Du
17 août au 20 août se déroulait l'édition 30 bis du festival
international du théâtre de rue d'Aurillac, le plus grand festival
d'art de rue d'Europe.
Le
principe même du théâtre de rue réside dans l'appropriation de
l'espace public par les comédiens et les spectateurs, deux entités
entre lesquelles cette forme de théâtre vise à atténuer la
frontière. Les éditoriaux du programme 2016 sont éloquents et
lourds de belles promesses.
Mme
la ministre de la culture ouvre le sien sur la citation de Victor
Hugo : « en art point de frontière » avant
de vanter « l’abolition de ces barrières sociétales et
symboliques qui entravent l’échange entre les êtres » puis
de continuer son laïus sur la liberté.
Le
maire d'Aurillac et le sénateur J. Mézard saluent pour leur part
les moments «d'utopie nécessaire ». Enfin, le directeur
artistique du festival parle lui de garantir « le désordre
artistique sans condition ».
Centre
ville cerné de barrières, gendarmes et vigiles privés
omniprésents, visiteurs parqués derrière des grilles, fouilles
systématiques... c'est pourtant une toute autre ambiance liberticide
et répressive qui attendait les festivaliers avides de désordre,
d'utopie et de liberté. Après avoir servi à réprimer nos
mobilisations et accroître l'oppression raciste, l’État d'urgence
et le tout sécuritaire frappent encore cet été.
Des
festivaliers avaient appelé à se rassembler le vendredi 19 août
pour exiger la levée du dispositif et notamment des fouilles et
dénoncer ce déploiement répressif contraire aux fondements du
festival qui a légitimement choqué et provoqué de la colère.
Plus
de 300 festivaliers ont répondu présents et fait valoir leur
volonté de participer aux festivités sans subir les humiliations et
fouilles systématiques instituées. Évidemment, les autorités ont
répondu à leur manière, les gendarmes mobiles ont abondamment
fait usage de gaz lacrymogènes et matraqué les manifestants. 3
d'entre eux sont en attente d'un procès en correctionnel, dont l'un
a été placé sous contrôle judiciaire jusqu'au mois d'octobre.
Le
Nouveau Parti Anticapitaliste apporte tout son soutien aux
manifestants.
Nous
exigeons :
-
la levée immédiate de l'état d'urgence
-
la levée de toute poursuite contre les manifestants d'Aurillac.
-
l'arrêt du harcèlement policier et judiciaire à l'encontre des manifestations populaires qu'elles soient à caractère culturel ou revendicatif.