Le
désaveu qui s’est exprimé lors des élections régionales dans le
vote Front national ou dans l’abstention n’y fait rien. Les
dirigeants du gouvernement et des partis de droite sont déterminés
à continuer la même politique, toute entière au service du Medef.
C’est
ainsi que le gouvernement s’est réuni en séminaire ce week-end
pour travailler sur de nouvelles propositions de « lutte
contre le chômage » qui seraient annoncées officiellement
par Hollande lors d’une cérémonie des vœux le 18 janvier 2016.
Une
loi El Khomri, du nom de la ministre du Travail serait à l’étude
pour « simplifier » le Code du travail, dans le
même sens qu’une loi Macron 2, prévue elle aussi, pour continuer
à déréglementer la législation sociale, résultat de décennies
de luttes ouvrières qui imposait quelques limites à la rapacité du
patronat.
PS
et droite au service du Medef
Le
gouvernement compte de cette manière satisfaire les dernières
volontés du Medef dont le président Pierre Gattaz s’exprimait
ainsi sur Europe 1, le 15 décembre dernier : « le
chômage c’est le problème à régler en France. Il faut
absolument créer un état d’urgence économique contre le chômage
(…) Il faut remettre l’entreprise en centre du jeu.
Il faut redonner de la compétitivité, de l’agilité et de la
confiance aux entreprises. Il faut arrêter la dichotomie
gauche/droite qui nous tue».
L’offensive
annoncée est tellement brutale que le dirigeant de la CFDT, Laurent
Berger, s’est senti obligé de réagir : « Il
faut commencer par demander des comptes au lieu de se laisser
embarquer dans l’escalade des revendications patronales ».
Les
40 milliards par an qui sont offerts au patronat au titre du Pacte de
responsabilité, ajoute-t-il, n’ont pas été utilisés pour
embaucher. Un secret de polichinelle tant il est évident que les
subventions de l’Etat ne servent qu’à enrichir un peu plus les
gros actionnaires des grandes entreprises, mais qui a le mérite
d’être dit. Avec cet argent, l’Etat pourrait embaucher des
centaines de milliers de personnes dans les services publics.
Mais
non seulement il n’y a pas d’embauches mais les licenciements se
multiplient un peu partout et le nombre des chômeurs s’est accru
de 42000 en octobre.
Même
chose pour le logement. 3, 2 millions de personnes sont sans logement
ou vivent dans des logements très dégradés, a calculé la
Fondation Abbé Pierre. Et 12 millions pourraient basculer dans la
catégorie des mal-logés. Mais la politique « d’aide au
logement » de l’Etat consiste à offrir des exonérations
d’impôts aux propriétaires et des subventions aux promoteurs
immobiliers.
Il
n’est pas question que l’Etat
construise
lui-même des logements.
Car
sa seule mission est aujourd’hui
d’enrichir
les plus riches.
Non
à l’union nationale
Hollande
et Valls se sont servi des monstrueux attentats du 13 novembre pour
imposer un état d’urgence qui restreint gravement les libertés
démocratiques, le droit de manifester, de contester, comme l’ont
dénoncé des dizaines d’associations dont la Ligue des Droits de
l’Homme.
De
la même façon, ils utilisent la menace du FN pour promouvoir une
union nationale destinée à étouffer les voix des contestataires.
Oui
il y a bien une urgence,
mais
elle est sociale et démocratique :
un
emploi, un salaire décent,
un
logement pour toutes et tous,
le
droit à la santé et à l’éducation.
Ces
exigences minimales, nous ne pourrons les arracher et les garantir
que par une mobilisation d’ensemble du monde du travail et de la
jeunesse.
Une
mobilisation que nous pouvons contribuer à préparer par notre
propre organisation, à la base, en créant des liens de solidarité
sur nos lieux de travail, dans les lycées, les universités, dans
nos quartiers d’habitation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire