Au
moment où le Premier ministre Manuel Valls et la Ministre du travail
Myriam El Khomri rencontraient les organisations syndicales
représentatives (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO et FSU) , Hollande
fixait le cadre politique : « la loi sera votée et promulguée
dans les délais prévus ». « Je souhaite qu’une majorité
puisse être trouvée. A défaut, il sera de nouveau recouru à
l’article 49-3 ».
L'enjeu
de cette dernière rencontre était de gagner une certaine neutralité
de Force ouvrière pour ouvrir la possibilité de décrocher le vote
de quelques « frondeurs ». Car sur l'ensemble des articles
de la Loi travail, le gouvernement est bien décidé à ne rien
changer d'important.
Faux
reculs
Les
petites concessions concernent la confirmation que la branche serait
le « niveau de négociation » sur six thèmes – "
les salaires, les classifications, la formation professionnelle, la
prévoyance, l'égalité professionnelle et la pénibilité ".
Outre le flou de la formulation, cela pourrait prêter à rire au
moment où le MEDEF annonce qu'il refuse de mettre en œuvre les
décrets « pénibilité ».
Pour
FO il ne manquerait plus que l'emploi, les heures supplémentaires,
le travail de nuit et le temps partiel ne relèvent plus des
entreprises pour « sortir par le haut ».
La
CGT de son coté avait fait des propositions lors de la précédente
rencontre Martinez-El Khomri, très inquiétantes qui avait le double
inconvénient d'entrer dans la logique des « concessions
réciproques... équilibrées » et de la « refonte totale du
code du travail » dans le cadre prévu par la Loi travail.
Si
rien n'a bougé du coté de l'article 2 la direction de la CGT juge «
intéressantes » mais « insuffisantes »,l'ouverture
d'une négociation pour définir avant le 31 décembre un
« ordre public conventionnel » dans les branches
et la saisine du Haut conseil du dialogue social sur la refonte du
code du travail et le renforcement du rôle des branches.
Les
violences de l'État
Dans
le même temps le gouvernement poursuit une politique répressive
sans précédent. Arrestations massives avant et pendant les
manifestations, assignations à résidence, contrôles «
préventifs », encerclement des manifestations, gazages,
matraquages, condamnations prennent toujours plus d'ampleur de
Marseille à Lille et de Rennes à Paris.
Mesures
auxquelles vient s'ajouter la relaxe du chauffard de Vitrolles
responsable de graves blessures de militantEs dans les
Bouches-du-Rhône. Or pratiquement aucune prise de positions de
l'intersyndicale ou de ses composantes ne dénoncent ces violences,
cette politique de brutale répression.
Face
aux tergiversations
La
déclaration de l'intersyndicale du jeudi 30 juin, une nouvelle fois
muette sur ces questions, appelle « à poursuivre la
mobilisation contre ce projet de loi, sur des formes à
déterminer localement, durant le débat parlementaire,
notamment le 5 juillet ». Le tout annoncé sous le titre «
Le souffle ne nous manque pas ! ».
Une
perspective bien en retrait alors que plusieurs fédérations, UD
syndicats se sont déjà prononcés pour une nouvelle journée
nationale de mobilisation pour le 5 juin.
D'autant
plus critiquable que le cadre politique fixé est celui de la
votation citoyenne et la condamnation par le Comité des droits
économiques et sociaux et culturels de l’ONU au regard des
effets sur la protection sociale des salariés et la
précarité qu’il engendre et d'une éventuelle condamnation par
l'OIT.
On
continuera jusqu'au retrait
A
la sortie de la rencontre avec Valls et El Khomri, la direction
confédérale CGT affirmait « La mobilisation est plus que
jamais d’actualité. Prochaine date le 5 juillet. »
à
Clermont-Ferrand ,
journée
de grève et de mobilisations,
rendez-vous
,10H00 Parking de Décathlon la Pardieu
Manifestement,
il faut que les équipes militantes qui ont décidé de ne rien
lâcher soient à l'initiative. Dans plusieurs entreprises la
combinaison de la lutte contre la Loi travail et les revendications
spécifiques a permis de faire reculer le patronat.
Partout
où cela est possible, nous devons maintenir la pression, multiplier
les initiatives qui permettent de conserver la combativité, de
tisser des liens.
Ce
que le 49-3 fera en juillet
la
rue peut le défaire en septembre.
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