la médecine est à bout de souffle et que
s'étendent les déserts médicaux.
Comme
le proposait Olivier Véran, député de La République en marche,
les urgences hospitalières pourraient recevoir un bonus… si elles
ne prennent pas en charge certains patientEs !
Une
manière radicale de « désengorger
les urgences »...
De même, la Sécurité sociale pourrait ne plus payer certaines
réhospitalisations jugées abusives.
Loin
de redonner sa place à l'hôpital public, les préconisations de la
« task force », si elles étaient suivies,
constitueraient une nouvelle attaque gravissime contre l'hôpital
public et l'accès aux soins pour touTEs.
Quant
à la psychiatrie, déjà parent pauvre de la santé, son financement
relèverait d'une nouvelle « usine
à gaz »
technocratique qui détruirait un peu plus le service public de santé
mentale.
Blouses
blanches, syndicats et Gilets jaunes…
La
mobilisation doit être rapide
pour
empêcher la ministre de traduire en actes
les
idées destructrices de la « task
force ».
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