Deux
semaines après la démission de Collomb du Ministère de
l’Intérieur, le remaniement, présenté comme la relance du projet
macroniste, fait pschitt. Apparemment, les candidats ne se sont pas
bousculé au portillon, et à part un petit jeu de chaise musicale,
pas grand-chose n’a changé.
En
tout cas, pendant deux semaines, avec ou sans ministre de
l’Intérieur, on n’a pas bien vu la différence... Manifestement,
l’absence d’un ministre a beaucoup moins d’impact que par
exemple une grève des femmes de chambres du palace parisien Park
Hyatt, dont le piquet de grève est régulièrement repoussé par les
forces de police...
Contre
leur pouvoir illégitime, nos colères !
Ce
remaniement est une nouvelle illustration des difficultés de
recrutement de Macron pour distribuer ses portefeuilles ministériels,
ce qui montre que peu de dirigeant·e·s politiques sont prêt·e·s
à endosser la responsabilité du pouvoir à ses côtés…
Tout
cela renforce l’illégitimité du pouvoir et montre qu’il n’y a
pas d’issue à la crise politique et économique actuelle dans le
cadre de ces institutions.
En
Italie, au Brésil, on voit également que si ce ne sont pas les
classes populaires qui se mobilisent pour déstabiliser le pouvoir
capitaliste, c’est le pire, c’est-à-dire l’extrême droite,
qui risque d’être au rendez-vous...
Un
des enjeux dans les mois qui viennent est donc de renforcer nos
colères légitimes et notre détermination à imposer le retrait de
tous les projets qui sont sur les bureaux ministériels, en
commençant par refuser l’application de toutes les lois
rétrogrades.
Stopper
le prochain recul sur les retraites
Macron
veut faire passer à tout prix la contre-réforme des retraites. Si
les détails du projet restent à préciser, les grandes lignes sont
limpides.
On
nous joue le jeu de la division et de la lutte contre les soi-disant
privilèges, notamment contre les retraité·e·s des secteurs
publics.
En
réalité, si l’on prend par exemple la fonction publique
territoriale, 78 % des agent·e·s touchent moins que la pension
moyenne.
Le
gouvernement masque la réalité : la pension par points
signifiera une baisse de retraite pour tou·te·s les salarié·e·s
du public et du privé.
En
effet, au lieu du calcul en trimestre et sur les 25 meilleures années
ou sur les 6 derniers mois, ce sont tous les revenus qui seront pris
en compte.
Donc
les moins bonnes années plomberont inévitablement les meilleures,
comme tous les accidents de la vie (par exemple les arrêts maladies)
ou les changements professionnels qui peuvent entraîner une baisse
de salaire.
Après
le 9 octobre, préparer la riposte
Il
est donc temps d’organiser la résistance, par les grèves, dans la
rue. La journée du mardi 9 octobre a montré qu’il y a dans la
jeunesse et chez les salarié·e·s un fort mécontentement.
Salarié·e·s
d’entreprises menacé·e·s de licenciements (comme à Ford
Blanquefort, Carrefour ou dans des dizaines d’entreprises moins
connues), personnels de l’Éducation Nationale, des hôpitaux, de
Pôle Emploi ou des Finances publiques percutés par les dizaines de
milliers de suppressions, retraité·e·s dont les pensions baissent
déjà, jeunes précarisé·e·s, nous étions des centaines de
milliers dans les rues.
Chacune
de nos revendications est légitime, car ce sont nos conditions de
travail et nos vies tout court qui sont menacées.
Les
négociations entre syndicats et gouvernement n’ont pas de sens, il
faut préparer partout la riposte au gouvernement.
Séparément
nous risquons de ne pas gagner, tou·te·s ensemble nous sommes une
force qui ne s’est pas comptée depuis bien longtemps, bien plus
puissante que les gesticulations de Macron.
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