Le
17 septembre, les syndicats enseignants appellent à une nouvelle
journée de grève contre la réforme du collège initiée par Najat
Vallaud-Belkacem.
À
Clermont-Ferrand
à
l'appel SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, SFSDPEP-FO, CGT
Educ’action, SNEIP-CGT, SNALC-FGAF, SUNDEP Solidaires, SUD
Education, SIES-FAEN, SNCL-FAEN CNGA CFE-CGC
MANIFESTATION
JEUDI
17 SEPTEMBRE 2015
10H30
Place Delille
Cette
dernière n’a en effet pas caché son mépris total pour les
enseignantEs et leurs organisations syndicales. Alors que les
syndicats représentant 85 % de la profession se sont prononcés
contre cette réforme, que la grève du 19 mai dernier a été
majoritaire dans les collèges, la ministre a osé parler de
« malentendu »
avec les enseignantEs. Visiblement, le « malentendu »
est plutôt du côté de la ministre, qui, le 20 mai dernier, au
lendemain de la grève, a provoqué toute la profession en publiant
les décrets d’application de la réforme.
Une
réforme contre les élèves et les enseignantEs
La
réforme du collège va signifier une baisse impressionnante du
nombre d’heures de cours par discipline pour chaque collégien :
une baisse de 486 heures (plus de 18 semaines de classe) sur les
quatre années, avec 3 204 heures de cours disciplinaires sur toute
la scolarité en collège contre 3 690 heures actuellement. Les
langues anciennes et langues régionales disparaissent comme
disciplines, et les classes européennes sont supprimées (ce que ne
compense pas en nombre d’heures l’ouverture d’une LV2 en
cinquième).
20 %
des enseignements seront désormais organisés établissement par
établissement, sans aucun cadrage national. D’un collège à
l’autre, les élèves n’auront donc pas droit aux mêmes cours,
n’auront pas accès aux mêmes connaissances. Pire, chaque
établissement pourra moduler les horaires de cours alloués à
chaque discipline au sein du cycle 5e-4e-3e, et décider par exemple
de concentrer le français en 5e et les maths en 4e... On aboutit
ainsi à une véritable territorialisation du collège, ne laissant
plus aucun caractère national à l’éducation.
Enfin,
cette réforme cherche à mettre au pas et à caporaliser tous les
enseignants. Les 20 % d’heures d’autonomie (heures d’aide
personnalisée – AP – et d’enseignements pratiques
interdisciplinaires – EPI) seront en effet prises sur le quota
d’heures de n’importe quelle discipline. Les collègues devront
se battre entre eux pour savoir quelle discipline diminuera ses
heures de cours. La décision en reviendra au conseil pédagogique...
dont les membres sont choisis par le chef d’établissement ! Une
fois répartis les frais, la mise en place de l’AP et des EPI
restera une usine à gaz. Non seulement les projets
interdisciplinaires sont imposés et encadrés par la hiérarchie,
mais en plus, aucun temps de concertation n’est prévu. Les profs
devront donc choisir entre faire un travail bancal, ou travailler en
équipe... mais en dehors des heures de travail !
Tout
cela menace la liberté pédagogique des enseignantEs. En effet, sans
cadrage national et annuel des programmes, il sera nécessaire
d’imposer une forte coordination entre les collègues. Et comme
aucun temps de coordination ne sera libéré aux équipes, la
coordination sera confiée individuellement à des petits chefs
d’équipe, monnayant les toutes nouvelles indemnités de mission
particulière (IMP)...
Construire
le rapport de forces pour imposer le retrait
Le
19 mai dernier, les enseignantEs de collège ont majoritairement fait
grève pour revendiquer l’abandon de cette réforme.
Malheureusement, aucun véritable plan de bataille n’a été mis en
œuvre pour permettre d’obtenir satisfaction.
L’appel
à la grève tardif le 19 mai, puis les tergiversations de
l’intersyndicale après la provocation de la publication des
décrets, n’ont pas aidé à donner confiance aux collègues dans
le fait qu’il était possible de gagner.
La
veille de la grève du 11 juin, l’intersyndicale acceptait encore
d’être reçue par la ministre, qui disait pourtant explicitement
qu’elle ne retirerait pas ses décrets, mais ne discuterait que de
leur mise en application. Dans ces conditions, la grève du 11 juin
ne pouvait qu’être en retrait par rapport à la précédente.
Ce
nouvel appel à la grève le 17 septembre va être l’occasion pour
les enseignantEs de tenter de construire à nouveau une véritable
mobilisation contre la politique du gouvernement.
Dès
maintenant, il faut tenter de remettre en lien les équipes
militantes qui ont bougé l’année scolaire dernière, et proposer
d’organiser des AG d’établissements, de villes, en posant dès
maintenant la question des suites. Car une seule journée de grève
ne suffira pas à faire abroger les décrets, et il est probable
qu’il faudra plus qu’une grève isolée des enseignantEs du
second degré pour contrer la politique du gouvernement.
RASSEMBLEMENT
dans
l'éducation nationale
pour
une réduction des effectifs par classe
à
l'appel de Sud éducation
MERCREDI
16 SEPTEMBRE 2015
16h00
devant le rectorat
Av
Vercingétorix Clermont-Ferrand
De
même que les personnels de la santé, mobilisés aussi ce jour-là,
la journée interprofessionnelle du 8 octobre devra être une
occasion de se mettre en grève cette fois-ci toutes et tous ensemble
contre la politique du gouvernement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire