lundi 28 mars 2016

PHILIPPE POUTOU : CANDIDAT DU NPA À LA PRÉSIDENTIELLE EN 2017

Le week-end du 19-20 mars s'est tenue une conférence nationale avec la présence de 152 délégués qui suite aux débats pendant les 2 jours, a voté à 95 % la déclaration ci-dessous qui acte la candidature de Philippe Poutou pour le NPA à la présidentielle.

DÉCLARATION DE LA CONFÉRENCE NATIONALE 

La prochaine élection présidentielle sera une caricature de démocratie dans une période marquée par le renforcement des pouvoirs de l'exécutif et le développement d'un état d'exception permanent, policier et liberticide.

Mais le contexte dans lequel s’est tenue la conférence nationale du NPA les 19 et 20 mars 2016 est également dominé par la montée de la contestation sociale et politique contre la loi El Khomri.

Cette attaque sans précédent contre les droits et les acquis des travailleuses et des travailleurs s’inscrit dans l’offensive menée par les gouvernements PS-Medef, soumis aux banques et au patronat.

Régression sociale, chômage et précarité, état d’urgence, déchéance de la nationalité, remise en cause du code du travail, casse de la SNCF, politique réactionnaire contre les migrants, grands projets inutiles et anti-écologiques, poursuite des guerres néocoloniales, négociation du Tafta, abandon des services publics, les attaques mises en place par Hollande et Valls vont bien au-delà de ce que la droite avait pu tenter jusqu’alors en termes de régression sociale et démocratique, de banalisation des politiques racistes, en particulier islamophobes, et sécuritaires.

Le chômage n’a pas reculé, la pauvreté s’est développée, et les inégalités n’ont cessé d’augmenter. L’état d’urgence a servi de point d’appui pour accentuer la présence policière dans les quartiers populaires avec des milliers de perquisitions.

Dans le même temps, la répression contre des syndicalistes, contre celles et ceux qui luttent, à Air France, Goodyear, à La Poste, contre les militantEs écologistes, contre les étudiantEs et lycéens, voudrait étouffer les résistances qui sont multiples à travers tout le pays.

La droite est en difficulté car ce gouvernement, qui se prétend de gauche, a mené une politique plus à droite que ce que Les Républicains osaient imaginer.

Le Front national est à l’affût, et pourrait récolter les fruits de la situation et du désespoir dans les classes populaires. Après cinq ans de gauche au gouvernement, il veut faire croire qu’il est le mieux à même de les représenter, alors qu’en réalité, il divise les exploitéEs. Il attaque les plus opprimés que sont les immigréEs.

Il représente le pire ennemi
des travailleuses et travailleurs.

« Trop, c’est trop ! ».

Petit à petit, la colère s’est accumulée : à Notre-Dame-des-Landes et à Sivens, à la SNCF, dans les luttes des migrantEs et contre l’état d’urgence…

La loi El Khomri a fait déborder le vase. La mobilisation pour son retrait pourrait être le début d’une contre-offensive des exploitéEs contre l’ensemble de la politique du gouvernement. Les jeunes et les travailleurEs ont bousculé le calendrier des confédérations syndicales.

Alors que l’heure est à préparer les suites du 31 mars et à la construction d’un mouvement d’ensemble, et alors que la CFDT apporte son soutien au gouvernement, les directions confédérales qui demandent le retrait du projet de loi tergiversent.

Pour dépasser ces blocages, le mouvement doit s’appuyer sur les équipes syndicales combatives et développer les structures d’auto-organisation pour préparer une mobilisation d’ensemble, vers une grève générale qui balaie ceux qui nous exploitent depuis trop longtemps.

Le NPA engage toutes ses forces pour que la jeunesse, les salariéEs, mais aussi les sans-emploi reprennent confiance, relèvent la tête, et défendent leurs intérêts contre le gouvernement et le patronat.

Le NPA exige la levée de l'état d'urgence et de toutes les mesures et lois restreignant les libertés, ainsi que la fin de la chasse aux migrantEs.

Le NPA soutient et participe aux initiatives visant à empêcher l’implantation du FN dans les quartiers, dans les villes et dans les entreprises.

Dans cette situation, un fossé toujours plus grand se creuse entre la colère sociale d’un côté et les partis au pouvoir et les institutions de l’autre.

