Tout
commence en 2015 lorsque la
société Beurelia,
filiale Clermontoise de Sodiaal,
est fusionnée avec Candia.
Sans aucune négociation avec les représentant-e-s
des travailleur-se-s
clermontois-e-s,
Candia décide tout
simplement de remettre en cause 15 années d'acquis et de négociations.
simplement de remettre en cause 15 années d'acquis et de négociations.
Concrètement,
cela induisait plus de « flexibilité »
et une baisse de salaire de 50€.
Le
vendredi 3 mars au soir les travailleur-se-s
en ont assez d'être traité-e-s
de la sorte, ils et
elles
décident de se mettre en grève illimitée pour être
entendu-e-s.
Leur
revendication : une augmentation de salaire pour rattraper la
perte de rémunération des heures de nuit et des
heures supplémentaires.
Sur
180 employé-e-s
environ,
une petite centaine se met en grève, très vite rejoint-e-s
par d'autres collègues. Candia propose tout d’abord, dans le
cadre des négociations annuelles obligatoires, une augmentation
de 11€. Insuffisant pour les travailleur-se-s
révolté-e-s,
ce qu'ils
ou elles
veulent c'est 50€ !
La
direction décide alors de tenter le pourrissement par la
division. Des propositions sont faites en fonction
des différents statuts dans la boîte (tout le monde n'a pas un CDI).
des différents statuts dans la boîte (tout le monde n'a pas un CDI).
Rien
à faire, les grévistes tiennent bon : il est hors de question
pour
eux
que la satisfaction des revendications ne soit pas profitable
à tout-e-s,
à égalité de traitement, c'est 50€ pour tout le monde ou on
continue.
Conscient-e-s
que l'épreuve s'annonce difficile et qu'ils
ou elles
ont besoin de soutien et de structure pour défendre leurs
intérêts, ils
ou elles
décident massivement d'adhérer à la CGT qui s'est déjà
mise à leur service au
niveau de l'UL et de l'UD, en leur fournissant du matériel pour leur piquet de grève.
niveau de l'UL et de l'UD, en leur fournissant du matériel pour leur piquet de grève.
Première
victoire symbolique, alors que la boîte
n'avait jamais connu de syndicat, selon un employé, les voici « syndiqué-e-s à 90% de l'effectif », « quelle baffe ça a dû leur mettre au moral de voir un syndicat naître sur le site ».
n'avait jamais connu de syndicat, selon un employé, les voici « syndiqué-e-s à 90% de l'effectif », « quelle baffe ça a dû leur mettre au moral de voir un syndicat naître sur le site ».
Une
mobilisation pleine de rebondissement, un blocage complet de l'usine
pour empêcher aux camions de rentrer, immédiatement suivi par la
visite d'un huissier. Cela se termine par la convocation de 5
grévistes « pas
choisis au hasard »
devant le tribunal qui décide de ne pas donner suite.
« Candia
avait trop de choses
à
se faire reprocher,
notamment
sur les plannings ».
Une
diffusion de tracts au péage nord, accompagnée d'une
caisse de grève. Les Candias ont été touchéEs par beaucoup de marques de soutien et des contributions, dont une spontanée venant des EDF, des versements anonymes à leur caisse de grève, la visite du député PCF
André Chassaigne, des visites de camarades du NPA, du Front de Gauche, etc... Tous ces éléments qui font que l'on se sent porté-e ont fortifié leur unité.
caisse de grève. Les Candias ont été touchéEs par beaucoup de marques de soutien et des contributions, dont une spontanée venant des EDF, des versements anonymes à leur caisse de grève, la visite du député PCF
André Chassaigne, des visites de camarades du NPA, du Front de Gauche, etc... Tous ces éléments qui font que l'on se sent porté-e ont fortifié leur unité.
« C'est
ensemble qu'on est en grève,
il
ne faut pas
que
l'on se divise,
on
gagnera pour tout le monde ».
Sur
une centaine de grévistes seuls deux collègues ont repris le
travail avant la fin de la grève.
