AVORTEMENT
: LES
FEMMES DÉCIDENT !
Le
28 septembre est la journée mondiale du droit à l’avortement. En
France comme ailleurs, des manifestations auront lieu dans de
nombreuses villes avec un objectif : se mobiliser pour garantir ou
élargir ce droit fondamental.
À
Clermont-Ferrand, la mobilisation aura lieu
LE
MARDI 28 SEPTEMBRE
à
18H00 Place de Jaude
à
l’appel du collectif 8 mars toute l’année
dont
le NPA est membre
à
partager massivement l’événement facebook
https://www.facebook.com/events/567535317794636/
Avec
le COVID, l’accès à l’IVG s’est encore dégradé.
La
décision de ne pas imposer le pass-sanitaire à l’entrée de
l’hôpital dans les cas d’IVG force en réalité les femmes à
exposer directement la raison de leur venue, devant se justifier
ainsi devant des personnes non soignantes et d’autres usagèr.es.
Et
si la crise du Covid 19 a ralenti l’accès à tous les soins
médicaux (dépistages, traitements, soins psychiatriques, chirurgies
etc.) en surchargeant des structures déjà bien affaiblies par des
années de réduction de moyens humains et matériels, pour l’IVG
s’ajoute la question du délai légal d’avortement.
Les
retards de prise en charge peuvent donc avoir des conséquences
dramatiques. Et pour celles qui seraient hors délais, la possibilité
de pouvoir avorter ailleurs en Europe s’est encore compliquée par
les limitations de déplacement dues au COVID.
Le
gouvernement montre encore une fois son hypocrisie : la proposition
de loi visant à l’allongement des délais de l’IVG à 14
semaines a été rejeté en janvier par le Sénat.
Cette
proposition de loi prévoyait également la suppression de la clause
de conscience spécifique à l’IVG et l’ouverture aux sage-femmes
de la possibilité de réaliser des IVG chirurgicaux jusqu’à 10
semaines de grossesse.
Cela
aurait pourtant permis d’élargir grandement les possibilités de
prise en charge dans un contexte où près de 8 % des centres
pratiquant l’IVG en France ont fermé en dix ans, c’est-à-dire
que 130 centres IVG ont fermé ces 15 dernières années.
La
situation se dégrade et l’accès des femmes à leur droit à
avorter est compromis.
Il
n’est pas tout d’autoriser légalement l’IVG si dans les faits
rien ne permet d’y accéder !
Il
ne faut pas sous-estimer les effets de la montée des extrêmes
droites et des attaques réactionnaires contre les droits des femmes.
On
l’a vu aux états unis où le Texas a interdit l’IVG dès
que les battements de coeur de l’embryon pouvaient être détectés
(environ à six semaines de grossesse, un moment où les femmes
ignorent encore qu’elles sont enceintes), même en cas de viol.
Les
Texans sont par ailleurs incités à dénoncer les femmes qui y
auraient accès et toute personne qui aurait pu leur venir en aide.
En
Pologne aussi l’accès (déjà très restreint !) à l’IVG
est encore attaqué.
L’extrême
droite attaque dès qu’elle en a l’occasion le droit à
l’avortement : que ce soit en le pénalisant, ou bien comme
on l’a vu en France en attaquant directement les locaux des
plannings familiaux (à Paris, Strasbourg, Nantes et Poitiers).
Ces
pourfendeurs de l’IVG au nom du « droit à la vie » sont
aussi les opposants à la PMA pour toutes : encore et toujours contre
les droits des femmes.
Aujourd’hui
seuls 49 pays autorisent l’IVG, il reste encore beaucoup de chemin
à parcourir et il ne faudra pas céder aux remises en question
constantes de ce droit. Il en va de nos vies : dans le monde une
femme meurt toutes les 9 minutes d’un avortement clandestin.
L’avortement
est un combat de chaque instant pour toutes les femmes : il
s’agit en fait de garantir l’accès à nos droits reproductifs,
d’exercer notre autonomie, d’avoir un contrôle sur nos corps, de
choisir pour et par nous-mêmes quand et comment fonder une famille
si nous le voulons.
Il
s’agit de nous libérer du processus de domination masculine et de
briser l’oppression patriarcale qui voudrait nous enfermer dans la
sphère privée et familiale.
Pour
cela, le droit à l’IVG s’accompagne nécessairement du libre
accès à la contraception. Là aussi, il faut avancer : si la
gratuité de la contraception pour les femmes de moins de 25 ans est
évidemment une bonne nouvelle, il faut quand même rappeler que,
passé cet âge, les femmes ne sont pas magiquement protégées d’une
grossesse non désirée.
Ce
n’est pas non plus un cap fatidique où toutes les femmes
désireraient d’un coup fonder une famille.
Il
faut garantir à toutes les femmes l’accès gratuit à la
contraception, et le libre choix de cette dernière !
Les
victoires sont possibles, elles reposent sur la mobilisation massive
des femmes qui luttent pour leurs droits.
Nous
les avons vu avancer en Argentine et en Irlande, nous les voyons
résister aux États-Unis et en Pologne : les femmes sont dans la rue
et manifestent en nombre, elles se battent pour avoir le droit à
disposer librement de leur corps. Alors une fois de plus et parce que
cela sera toujours nécessaire tant que nous n’obtiendront pas ce
droit partout nous nous donnerons rendez-vous dans la rue !
Pour
garantir à toutes l’accès à l’IVG, il est urgent de :
•
Allonger
significativement les délais légaux pour accéder à l’IVG
•
Supprimer
la clause de conscience concernant les professionnels de
santé concernant l’IVG
•
Garantir
le libre choix de la méthode employée (médicamenteuse,
instrumentale) pour son IVG
•
Ouvrir
aux sage-femmes la possibilité de réaliser des IVG
•
Investir
massivement et à hauteur des besoins en moyen humain et matériel
pour garantir l’accès à l’IVG
•
Rouvrir
les centres IVG et les lits d’hôpitaux IVG fermés, rouvrir des
centres de planification familiale
•
Garantir
la gratuité des méthodes de contraception pour toutes même après
25 ans
•
Informer
dès le collège, les jeunes de leurs droits concernant l’accès à
la contraception et à l’IVG
•
Soutenir
toutes les femmes qui se battent pour obtenir le droit à l’IVG
dans le monde
APPEL
DU COLLECTIF « 8 MARS TOUTE L’ANNÉE
»