mardi 16 octobre 2018

REMANIER LE GOUVERNEMENT ? NON, IL FAUT L’AFFRONTER !


Deux semaines après la démission de Collomb du Ministère de l’Intérieur, le remaniement, présenté comme la relance du projet macroniste, fait pschitt. Apparemment, les candidats ne se sont pas bousculé au portillon, et à part un petit jeu de chaise musicale, pas grand-chose n’a changé.

En tout cas, pendant deux semaines, avec ou sans ministre de l’Intérieur, on n’a pas bien vu la différence... Manifestement, l’absence d’un ministre a beaucoup moins d’impact que par exemple une grève des femmes de chambres du palace parisien Park Hyatt, dont le piquet de grève est régulièrement repoussé par les forces de police...

Contre leur pouvoir illégitime, nos colères !

Ce remaniement est une nouvelle illustration des difficultés de recrutement de Macron pour distribuer ses portefeuilles ministériels, ce qui montre que peu de dirigeant·e·s politiques sont prêt·e·s à endosser la responsabilité du pouvoir à ses côtés…

Tout cela renforce l’illégitimité du pouvoir et montre qu’il n’y a pas d’issue à la crise politique et économique actuelle dans le cadre de ces institutions.

En Italie, au Brésil, on voit également que si ce ne sont pas les classes populaires qui se mobilisent pour déstabiliser le pouvoir capitaliste, c’est le pire, c’est-à-dire l’extrême droite, qui risque d’être au rendez-vous...

Un des enjeux dans les mois qui viennent est donc de renforcer nos colères légitimes et notre détermination à imposer le retrait de tous les projets qui sont sur les bureaux ministériels, en commençant par refuser l’application de toutes les lois rétrogrades.

Stopper le prochain recul sur les retraites

Macron veut faire passer à tout prix la contre-réforme des retraites. Si les détails du projet restent à préciser, les grandes lignes sont limpides.

On nous joue le jeu de la division et de la lutte contre les soi-disant privilèges, notamment contre les retraité·e·s des secteurs publics.

En réalité, si l’on prend par exemple la fonction publique territoriale, 78 % des agent·e·s touchent moins que la pension moyenne.

Le gouvernement masque la réalité : la pension par points signifiera une baisse de retraite pour tou·te·s les salarié·e·s du public et du privé.

En effet, au lieu du calcul en trimestre et sur les 25 meilleures années ou sur les 6 derniers mois, ce sont tous les revenus qui seront pris en compte.

Donc les moins bonnes années plomberont inévitablement les meilleures, comme tous les accidents de la vie (par exemple les arrêts maladies) ou les changements professionnels qui peuvent entraîner une baisse de salaire.

Après le 9 octobre, préparer la riposte

Il est donc temps d’organiser la résistance, par les grèves, dans la rue. La journée du mardi 9 octobre a montré qu’il y a dans la jeunesse et chez les salarié·e·s un fort mécontentement.

Salarié·e·s d’entreprises menacé·e·s de licenciements (comme à Ford Blanquefort, Carrefour ou dans des dizaines d’entreprises moins connues), personnels de l’Éducation Nationale, des hôpitaux, de Pôle Emploi ou des Finances publiques percutés par les dizaines de milliers de suppressions, retraité·e·s dont les pensions baissent déjà, jeunes précarisé·e·s, nous étions des centaines de milliers dans les rues.

Chacune de nos revendications est légitime, car ce sont nos conditions de travail et nos vies tout court qui sont menacées.

Les négociations entre syndicats et gouvernement n’ont pas de sens, il faut préparer partout la riposte au gouvernement.

Séparément nous risquons de ne pas gagner, tou·te·s ensemble nous sommes une force qui ne s’est pas comptée depuis bien longtemps, bien plus puissante que les gesticulations de Macron.

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