Les débuts de la campagne présidentielle montrent une fois de plus cette caricature : Le Pen, Sarkozy, Hollande remettent le couvert, tandis que les Verts ou les « frondeurs » abandonnent le navire Hollande après avoir ramé pour lui pendant plusieurs années.

Mais cette colère sociale
n'a pas d'expression politique audible, visible.

Toutes celles et ceux qui s'affrontent aux choix politiques faits dans le seul intérêt des capitalistes doivent pouvoir faire entendre la voix et les besoins vitaux des classes populaires, des exploitéEs et des oppriméEs, de toutes celles et ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre.

Nous avons besoin d’un parti indépendant qui soit aussi fidèle à leurs intérêts que le gouvernement l'est au Medef, qui se bat pour l’unité du monde du travail et de ses organisations contre le patronat et l’État.

Un parti qui tire le bilan des échecs de ceux qui, en Europe, ont prétendu lutter contre l'austérité capitaliste sans s'affronter et en finir avec les institutions des classes dirigeantes.

Il est nécessaire d’œuvrer à la construction de ce parti capable de résister aux attaques immédiates tout en défendant une perspective pour la transformation révolutionnaire de la société, pour en finir avec le capitalisme.

Cette démarche doit s’appuyer sur les luttes existantes. Elle implique de débattre de cet objectif avec les oppriméEs et les exploitéEs engagés dans les luttes contre l’austérité, contre le racisme, contre les violences policières, contre l'impérialisme et les guerres qu'il engendre, pour les libertés et les droits démocratiques, pour la justice climatique...

Nombre de ces luttes portent en outre en germe un autre monde en expérimentant d'autres façons de vivre, de produire et de décider démocratiquement, en faisant vivre la solidarité contre la concurrence, en contestant radicalement le système. C’est un enjeu de la campagne que nous voulons mener.

En décidant de présenter Philippe Poutou à l’élection présidentielle, le NPA veut permettre au mécontentement, à la révolte, aux résistances de s’exprimer sur le terrain politique, y compris électoral. Le monde du travail doit reprendre confiance en lui.

Nous voulons porter la voix d’une opposition ferme à la politique du gouvernement, mais aussi contre ce système d’exploitation et de misère qui engendre les guerres et la destruction de la planète, une opposition des travailleurEs, des classes populaires, des oppriméEs, de toutes celles et ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre.

Nous voulons profiter de la campagne pour renforcer les luttes, les faire converger et développer l’auto-organisation.

Dans toute l’Europe, dans les pays arabes, y compris aux USA avec Occupy Wall Street, des voix se sont déjà élevées contre les politiques d’austérité, contre la dette, contre les politiques au service du grand patronat et des banques.

En Grèce, la capitulation et la faillite du gouvernement Tsipras attestent de l’échec de la gauche antilibérale et de sa politique.

En France, les députés du Front de gauche ont voté en faveur de l’état d’urgence, renforçant la légitimité des politiques sécuritaires de Hollande, et ses élus participent à des majorités de gestion avec le Parti socialiste dans les exécutifs locaux et régionaux, acceptant de cogérer l’austérité.

Cela démontre cruellement que la lutte pour en finir avec l’austérité implique la rupture avec les institutions de la bourgeoisie, tant à l’échelle nationale qu’européenne.

- Pour changer les choses, il faut donc imposer la réquisition des banques pour créer un monopole public bancaire, l’annulation de la dette, l’interdiction des licenciements, une augmentation générale des salaires, l’expropriation des grands groupes capitalistes.

- Le droit à l’emploi, à un statut et à un salaire correct, c’est possible !

On peut, par la réduction du temps de travail, imposer des créations massives d’emplois dans tous les secteurs décimés par les plans patronaux. On doit également créer les emplois indispensables aux besoins fondamentaux (santé, éducation, prise en charge de la petite enfance et de la dépendance…) et les emplois nécessaires à la reconversion écologique.

Il faut revenir sur toute la casse des droits sociaux, introduite notamment par les lois Macron et Rebsamen.

