COMMUNIQUÉ
DU NPA DU 24 JUILLET 2016
Mardi
19 juillet, Adama Traoré est mort suite à une interpellation par la
gendarmerie, le jour même de son anniversaire. Il avait 24 ans et
s’était interposé lorsque les gendarmes étaient venus chercher
son frère.
Le
procureur parle d’ores et déjà d’un « malaise
cardiaque », alors même que ses proches rappellent qu’il
était sportif et en pleine santé. D’après ces derniers, Adama a
été tabassé par les gendarmes. Lorsque l’on sait ce que donnent
généralement les enquêtes portant sur les violences policières,
on a toutes les raisons de mettre en doute la version officielle.
L’institution
fait toujours front pour récuser et délégitimer la parole des
familles et des victimes.
Une
nouvelle fois en France, un homme noir est donc mort aux mains des
forces de l’ordre. La colère et la révolte sont pleinement
légitimes, car depuis plusieurs décennies ce sont des centaines de
personnes qui sont mortes dans ce type de circonstances, comme le
rappelle régulièrement le collectif « Urgence notre police
assassine ».
Jeunes
ou moins jeunes, presque toujours noirs ou arabes, habitants de
quartiers populaires, ils ont été tués dans l’indifférence
générale et les responsables de leur mort n’ont que très
rarement été condamnés.
Enquêtes
bâclées, pressions politiques, indifférence médiatique,
non-lieux, prison avec sursis, etc. : tout est bon pour protéger
les forces de l’ordre.
Comment
s’étonner de l’état des relations entre ces dernières et les
habitants des quartiers populaires quand on connaît le harcèlement
policier quotidien et l’ampleur des violences policières impunies
?
On
se souvient encore du non-lieu dont ont bénéficié les policiers
impliqués dans la mort de Zyed et Bouna, mais qui connaît les noms
et les visages de tous ceux qui sont morts pour rien dans des
circonstances similaires ?
Le
NPA tient à affirmer sa solidarité pleine et entière avec la
famille et les proches d’Adama Traoré. Nous réclamons que toute
la lumière soit faite sur les actes qui ont conduit à sa mort, en
particulier sur la responsabilité des gendarmes.
Mais
pour que justice soit faite, pour briser le quadrillage répressif
des quartiers populaires et pour faire cesser le racisme policier qui
y sévit, il est nécessaire de construire une large
mobilisation qui bouscule l’agenda politique et les institutions,
en affirmant haut et fort qu’en France comme aux États-Unis, les
vies noires et arabes doivent compter.
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