Le
5 janvier a vu le retour de la mobilisation des Gilets jaunes.
Celle-ci confirme la colère des couches populaires contre le
pouvoir, contre la misère, les inégalités, et garde un soutien
majoritaire dans l’opinion.
Dimanche
dernier, les manifestations des femmes Gilets jaunes ont donné une
nouvelle dimension à un mouvement qui continue.
Macron
et son gouvernement apparaissent plus que jamais comme les
porte-parole de la bourgeoisie, des plus riches, du patronat.
Ils
ont tout fait pour mettre hors-jeu les « corps
intermédiaires » c’est-à-dire les organisations
syndicales, les associations.
En
même temps, la grande majorité des organisations politiques sont
discréditées après avoir assumé pendant des dizaines d’années
les mêmes politiques de reculs sociaux, d’austérité, de cadeaux
au patronat.
Face
aux exigences d’une autre répartition des richesses, aux
aspirations démocratiques exprimées par les Gilets jaunes, le
pouvoir n’a qu’une véritable réponse, la répression, car pour
ce qui est du « Grand débat national », il est
déjà prévu de ne pas revenir sur ce qui a été fait…
Et
les prochaines contre-réformes seront maintenues ! Cause
toujours...
La
matraque comme seule réponse
Contre
les Gilets jaunes, le pouvoir utilise les mêmes méthodes que contre
les jeunes des quartiers populaires, autres « classes
dangereuses » : faire intervenir violemment les flics,
garder à vue, condamner (3747 condamnations, 216 incarcérations,
plus de 1600 blesséEs, une dizaine de mortEs dans le sillage des
mobilisations, des dizaines de milliers de personnes gazées...).
Et
pour ce samedi 12 janvier, nouvel « acte » de
mobilisation, il promet 80 000 policiers et gendarmes, ainsi que
des blindés...
La
promesse d’une nouvelle loi « anticasseurs »,
qui remet en cause la liberté de manifester et vise à condamner des
manifestantEs n’ayant absolument rien fait, s’inscrit dans la
logique répressive annoncée par le ministre Darmanin :
« Dans
un État républicain, le monopole de la violence légitime, c’est
celle des policiers et des gendarmes. Dans une démocratie, dans une
République, ce n’est pas l’anarchie, ce n’est pas la
chienlit ».
Et
le « philosophe » et ancien ministre de
l’Éducation, Luc Ferry, appelle même à faire intervenir l’armée
et à tirer sur les manifestantEs.
Avec
les Gilets jaunes,
nous
avons besoin
d’une
grève générale
Toutes
celles et ceux qui ont du mal à boucler leurs fins de mois, qui
savent qu’ils ne pèsent pas sur les décisions démocratiques, ont
leur place dans le mouvement : salariéEs, chômeurEs,
retraitéEs…
Pour
gagner, la mobilisation doit définir des objectifs et revendications
précis et construire son auto-organisation.
Le
Référendum d’initiative citoyenne (RIC) ne peut être la
seule réponse à l’impasse démocratique de la Vème République.
Un
référendum peut donner plus de visibilité à des exigences
populaires mais ne garantit pas le respect de ces exigences :
c’est ce qui s’est passé en 2005 avec le Traité constitutionnel
européen, mis en œuvre malgré le rejet majoritaire.
Il
faut s’organiser démocratiquement pour agir, débattre, faire
entendre les exigences populaires de contrôle et de remise en cause
des institutions et du pouvoir capitalistes jusque dans les
entreprises.
Pour
créer un rapport de forces à la hauteur, l'élargissement à
l’ensemble du monde du travail reste la priorité, avec une
mobilisation qui corresponde aux nécessités : une grève
générale qui bloque l’économie, contre Macron et ses amis
capitalistes, pour une augmentation générale des salaires, des
pensions et des allocations. Bref, il s’agit d’imposer nos choix
sociaux et démocratiques.
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