Jeudi
25 juillet, plus de 110 migrant-e-s ont disparu après le naufrage de
leur bateau au large de la Libye alors qu’ils tentaient de
rejoindre les côtes italiennes. Une nouvelle et tragique
démonstration de la politique meurtrière de cette Europe
forteresse.
Des
chiffres insupportables
Avec
ce nouveau drame, le total des victimes noyées qui tentent de
rejoindre l'Europe en partant de la Libye est de 571 personnes depuis
le début de cette année...
Un
bilan qui fait de cette route dite de la « Méditerranée
centrale » la plus meurtrière des routes maritimes
empruntées par les migrant-e-s pour rejoindre l'Europe. En 2018, le
bilan était de 1314 mort-e-s selon l'Organisation Internationale
pour les migrations.
Selon
les chiffres officiels, le nombre de disparu-e-s en Méditerranée a
baissé, en comparaison du plus fort de la « crise »
des réfugiéEs en 2015-2016 (plus de 4000 noyéEs) et 2016 (plus de
5000).
Mais,
comme l’affirme un rapport du Haut Commissariat des Nations Unies
aux Réfugiés publié en 2018, l’an dernier, 2275 migrant-e-s ont
perdu la vie, noyés dans les eaux méditerranéennes, en raison des
frontières barbelées entretenues par les grandes puissances
européennes.
Aucune
fatalité
Il
n’y a aucune fatalité à cela : la Méditerranée est un
cimetière humain parce que les dirigeant-e-s européens refusent
d’accueillir. Nombreux sont les bateaux d’ONG à avoir été
bloqués en mer et interdits d’accoster dans le port le plus
proche, en violation complète du droit de la mer et des conventions
internationales.
Au
lieu d’aider les ONG de sauvetage, celles-ci sont attaquées
(l’arraisonnement du Sea Watch 3 il y a quelques semaines
traité comme un navire militaire hostile), leurs capitaines
arrêtées, leurs actions salies à coups de discours laissant
entendre un lien entre ces ONG et les « passeurs »,
avec des législations de plus en plus répressives et une
indifférence généralisée face à la violation des droits des
personnes exilées.
Ces
politiques sont à remettre dans le contexte plus général d’une
Europe forteresse empêchant l’accès au territoire européen :
délivrance restrictive de visas, construction de murs, contrôle
militarisé des frontières aériennes, terrestres et maritimes,
renvois forcés dans les pays d’origine et sous-traitance du
contrôle des migrations à des États peu ou pas du tout
démocratiques, comme le Maroc, la Turquie et la Libye...
Macron,
Salvini… tous coupable !
Là
où ils sont au pouvoir, les partis d’extrême droite ou de droite
extrême appliquent une politique drastique de fermeture des
frontières, de traque des migrant-e-s ouvertement raciste.
Ainsi,
depuis plusieurs jours, le ministre de l’Intérieur italien Matteo
Salvini bloque toujours sur un navire dans le port militaire
d’Augusta 130 migrant-e-s tant qu’un plan de répartition
immédiate n’aura pas été convenu avec l’Union européenne...
Mais
ces politiciens dangereux et criminels agissent avec la complicité
des gouvernements et institutions européennes, à commencer par
celle du gouvernement français.
Ainsi,
Calais, Vintimille, Mayotte… sont des terrains d’expérimentation
des moyens policiers de surveillance et de répression. Lundi, vingt
associations ont interpellé les autorités locales dans une lettre
ouverte avant la possible évacuation d'une structure accueillant 700
migrant-e-s à Grande-Synthe (Nord), se disant « inquiètes »
qu'elle n'entraîne « plus de précarité »…
Nous
ne pouvons compter ni sur les gouvernements en place dans toute
l’Europe ni sur les instances internationales.
Il
faut construire une vraie solidarité internationale pour imposer la
liberté de circulation et d’installation, seul moyen d’empêcher
l’hécatombe des migrant-e-s.
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