Le
13 septembre, Jean-Michel Blanquer a battu le record de longévité
au poste de ministre de l’Éducation sous la 5e république. C’est
peu de dire que c’est une mauvaise nouvelle pour les personnels et
les élèves. Car la politique qu’il mène à ce poste depuis plus
de 4 ans est particulièrement destructrice, à la fois pour les
conditions de travail des personnels et pour l’accès à une
éducation émancipatrice pour toutes
et
tous
les jeunes.
La crise sanitaire, qui depuis 18 mois a durement
touché l’école, est un révélateur de la nocivité de Blanquer.
Loin de l’autocongratulation du ministre qui se félicite d’avoir
maintenu le plus possible les écoles ouvertes, cette rentrée
ressemble à la précédente : un protocole flou et surtout
aucun moyen pour réduire le nombre d’élèves par classe ou même
fournir des masques, des autotests, des purificateurs d’air...
Le
déni du danger que représente l’épidémie se poursuit et rien
n’est fait pour réparer les dégâts scolaires qu’elle a
causés.
L’école de Blanquer n’est pas la nôtre
Au-delà de la crise sanitaire, le bilan de Blanquer est aussi celui de la mise en place, à coup de bulldozer, d’une vision de l’école que nous combattons.
C’est
celle de la mise au pas de la pédagogie, du culte des neurosciences
et de la priorité au « lire-écrire-compter »,
au détriment de l’accès à une culture commune de laquelle seront
exclus les jeunes issus des classes populaires.
C’est une
école rendue plus inégalitaire à cause de la réforme des lycées,
de la voie professionnelle et celle du bac.
C’est
celle de la mise en concurrence généralisée, des matières entre
elles, des élèves entre eux. C’est l’assignation à des
parcours d’études déterminés par l’origine sociale ou la
réputation de son lycée.
C’est une école où l’on fait la
guerre aux pauvres et à leurs enfants, en les accusant de dilapider
l’argent des allocations en écrans plats, en mettant les lycéens
à genoux et en envoyant la police sortir un enfant d’une cantine
scolaire.
C’est la transformation de la laïcité en une idéologie raciste qui renvoie les élèves musulman.e.s à leur religion et les accuse de ne pas vouloir s’assimiler.
C’est une école qui sacrifie l’Éducation prioritaire, en enlevant les moyens et en la transformant en laboratoire pour expérimenter la casse des statuts et la fin de la fonction publique, comme à Marseille, où Macron a instrumentalisé le délabrement scandaleux des écoles pour mettre en place la transformation des directeurs d’écoles en manager.
C’est
d’ailleurs ce management autoritaire que ce gouvernement veut
institutionnaliser dans le 1er
degré avec la loi Rilhac.
C’est une école où les personnels
sont maltraités, parfois jusqu’à en mourir comme notre collègue
Christine Renon.
Le sens du métier se perd, la charge de travail augmente, et dans le même temps la formation initiale est sacrifiée, le pouvoir d’achat des enseignant.e.s a reculé de 15 % sur les dix dernières années. La revalorisation promise par Blanquer est trop insuffisante et concerne trop peu de monde pour compenser cette baisse.
Ce
qu’il faudrait, c’est 300 euros de plus pour toutes
et
tous,
et aucun salaire en dessous de 1800 euros !
Dégager Blanquer, et après…
Oui, il faut un plan d’urgence pour l’Education ! Il faut des moyens, des postes et l’arrêt des réformes nocives.
La
situation est déjà intenable dans de trop nombreuses écoles,
collèges ou lycées. Certains se sont déjà mis en grève, lorsque
les conditions de rentrée mettaient les personnels dos au mur.
Notre
ras-le-bol et nos colères doivent se rassembler.
Ce 23 septembre et le mardi 5 octobre doivent être des étapes d’un mouvement qui doit s’amplifier, non seulement pour en finir avec Blanquer, dont les quatre années au ministère ont été quatre ans de trop, mais surtout pour en finir avec sa politique de destruction de l’École publique.
En cette année d’élections nationales, le seul moyen pour les personnels de l’Éducation de peser pour faire entendre leur vision d’une école qui rend possible l’émancipation de toutes et tous, c’est par leurs luttes !
C’est ce que défendra le NPA, à leurs côtés, et notamment au travers de la candidature de Philippe Poutou à l’élection présidentielle.
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