- Nous demandons l’arrêt de l’état d’urgence et de la répression policière, la fin de l’utilisation des fichiers STIC, la destruction des fichiers S, qui visent en premier lieu les habitantEs des quartiers populaires et les militantEs. Nous exigeons également le désarmement de la police, l’arrêt des contrôles au faciès, la fermeture des centres de rétention et la fin de la ségrégation spatiale, scolaire et médicale, l’ouverture des frontières, l’accueil des migrantEs, la liberté de circulation et d’installation, la régularisation de tous les sans-papiers, le droit de vote de tous les résidentEs à toutes les élections.

- Face à l’imminence de la catastrophe écologique dont les multinationales et les États sont responsables, il faut rompre avec le productivisme et la logique de rentabilité. Il faut organiser le contrôle des travailleurEs et de la population sur la production dans la perspective de sa planification démocratique, décentralisée, en fonction des seuls besoins sociaux et dans le respect des contraintes écologiques. Il faut arrêter les productions inutiles et les projets destructeurs comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, sauver le climat en sortant des énergies fossiles et du nucléaire. Il faut développer des transports collectifs, publics et gratuits, garantir le droit à un environnement non pollué, permettre l’accès à une alimentation saine basée sur une agriculture biologique et paysanne.

- La montée des extrêmes droites s’est largement appuyée, en plus de son terrain de prédilection qu’est le racisme, sur les mobilisations sexistes et homophobes. Plus généralement, la lutte pour l’égalité réelle exige de mener une véritable politique féministe. Nous revendiquons le droit à la PMA pour toutes, l’égalité réelle des salaires, l’accès aux services publics, notamment l’accès à l’IVG, et la mise en place d’une éducation féministe. Nous défendons l’égalité entre toutes et tous, quels que soient son origine géographique, son genre ou sa sexualité, tout en poussant à la convergence des luttes féministes, LGBTi, antiracistes et anticapitalistes.

Un bulletin de vote ne changera pas la vie. Un véritable changement de société ne pourra venir que de grandes mobilisations sociales, lorsque les exploitéEs auront pris leurs affaires en main et auront imposé leur propre gouvernement pour construire une autre société, débarrassée de toute forme d’exploitation et d’oppression. Mais cette élection peut être un moyen d’exprimer son ras-le-bol, sa volonté de changer les choses.

C’est ce que nous voulons exprimer dans cette campagne, avec toutes celles et tous ceux qui partagent ces préoccupations en rupture totale avec une échéance électorale entièrement centrée sur « l'homme providentiel » imposée par des institutions foncièrement antidémocratiques. Le problème n'est pas de changer de personnel, mais d’en finir avec ces institutions, dé-professionnaliser la politique, interdire le cumul des mandats, organiser leur rotation, plafonner la rémunération des élus, établir la proportionnelle intégrale, et organiser leur révocabilité lorsqu'ils ne respectent pas leur mandat.

Notre campagne portée, avec notre camarade Philippe Poutou, par un collectif de porte-parole, Olivier Besancenot, Christine Poupin et Armelle Pertus, sera collective, en rupture avec la personnalisation qu’impose la logique présidentielle.

Nous savons que la bataille politique dans laquelle nous nous engageons ne sera pas facile. Le Parti socialiste craint de ne pas être présent au second tour et durcit la loi électorale pour empêcher les candidats qui le contestent, à gauche, de se présenter.

Nous appelons les maires à accorder leur parrainage administratif à notre candidat.


Le NPA dans les médias :

FRANCE BLEU GIRONDE : ICI
EUROPE 1 : ICI
FRANCE INFOS : ICI
BFM-TV : ICI

le PARISIEN: ICI
RUE 89 : ICI
FRÉQUENCE ESJ : ICI
LES INROCKS: ICI
LE POINT : ICI
LE MONDE : ICI
LIBÉRATION : ICI
HUFFINGTONPOST : ICI
LE FIGARO : ICI
LE JDD : ICI











 

jeudi 24 mars 2016

POUR LE RETRAIT DU PROJET DE LOI TRAVAIL, TOUS ET TOUTES EN GRÈVE ET DANS LA RUE LE 24 ET LE 31 MARS

Après la forte mobilisation du 9 mars qui a rassemblé près de 500 000 manifestants, jeunes, salariés, privés d'emploi, retraités, le mouvement s'est ancré dans la jeunesse lors de la nouvelle journée nationale de mobilisation du 17 mars.


De plus en plus de lycées sont touchés par la mobilisation, tout comme beaucoup d'universités et les étudiants ont réuni une coordination nationale de leur mouvement le week-end dernier.


