Les
tueries d’El Paso et Dayton, aux États-Unis, ont fait 29 morts et
plus de 50 blessés. Ces meurtres posent la question des armes à
feu, mais surtout du racisme d’État, dans le pays de Trump… et
ailleurs.
Ce
sont deux jeunes hommes, de 21 et 24 ans, qui ont attaqué des
latino-américains. Ce sont les 21e et 22e tueries de masse aux
États-Unis depuis le début de l’année. Bien sûr, la
disponibilité des armes à feu est un facteur permettant ce type de
crimes. Mais rappelons qu’en Suisse, 46% des habitants en ont une,
et qu’il y a seulement 5 décès par arme à feu pour 100 000
personnes, contre 12 aux États-Unis.
Rappelons
aussi que les deux tiers des morts
par
arme à feu sont des suicides.
Un
crime raciste
Ce
ne sont donc pas les armes à feux qui sont la cause principale de
ces tueries, mais bien le racisme.
Le
racisme, les violences contre les non-blancs, sont d’ailleurs un
élément constitutif de la construction des États-Unis, de la
colonisation à l’esclavage, en passant par les violences
policières régulières contre les noirs ou les crimes contre les
latinos.
Chaque
année, plus de 1 100 personnes sont tuées par la police,
majoritairement des noirs (étude du journal PLOOS Medecine).
Le
racisme tue aux États-Unis, et la présidence Trump l’encourage
avec sa politique qui est celles des suprématistes blancs. Il
multiplie les sorties contre les migrants, y compris en disant à des
parlementaires démocrates de retourner « d’où elles
viennent ».
Ces
discours racistes visent à solidifier l’exploitation des
différentes communautés, à les diviser et à maintenir une peur
intérieure qui permet d’imposer un ordre social totalement
injuste. Plus de deux millions de personnes incarcérées, dont la
moitié sont afro-américains et un plus d’un quart sont latinos.
C’est un moyen de contrôler, de faire travailler quasi
gratuitement des millions de personnes.
Et
la France ?
Mais
le racisme, la violence et leur encouragement par l’État ne sont
pas l’apanage des États-Unis. Un rapport de J. Toubon, Défenseur
des droits, a dénoncé cette année les « ordres et
consignes discriminatoires » données à la police. Le soir
de la victoire de l’Algérie à la Coupe d’Afrique, des individus
cagoulés ont attaqué des familles célébrant la victoire à la
batte de base-ball à Lyon. Sans parler de la disparition de Steve à
Nantes, un exemple parmi tant d’autres des violences policières
plus globales.
Ce
n’est pas par hasard que Christophe Castaner, ministre de
l’intérieur, a déclaré « la haine n’a pas sa place
dans la République. […] Chaque coupable doit être trouvé et
jugé », là où Trump vient de déclarer « la
haine n’a pas sa place aux États-Unis. […] Il faut que ça
s’arrête ».
La
réalité est que ni l’un ni l’autre ne veulent en finir avec le
racisme. Ils souhaitent juste que la violence soit le monopole de
l’État. Comme l’avait précisé le ministre Darmanin à propos
des Gilets jaunes, « Dans un État républicain, le monopole
de la violence légitime, c’est celle des policiers et des
gendarmes ».
Pour
vaincre le racisme, il faut de grandes mobilisations des premièrEs
concernéEs, victimes du racisme, travailleurEs sans-papiers pour
imposer l’égalité réelle. Pour en finir avec les violences
policières, il faut imposer le désarmement de la police.
Il
y a urgence, aux États-Unis et ailleurs, dans un monde où la
violence et la misère sont de plus en plus répandues, à stopper
cet engrenage infernal.
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