COMMUNIQUE
DU NPA
DU
18 SEPTEMBRE 2015
Depuis
l’assassinat de Thomas Sankara en 1987, Comparoé a régné en
maître pendant près de 30 ans sur le Burkina Faso, l’un des pays
les plus pauvres du monde, avec le soutien de la France. Le
formidable soulèvement de la population en octobre 2014 a fini par
mettre fin à son règne. Il vit depuis dans un exil doré en Côte
d’Ivoire grâce aux bons soins de la France qui continue à
entretenir sur place ses « forces spéciales ».
Aujourd’hui
c’est le bras droit de l’ancien dictateur, le général Diendéré,
qui vient de perpétrer à son tour un coup d’état pour préserver
les intérêts politiques et économiques de tous ceux qui se sont
enrichis pendant des années et qui ne veulent surtout pas rendre de
compte en stoppant net tout processus démocratique.
La
« transition
démocratique » mise en place après l’insurrection
populaire en octobre 2014 sous le contrôle des grandes puissances
avait prévu des élections le 11 octobre de cette année. Mais
pendant un an, rien n’avait été sérieusement entrepris pour
mettre en cause le pouvoir de la petite oligarchie qui domine le pays
avec le soutien de l’impérialisme français, parfois en
connivence, parfois en concurrence avec les Etats-Unis.
Ce
que Diendéré cherche à faire au travers de ce coup de force, ce
n’est pas seulement mettre fin au processus électoral, en écartant
au passage quelques rivaux même si la plupart sont issus du même
sérail : l’objectif est de terroriser la population dans un
pays où elle est particulièrement organisée et mobilisée, avec
ses propres revendications et sa soif de justice sociale. La volonté
est clairement de refermer la parenthèse de contestation ouverte il
y a un an de libre expression de ses propres revendications.
Notre
solidarité va tout naturellement à tous les travailleurs et à tous
les pauvres qui se battent aujourd’hui pour leur survie et leur
dignité, hommes et femmes, à tous les militants syndicaux,
politiques, associatifs, qui veulent préserver et élargir les
acquis de l’insurrection d’octobre 2014, aux différentes
actions de résistance qui ont commencé, et notamment l'appel à la
grève générale lancée par la CGT-B.
Mais
pour que la population au Burkina Faso puisse s’exprimer librement,
il faut que l’impérialisme cesse tout soutien aux divers clans de
l’oligarchie qui dominent le pays.
Cela
veut dire très concrètement le retrait immédiat des troupes
militaires françaises, le gel de tous les avoirs financiers détenus
à l’étranger par les putschistes et par tous ceux qui sont
convaincus de corruption au Burkina Faso, l’annulation de la dette.
C’est
au peuple Burkinabè et à lui seul
de
choisir son destin.
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