La preuve, s'il en fallait encore, que malgré tout ce que peut raconter le gouvernement, malgré les tentatives multiples de répression du mouvement (violences policières, arrestations de manifestants, fermetures de certaines universités), la loi El Khomri sur le travail continue de semer la colère dans la jeunesse et le monde du travail.
Comme le crient les jeunes dans les manifs,
cette loi doit finir à la poubelle !
Beaucoup de bruit pour moins que rien

Le gouvernement veut faire croire qu'il n'est en rien impressionné par la contestation qui monte de de semaine en semaine. Pourtant il a été obligé d'annoncer une prétendue nouvelle version du projet de loi.

Mais pratiquement rien de fondamental n’a été modifié. Concernant les indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, le plafonnement ne sera plus obligatoire mais « indicatif ». Le contrôle des licenciements économiques passerait  par les  juges qui n’auront en pratique ni le temps ni la volonté de s’opposer aux patrons. La mise en œuvre des forfaits-jours dans les PME et des astreintes ne pourrait pas être décidée unilatéralement par les patrons mais pourront être imposées par accords d’entreprises.

Valls a prétendu mettre en place une taxation des CDD, mais en réalité, elle dépend de la négociation entre partenaires sociaux dans le cadre de l’assurance-chômage.

Et si le gouvernement voulait aussi désamorcer le mécontentement des fonctionnaires avec une dérisoire augmentation de 1,2%, il n’a fait en réalité que l’accentuer.

Berger, nous ne sommes pas des moutons

Ces miettes semblent satisfaire le secrétaire général de la CFDT et de la pseudo organisation étudiante, de droite, la FAGE.

C’était l’objectif du gouvernement qui cherche avant tout à briser l’élan de la mobilisation entamée le 9 mars.

Ces pseudos reculs ne changent rien. En effet, le cœur de la Loi travail n’est en aucune manière attaqué. Le renversement de la hiérarchie des normes reste l’objectif fondamental du gouvernement. Ce renversement mettrait les droits fondamentaux des salariéEs sous la menace d’accords d’entreprise obtenus par le chantage à l’emploi et des tractations avec des syndicats qui se coulent dans le moule du libéralisme.

Tous ensemble, imposer le retrait du texte

Tous les salariéEs, la jeunesse sont concernéEs par cette attaque. La loi travail vise d’abord ceux et celles du privé mais les mêmes projets sont à l’œuvre à l’hôpital (loi Touraine), à la SNCF (casse du statut suite à la réforme ferroviaire).

Cette régression accompagne l’austérité appliquée à toute la Fonction publique, au travers du PPCR et les attaques contre les droits des chômeurs/euses. Ce projet de loi ne ferait pas reculer le chômage, il permettrait au contraire de faciliter les licenciements.

Pour bloquer ces projets, ces reculs, pour obtenir le retrait du projet de Loi travail, nous devons construire un rapport de forces à la hauteur de l’attaque.

Le prochain rendez-vous fixé par les organisations syndicales, les organisations de jeunesses est le jeudi 24 mars, jour de la présentation de la loi devant le conseil des ministres. 

 

Et il faut d'ores et déjà préparer la grande journée de grève du 31 mars dont il faut faire une journée de grève générale avec la perspective de continuer aussi le lendemain ! 

 
Mettons à profit chaque occasion pour convaincre autour de nous que c’est seulement en bloquant l’économie, par un mouvement de grève prolongée, que nous ferons reculer le gouvernement.

mercredi 23 mars 2016

LE POUVOIR REPRIME : UNE VERITABLE OPERATION D'INTIMIDATION CONTRE LES MOBILISATIONS POUR LE RETRAIT DU PROJET DE LOI « TRAVAIL »

COMMUNIQUE DU NPA DU 22 MARS 2016

 
Le NPA dénonce la répression violente subie par les étudiants mobilisés dans le cadre de la mobilisation contre la loi « travail » depuis jeudi dernier.

Après les fermetures administratives de près d'une dizaine d'universités empêchant les étudiants de se réunir, après les violences policières et interpellations subies lors de l'occupation de Tolbiac jeudi dernier, le gouvernement s'en est pris ce mardi 22 mars à une manifestation étudiante dénonçant ces mêmes violences.

