Alors
qu’avec son Grand débat national, Macron fait mine de vouloir
« transformer les colères […] en solution », la
journée de samedi a été pour lui un rappel de la réalité :
la mobilisation des Gilets jaunes continue et ses injonctions à
débattre – mi menaçantes, mi paternalistes – ne
convainquent pas grand monde. Malgré les menaces et une présence
policière très visible, le mouvement a bien franchi la barrière de
la trêve de fin d’année…
Le
jaune est toujours là !
Deux
mois après la première journée d’action, le ministère de
l’Intérieur comptabilisait samedi dernier 84 000 manifestantEs
partout en France (dont 8 000 à Paris), soit près de 35 000
de plus que la semaine précédente ! Ont aussi été
comptabilisés 5 000 manifestantEs à Bourges, Bordeaux ou
Toulouse, et des manifestations à peu près sur l’ensemble du
territoire.
Le
mouvement change, les ronds-points, barrages ou péages ayant été
largement abandonnés ou évacués au profit de manifestations, de
rendez-vous plus centraux, mais il s’enracine et s’organise, avec
des assemblées générales plus structurées, l’apparition de
services d’ordre pour les manifestations…
à
Clermont-Ferrand,
la
prochaine marche citoyenne
aura
lieu samedi 19 janvier
à
13H30 au salin
la
prochaine AG des gilets jaunes
aura
lieu dimanche 20 janvier 2019
à
15H00 au gymnase de l’Oradou
rue
Clovis Hugues
Mais,
les Gilets jaunes n’ont pas encore réussi à fixer des
revendications précises, et le référendum d’initiative citoyenne
(RIC) ne peut constituer le seul débouché à la mobilisation.
Pour
éviter que le gouvernement, les politiciens réactionnaires et les
fachos avancent, il faut construire une mobilisation plus forte et
avec objectifs plus clairs.
De
la matraque au moulin à paroles
Mardi,
Macron a donc dégainé le Grand débat national, avec sa « lettre
aux Français » : quatre grands thèmes, une
orientation au service des plus riches clairement réaffirmée, et
deux ou trois pièges pour relancer la politique du bouc émissaire,
avec l’idée des « objectifs annuels » en
matière d’immigration.
Castaner
a dû lâcher un peu de lest en matière de répression, mais ce
n’était que temporaire : 244 interpellations dans tout
le pays, des chiffres identiques à ceux de la mi-décembre.
Et
ce même jour, un manifestant bordelais, pompier professionnel, visé
par un tir de lanceur de balle de défense (LBD 40) dans le dos (!),
est dans le coma… Selon la presse, 93 personnes ont été gravement
blessées depuis deux mois.
Il
faut une grève nationale pour notre pouvoir d’achat
La
mobilisation est à la croisée des chemins : si le mouvement
n’avance pas, il risque de finir par reculer, pris par le Grand
débat et les élections européennes.
De
cette situation, les plus importantes directions syndicales, portent
une grande responsabilité.
La
CFDT s’investit dans le Grand débat, et la CGT, qui a refusé de
se rendre à Matignon, se dit néanmoins ouverte à « des
débats citoyens »…
Mais
l’heure n’est pas à discuter avec le gouvernement mais bien pour
le monde du travail à entrer massivement dans l’action, pour une
augmentation substantielle des salaires et des pensions, et avec ses
propres moyens de mobilisation, la grève.
Il
faut imposer 300 euros d’augmentation pour tou·te·s et tous,
sans parler de la prime de 1000 euros promise par Macron… et dont
l’immense majorité des salarié·e·s n’a pas vu la couleur !
Pour
faire ravaler à Macron sa politique,
c’est
bien le moment de saisir notre chance !
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