Communiqué
du NPA du 20 août 2019
C’est
bien Pékin et la cheffe de l'Exécutif du gouvernement local, Carrie
Lam, qui ont pris la responsabilité, voilà bientôt quatre mois,
d’ouvrir cette crise en remettant frontalement en cause le statut
dont bénéficie ce territoire au titre de Région administrative
spéciale.
Un
statut qui découle des accords de rétrocession de l’ancienne
colonie britannique, et qui lui assure un degré important
d’autonomie sur de nombreux terrains. Ce statut devait rester
valable jusqu’en 2047 au moins.
Les
cinq principales exigences des manifestant.es concernent
toutes des droits démocratiques fondamentaux :
-
Le retrait définitif du projet de loi autorisant Pékin à
demander l’extradition de toute personne se trouvant à Hong Kong
pour qu’elle soit jugée sur le continent. Elles n’auraient plus
droit aux garanties minimums assurées par le système judiciaire
hongkongais ;
-
Le retrait de la caractérisation des manifestations comme des «
émeutes », un terme qui les disqualifie politiquement et
peut servir à justifier une répression particulièrement sévère ;
-
La libération sans condition de tous les manifestant.es arrêté.es,
sans inculpation ;
-
Une enquête indépendante sur les violences policières et les abus
de pouvoir ;
-
La démission de Carrie Lam, et mise en œuvre du suffrage universel
intégral. L’actuel Conseil législatif n’est en effet
élu que très partiellement élu au suffrage universel, ce qui
renforce en son sein le poids des milieux d’affaires et des
éléments favorables au régime de Pékin.
Depuis
des années déjà, le régime pékinois s’emploie à renforcer son
contrôle direct sur Hong Kong. Nous avons atteint aujourd’hui un
point tournant.
Une
défaite du combat démocratique en cours
aurait
des conséquences très graves.
Il
ne s’agit en rien d’une confrontation entre un pouvoir «
communiste » (Pékin) et une enclave « capitaliste » (Hong
Kong). La Chine de Xi Jinping est une puissance capitaliste et fait
affaire avec le Capital international !
La
retenue dont a fait jusqu’à maintenant Donald Trump sur la crise
présente, malgré le bras de fer engagé avec Pékin, et la très
grande discrétion d’Emmanuel Macron en témoignent !
La
représentativité du mouvement démocratique en cours a été
démontrée à plus d’une reprise au cours de ces quatre mois de
mobilisation.
-Plus
de deux millions de personnes étaient dans la rue le 16 juin, soit
la majorité des habitant.e ;s en âge de manifester ;
-
En plein mois d'août, 1,7 millions de hongkongais étaient dans la
rue dimanche 18, sous une pluie battante, et ce malgré
l'interdiction de cette nouvelle manifestation ;
-
Pour ouvrir cette journée du dimanche 18 août, une manifestation
spécifique d'enseignant.es avait préalablement regroupé 22 000
participante.es ;
-
Le 5 août, Hong Kong a été en partie paralysée par une grève
générale qui a notamment touché deux secteurs phares comme le
transport aérien et le secteur financier, ainsi que par des blocages
;
-
Les fonctionnaires, qui s'étaient massivement mobilisé.es le 2 et
le 5 août, ont entamé de nouvelles actions ;
-
Parmi les étudiant.es et les lycéen.nes, circulent des appels à
boycotter les cours dès le début de la prochaine année scolaire.
L’intervention
militaire de Pékin ne serait qu’une mesure de tout dernier
recours. Tout en agitant cette menace, le régime chinois peut
intervenir de nombreuses façons de l’intérieur même du
territoire en jouant la montre, la division et en espérant le
pourrissement du mouvement en cours.
Quoi
qu’il en soit,
le
combat pour des libertés élémentaires
engagé
à Hong Kong
mérite
tout notre soutien.
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