Cette répression constitue une véritable opération d'intimidation ; Il s'agit de nous faire peur. Mais au contraire, elle doit nous conforter dans notre détermination à lutter jusqu'au retrait de la loi El Khomri.

Cette loi n'a d'autres objectifs que d'imposer un recul sans précédent de nos acquis sociaux : augmentation du temps de travail, facilitation des licenciements, baisse de la majoration des heures supplémentaires.

Ces mesures de répression révèlent la peur qu'a le gouvernement de voir la mobilisation de la jeunesse prendre de l'ampleur, s'étendre et se renforcer. Celle-ci pourrait en effet donner confiance au monde du travail et poser les jalons d'une mobilisation d'ampleur, d'une grève reconductible seule à même de faire reculer ce gouvernement des patrons.

Le NPA exige la levée immédiate des gardes à vue et l'arrêt des poursuites contre les étudiants concernés.


Nous appelons à participer massivement à la mobilisation du 24 mars, à la grève interprofessionnelle du 31 mars prochain mais aussi à continuer, dans la rue et dans la grève, jusqu'au retrait total du projet de loi.




mardi 22 mars 2016

DÉFENDONS LES LIBERTÉS ET LE DROIT AU BOYCOTT

 
Lire le tract d'appel : ICI

Le premier ministre Manuel Valls a récemment plusieurs fois renouvelé son soutien au régime colonial et d’apartheid d'Israël, et son profond mépris pour le sort du peuple palestinien, spolié, discriminé, injurié, humilié et massacré.

Répondant à la demande du gouvernement d'extrême droite de Netanyahu qui a déclaré le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), comme menace stratégique contre l’État d'Israël, il développe l’amalgame entre antisémitisme, terrorisme et cette campagne citoyenne !

C'est inacceptable !

Le boycott de l'apartheid en Afrique du Sud (dont s'inspire explicitement BDS) était-il un racisme anti-blanc ? C'est absurde !

Pire encore Manuels Valls, profitant de l'état d'urgence et de la situation actuelle de restriction des libertés, déclare envisager l'interdiction des manifestations pour le boycott !

La campagne BDS a été initiée par 172 organisations de la société civile palestinienne pour mettre fin à l’impunité d’Israël jusqu'à ce qu'il applique les lois internationales et les principes universels des droits de l'homme. Elle est un mouvement international, citoyen, non violent, antiraciste. Un nombre important de Juifs du monde entier y participent.

Elle remporte de nombreuses victoires, notamment en France avec la société Véolia qui s’est retirée totalement d’Israël, Orange qui a décidé de se retirer des territoires occupés, le festival de la BD d’Angoulême qui a rompu avec le sponsor SodaStream etc.!

La France est un des rares pays du monde où le gouvernement cherche à interdire le mouvement BDS !

Rejoignez la campagne contre l'apartheid israélien !


Campagne BDS France/AFPS63 - https://www.facebook.com/Palestine63Solidarite

SOUTIEN AUX MILITANT(E)S BDS POURSUIVIE(E)S
ET
DÉFENSE DE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION EN FRANCE
RASSEMBLEMENT
à Clermont-Ferrand
MERCREDI 23 MARS 2016
à 18H00 Place de Jaude(Vercingétorix)

La progression du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissements, Sanctions) est considérée comme une menace stratégique par Israël et ses soutiens.

En France les militants BDS sont victimes de procès de la part d’officines sionistes, parfois soutenues par les procureurs de la République du fait des injonctions des circulaires gouvernementales Alliot-Marie et Mercier.

Alors que tous les procès se sont terminés jusqu’en 2015 par des échecs des attaques contre BDS, une situation nouvelle est apparue avec les décisions de la cour de cassation du 20 octobre 2015, confirmant la condamnation de 12 militants BDS de Colmar-Mulhouse, qui iront en 2016 en Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) pour défendre leur liberté d’expression et leur droit à l’appel au boycott.

Ces attaques utilisent largement l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme comme prétexte pour réprimer la liberté d’expression, et sont fortement relayées par les gouvernants israéliens, le CRIF et certains membres du gouvernement français.

Elles ont aussi été reprises début 2016 par certains élus du Conseil de Paris qui ont adopté des voeux condamnant la campagne BDS et appelant à sa répression. Et récemment une militante a été interpellée à Paris pour le port d’un t-shirt BDS !

