S'organiser contre les fachos
Au
printemps, alertés par la recrudescence de l'activisme
d'extrême-droite et les informations concordantes quant à la
probable prochaine ouverture d'un local du Bastion Social à
Clermont-Ferrand, les militants d'AL et de la CGA proposaient de
relancer un cadre unitaire antifasciste.
Une
dizaine d'organisations dont le NPA et plusieurs individus ont
immédiatement répondu à l'appel et décidé de ressusciter le
LCED63 (collectif de Lutte Contre les Extrêmes Droites) qui avait
existé quelques années après l'assassinat de Clément Méric.
Le
Bastion Social a tout de suite été une thématique prioritaire pour
le collectif renaissant. Cette organisation néo-fasciste qui tente
de camoufler sa violence et son racisme derrière un vernis
pseudo-social (pour plus de détails sur le Bastion Social, voir ce
dossier) s'implante en effet depuis quelques mois sur
Clermont-Ferrand.
Quand,
fin-juin, est tombée l'annonce de l'inauguration prévue le 14
juillet de l'Oppidum, nouveau local du Bastion Social rue de la
Treille à Clermont-Ferrand, les circonstances pouvaient paraître
loin d'être idéales pour se mobiliser. Les délais étaient courts,
la période estivale peu propice et le collectif encore balbutiant
n'était pas encore rodé.
Une mobilisation réussie…
Pourtant
dès la première réunion suivant cette annonce, l'optimisme de la
volonté primait. Plusieurs dizaines de personnes étaient présentes,
représentants d'organisations syndicales (CGT, FSU, Solidaires,
Unef) politiques (AL, CGA, FI, Générations, NPA, PCF…) et
associatives (Agiles, Cimade, LDH, OLF…) mais aussi des personnes
non-encartées et notamment des habitants du quartier.
Une
manifestation a été fixée pour le 12 juillet et aussitôt les
militants se sont mis en branle. Lettres aux autorités, conférence
de presse, et surtout diffusion de milliers de tracts avec un très
bon accueil, surtout dans les quartiers populaires.
La
manifestation a été une grande réussite. Un millier de personnes
ont défilé le 12 juillet, soit la plus grande manifestation
antifasciste clermontoise depuis des années et une des plus
importantes en France ces derniers temps. La foule, déterminée,
était hétérogène. Il y avait des jeunes et des moins jeunes, des
militants de tout horizon, mais surtout beaucoup de personnes non
militantes qu'on n'a pas l'habitude de voir en manifestation.
Cette
réussite est encourageante. Elle prouve non seulement notre capacité
à travailler ensemble de manière efficace, mais surtout l'écho
considérable que nous rencontrons dans la population.
… Qui en appelle d'autres
Cette
manifestation appelle surtout des suites rapides. En effet, dans le
même temps, toutes nos craintes se sont confirmées. Le local
fasciste n'était pas ouvert que les membres du Bastion Social
multipliaient déjà les agressions, y compris armées, envoyant
notamment deux personnes à l’hôpital.
De
même, comme nous le savions déjà, il n'y a rien à attendre des
autorités. La seule réponse de la préfecture à nos alertes a été
d'interdire tout éventuel rassemblement antifasciste le 14 juillet.
Pendant
l'été, le collectif LCED 63 ne désarme pas et des réunions sont
prévues. Les prochaines mobilisations pour la fermeture du local
fasciste seront au cœur de nos discussions mais l'activité du
collectif s'ancre aussi dans le combat à long terme, contre
l'extrême droite sous toutes ses formes et contre ses idées,
quelque soit leur vecteur de propagation.
Pour
le NPA, un des enjeux sera de politiser la mobilisation qui, pour
être efficace, ne doit pas rester à un stade épidermique. Il faut
notamment faire le lien entre les exactions de ces groupuscules
fachos et les politiques au pouvoir qui les nourrissent ; le
racisme et la xénophobie d’État qui leur ouvrent la voie, les
politiques antisociales qui leurs servent de prétexte…
Anticapitalistes
et antifascistes,
tant qu'il le faudra !
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