C'est dans la semaine du 20 au 26 mars que Candia met le feu aux poudres en proposant une prime de 10€ à la délégation des travailleur-se-s. Inacceptable, « déjà 10€ ce n'est rien, en plus une prime cela se retire
à n'importe quel moment et donc ne sécurise pas de la même manière tous les collègues ».
C'est dans la semaine du 20 au 26 mars que Candia met le feu aux poudres en proposant une prime de 10€ à la délégation des travailleur-se-s. Inacceptable, « déjà 10€ ce n'est rien, en plus une prime cela se retire
à n'importe quel moment et donc ne sécurise pas de la même manière tous les collègues ».
Sans
plus attendre, l'ensemble des grévistes décident
d'investir la salle de négociation. « Ils ou elles ont eu très peur, ils ou elles, nous ont même demandé si on voulait les séquestrer ».
d'investir la salle de négociation. « Ils ou elles ont eu très peur, ils ou elles, nous ont même demandé si on voulait les séquestrer ».
Une
nouvelle réunion de négociation, délocalisée cette fois,
est alors prévue pour le lundi 27 mars. Ils
ou elles
lancent un appel à soutien et à
rassemblement,
ce jour, un
militant du NPA est allé
à leur rencontre.
Une
ambiance
calme mais festive, ils
ou elles
sont ultra motivé-e-s.
La police barre la chaussée mais n'intervient pas : un gréviste
un peu amusé et surpris confie « je
pense qu'ils
ou elles
ont reçu des consignes en période électorale pour ne pas
intervenir, alors ils
ou elles
nous foutent la paix ».
Une
délégation mixte part pour la négociation, une
énorme détonation retentit comme pour avertir la direction qu’ils ou elles arrivent déterminé-e-s, de grands éclats de rire suivent cette détonation.
énorme détonation retentit comme pour avertir la direction qu’ils ou elles arrivent déterminé-e-s, de grands éclats de rire suivent cette détonation.
Candia
fini par lâcher 20€ de salaire (ce n'est plus une prime) et le
maintien des 11€ précédemment négociés, soit 31€.
Le
même militant du NPA, les a rencontré
une deuxième fois le lendemain devant l'usine Candia, le piquet
de grève a été enlevé, mais un petit groupe de grévistes
est
encore sur place. Ils affichent une satisfaction et un soulagement, « on n'a pas tout obtenu, mais on est content d'avoir gagné », une autre « et puis on est resté-e-s soudé-e-s, on ne voulait pas se diviser », « 26 jours de
grève, on est tous contents de ce que l'on a fait et obtenu, mais pour certains comme nous cela va être difficile car nous sommes en couple dans la boîte, alors les journées de grève... il va falloir que l'on se débrouille ».
encore sur place. Ils affichent une satisfaction et un soulagement, « on n'a pas tout obtenu, mais on est content d'avoir gagné », une autre « et puis on est resté-e-s soudé-e-s, on ne voulait pas se diviser », « 26 jours de
grève, on est tous contents de ce que l'on a fait et obtenu, mais pour certains comme nous cela va être difficile car nous sommes en couple dans la boîte, alors les journées de grève... il va falloir que l'on se débrouille ».
Une
caisse de solidarité a été mise en place, il est toujours possible
d’y participer
Suite
à une contribution financière du militant du NPA, la question leur
est posée du montant qu’ils ont en caisse.
« On
a récolté 6000€ à peu près, ça fait pas beaucoup car
on est une centaine, mais on est super touché-e-s par tous ceux qui ont donné ».
on est une centaine, mais on est super touché-e-s par tous ceux qui ont donné ».
Et
puis ils
ou elles
sont fier-e-s
et ont de quoi l’être, cela se voit et fait plaisir à voir.
C’est une belle démonstration que la lutte dans l'unité,
cela paie.
Reste
quand même le délicat problème du manque à gagner salarial pour
leurs journées de grève. Il n'est pas trop tard pour des
contributions spontanées : cela peut passer par l'UL CGT de
Clermont-Ferrand, ou par
leur page Facebook « Les salariés candia en grève ».
leur page Facebook « Les salariés candia en grève ».
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