Communiqué
du NPA DU 14 mai 2020
Chaque
jour, président et ministres saturent les médias de discours sur la
« reconnaissance » due aux « héros »
en « première ligne », en particulier les
soignant.e.s et l’ensemble du personnel hospitalier.
Mais
quand cette « reconnaissance » doit se traduire
– même sous une forme bien modeste – par une prime de
500 à 1500 euros pour « solde de tout compte »,
qui ne répond pourtant nullement aux exigences des personnels qui se
sont mobilisés pendant plus d’un an (augmentation de 300 euros
nets pour tout.e.s), c'est une autre affaire…
Le
décret n'étant toujours pas sorti, la prime promise, ne sera versée
au mieux qu'en juin. Heureusement qu'il n'a pas fallu autant de temps
aux personnels de santé pour aller « au front »
contre l'épidémie !
Et
cette prime ne sera accordée qu'aux personnels censés être les
plus « exposés ». Les personnels des EHPAD
peuvent attendre...
Avares
quand il s'agit d’honorer leurs promesses, ceux qui nous gouvernent
sont bien généreux pour organiser la « solidarité »...
en puisant dans la poche des salarié.e.s.
Ainsi,
tentant d'exploiter l'élan de soutien qui s'exprime depuis des
semaines, des députés de la majorité soutenus par la ministre du
Travail Muriel Pénicaud viennent de proposer aux salarié.e.s de
« donner » des jours de congés qui seraient
transformés en « chèques vacances » pour les
soignant.e.s.
Comme
n'hésite pas à le dire la ministre du Travail, « un tel
dispositif ne représente pas une charge pour l’État ni pour les
entreprises »…
Une
proposition d’autant plus indécente que la question qui se pose
concrètement est de savoir si les « héros »
épuisés auront droit à leurs congés et à leur RTT cet été…
Pour
l'instant, alors que les services se remplissent à nouveau de
patient.e.s et qu'une « deuxième vague » est
envisagée, la pénurie de personnel, les conditions de travail
épuisantes et le manque de lits redeviennent une réalité
quotidienne à l'hôpital.
Dans
ce tableau, les directions imposent la prise de repos, de congés et
de RTT en prévision d'un été difficile.
Et
les promesses de Macron ne valent pas davantage...
Ainsi,
tout indique que le « grand plan » pour l'hôpital,
annoncé par le président il y a quelques semaines et qui devrait
être dévoilé en juillet, n'ira pas dans le sens d'un service
public de santé en état de répondre aux besoins quotidiens et aux
situations de crise.
Au
nom du « déficit abyssal » de la Sécurité
sociale qu'aurait créé la crise, l'heure serait plutôt à réduire
encore la place de l'hôpital et du service public, et à ouvrir
encore plus au secteur privé concurrentiel, à faire financer
l'hôpital par la charité et les dons...
Une
politique dont chacun mesure aujourd'hui les effets, par exemple aux
USA.
Pour
que la crise sanitaire que nous vivons ne se reproduise plus, pour
imposer un véritable « bouclier sanitaire » à
l'hôpital (par la création de lits, des recrutements et des moyens
nécessaires), pour que la santé ne soit plus une marchandise,
l'heure est à la mobilisation des professionnel.l.e.s du secteur et
de toutes celles et ceux pour qui la santé doit être un véritable
service public accessible sans distinction de ressources ou de lieu
d'habitation.
C’est
en particulier ce qui s'est passé à Toulouse ce lundi 11 mai, où
personnels, soutiens (salarié.e.s, syndicalistes, Gilets jaunes…)
et usager.e.s étaient dans la rue en respectant les gestes
barrières.
D'autres
rassemblements ont aussi eu lieu dans les villes et les régions.
Si
l'on ne veut pas que le « monde d'après » ne soit
le retour au monde d'avant, en pire, l'heure est à coordonner et à
amplifier ces actions.
Pour
le droit à la santé de tout.e.s,
déconfinons
nos revendications.
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