mercredi 12 janvier 2022

FACE À MACRON, BLANQUER ET CIE, FAIRE ENTENDRE ET REGROUPER NOS COLÈRES


 

Dans l’interview très médiatique faite au Parisien il y a quelques jours, Macron dit vouloir « emmerder » les non vaccinés, qu'il se permet même de déchoir de leur citoyenneté car jugés « irresponsables »...

Ces propos d'une grande violence révèlent l’approfondissement d’une pratique et d’une orientation politiques mêlant mépris, provocations, insultes et recherche de boucs émissaires afin de masquer les désastres d'une œuvre au service exclusif des ultra-riches.

Contre l’autoritarisme, convaincre de la vaccination

Certes, les plusieurs millions de non-vaccinés représentent un enjeu sanitaire et leur résistance pose des questions importantes, politiques, sociales et idéologiques, certains incarnant même un courant antivax militant qui se dissémine pernicieusement dans de larges couches de la population.

Mais parce que les vaccins ne protègent pas totalement contre la simple contamination (en particulier face au variant Omicron), la vaccination des derniers réticents ne changerait pas, seule, radicalement la situation sur un plan strictement sanitaire.

La nécessaire couverture vaccinale totale ne peut être atteinte que par une politique faite de conviction, pas par la contrainte : confiance, transparence, mobilisation populaire, planification économique et des services publics bien dotés et implantés au plus près du terrain.

A l'échelle internationale, la vaccination des habitant.e.s des pays pauvres afin de les protéger et d'éviter l'émergence de nouveaux variants exige la levée des brevets : c’est la condition pour aller vers l'extinction progressive de cette pandémie.


Les écoles n’en peuvent plus !

La stratégie du pouvoir est très claire depuis deux ans : maintenir les profits, sacrifier nos vies. Mais autre chose est de la mettre en œuvre et de la faire accepter.

Rendre les non vaccinés coupables de la situation pandémique actuelle est une « fake news » d'ampleur visant à masquer une politique confuse, improvisée et inconséquente.

À ce titre, la gestion calamiteuse de cette crise dans les établissements scolaire est un... cas d'école !

Depuis le printemps 2020, rien n'aura été épargné aux élèves, parents et enseignant.e.s, avec des protocoles souvent inapplicables voire nocifs, décidés en toute opacité et modifiés en permanence... dans le but non pas de diminuer la circulation du virus mais de la masquer.

Cassez le thermomètre et la maladie s'évanouira !

Vouloir limiter au maximum la fermeture des classes est une préoccupation largement partagée... Mais elle ne peut passer que par le recrutement d’enseignant.e.s pour pouvoir diviser les classes existante, l'achat de purificateurs d'air, la mise en place de protocoles utiles et mesurés (gestes barrières, dépistage, etc).

Autant de mesures parfaitement contradictoires avec les mesures proposées par Blanquer !

Construire une mobilisation d’ensemble

Dans un contexte de ras-le-bol et d'épuisement généralisé de la population en cette reprise scolaire ubuesque, il n'est donc pas étonnant qu'une journée de mobilisation se soit très rapidement imposée dans l'éducation nationale.

Ce jeudi 13 janvier, les enseignant.e.s seront massivement en grève, rejoints par les directeur/trice.s d'école et même les inspecteur/trices.

À Clermont-Ferrand,

une manifestation

aura lieu

le jeudi 13 janvier

à 10H Place Delille

Certaines fédérations de parents d'élèves appellent aussi à se joindre au mouvement. Cette journée doit être un point d'appui pour exprimer des colères qui doivent converger avec d’autres.

Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation a eu lieu dans la santé mardi 11 janvier, la perspective du jeudi 27 janvier, journée de grève interprofessionnelle consacrée en particulier à la question des salaires, doit marquer une nouvelle étape dans la construction d’un mouvement d’ensemble pour que nos vies passent avant leurs profits.

Déclaration de Philippe Poutou du 12 janvier 2022 : L’école malade de Blanquer :

soutien à la grève dans l’éducation ! 


C’est la veille de la rentrée que les enseignant.e.s auront appris, via un article payant en ligne, que le ministre de l’Éducation Blanquer modifiait les règles d’isolement et de tests des élèves.

Quatre jours plus tard, un énième protocole voyait le jour. Suivi d’un nouveau protocole annoncé le 11 janvier… Le but de ces dispositifs  : favoriser au maximum l’admission des élèves au détriment de la santé de ces dernier.e.s, de leurs familles, des personnels, afin que les parents puissent continuer d’aller au travail et de faire tourner la « machine économique ».

Ces règles toujours plus souples, conjuguées au variant le plus contagieux que l’on a eu à affronter, désorganisent totalement les établissements.

L’absentéisme des élèves, la gestion des tests, des retours, les groupes classes incomplets, les absences d’enseignant.e.s non remplacé.e.s rendent la gestion quotidienne épuisante, particulièrement au niveau des vies scolaires et des directions d’école.

Et tout cela n’a aucun sens ni sanitaire ni scolaire.

Il faut dire que rien n’a été ni anticipé ni préparé. Ainsi l’exigence de multiplier les tests sur les enfants entraîne une pénurie qui les rend peu, quand ce n’est pas, accessibles. Dès lors, c’est tout le protocole des tests avant le retour en classe qui devient inopérant.

Les masques FFP2, qui permettraient de protéger les personnels sur le temps scolaire, n’arriveront, peut-être, qu’à la fin du mois. Deux exemples symptomatiques d’une non-gestion apocalyptique auxquels on peut ajouter l’absence de recrutement, le non-équipement en capteurs CO2, etc.

Dans les établissements scolaires, face au mépris, au danger, la colère a explosé. En quelques jours, des milliers de personnels ont exprimé leur ras-le-bol. Certain.e.s se sont même mis en grève.

Et les organisations syndicales ont pris la décision d’appeler à une journée nationale de grève le jeudi 13 janvier, avec des revendications précises pour une école qui protège tout le monde dans les établissements, soutenues par plusieurs associations de parents d’élèves. 

Depuis l’annonce de cette grève, Blanquer multiplie les provocations, expliquant que la grève va « perturber davantage le système scolaire » ou déclarant avec cynisme « [qu’]on ne fait pas grève contre un virus ».

Des provocations qui ont légitimement amplifié la colère des personnels, auxquels nous apportons tout notre soutien. À la veille d’une journée de grève qui s’annonce historique, nous l’affirmons : les personnels des écoles ont raison d’exiger santé et dignité, et la journée de demain est une importante étape dans la construction de riposte face à Macron, Blanquer et Cie, dans la perspective d’un mouvement d’ensemble pour imposer que nos vies passent avant leurs profits.  

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