Après notre rassemblement, nous porterons à la préfète de Clermont-Fd le message collectif suivant :

MESSAGE AU GOUVERNEMENT FRANÇAIS,
sous couvert de Madame la Préfète du Puy-de-Dôme

Les organisations soussignées

-Réaffirment leur attachement aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité fondatrices de la République. -S’opposent par principe à toute forme de racisme et de discrimination.
-Rejettent fermement les amalgames entre critique politique de l’État d’Israël et antisémitisme.
-Considèrent l’appel au boycott comme un droit citoyen élémentaire qui doit être défendu et préservé.
-Demandent au gouvernement d’abroger les circulaires Alliot-Marie et Mercier qui invitent les procureurs à engager des poursuites contre les militants appelant au Boycott d’Israël et de ses produits.
-Expriment leur totale solidarité avec les militants de Mulhouse injustement condamnés qui en appellent à la CEDH.
-Poursuivront, dans le respect de ces principes, leur combat commun pour préserver les libertés d’opinion, d’expression, de manifestation et d’association qui constituent le socle commun de la démocratie.

Signataires : ADECR-63, AFPS-63, Alterekolo-63, Amis Commune 1871, Amis Monde Diplo 63, Amis Huma-63, Amis Temps Cerises, Ass Amitié Fr-Tunisienne Auvergne, Ass Cultur Immigrés, Ass Cultur Maghrebine, ATTAC-63, BDSF-63, Brut Béton Prod, CGT UD-63, CIMADE-63, Cons Urgence Citoyenne-63, EELV-63, Ensemble !-63, Espaces Marx-63, Femmes Musulmanes-63, FSU-63, ISF-Auvergne, JCF-63, LDH Clermont-Riom, Mosaïc Auvergne, Mouvement de la Paix-63, MRAP-63, NPA-63, PCF-63, PG-63, RESF-63, Solidaires-Auvergne, Solidarité Tchétchénie-63, Tous Ensemble-63, UEC-63, UNEF-Auvergne, UPC-63, Urgence Gaza-63, Utopia-63, avec le soutien d’Alternative Libertaire-63.

lundi 21 mars 2016

LE GOUVERNEMENT NE LÂCHE RIEN, LA MOBILISATION S’AMPLIFIE…

Après la journée de mobilisation du 9 mars, jeudi 17 mars, à travers tout le pays, 150 000 jeunes, étudiants et lycées, ont à nouveau manifesté contre le projet de Loi travail, cette remise en cause fondamentale du droit du travail. Devant l’ampleur de la mobilisation, le gouvernement avait modifié son projet : il fait semblant de reculer. Son objectif est de tenter de rallier les organisations syndicales et de calmer les députés plus ou moins frondeurs. La jeunesse a répondu pas question de céder.

Le gouvernement a commencé à reculer,
il faut lui imposer le retrait de son projet.

Beaucoup de bruit pour moins que rien

Valls a mis en scène une prétendue nouvelle version du projet de loi. Mais pratiquement rien de fondamental n’a été modifié. Concernant les indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, le plafonnement ne sera plus obligatoire mais « indicatif ».

Le contrôle des licenciements économiques passerait par les juges qui n’auront en pratique ni le temps ni la volonté de s’opposer aux patrons. La mise en œuvre des forfaits-jours dans les PME et des astreintes ne pourrait pas être décidée unilatéralement par les patrons mais pourront être imposées par accords d’entreprises.

Valls a prétendu mettre en place une taxation des CDD, mais en réalité, elle dépend de la négociation entre partenaires sociaux dans le cadre de l’assurance-chômage.
Ces concessions ne changent rien quant au fond. Et si le gouvernement voulait aussi désamorcer le mécontentement des fonctionnaires avec une dérisoire augmentation de 1,2%, il n’a fait en réalité que l’accentuer.

Berger, nous ne sommes pas des moutons

Ces miettes semblent satisfaire le secrétaire général de la CFDT et de la pseudo organisation étudiante, de droite, la FAGE. C’était l’objectif du gouvernement qui cherche avant tout à briser l’élan de la mobilisation entamée le 9 mars.

Ces pseudos reculs ne changent rien.

En effet, le cœur de la Loi travail n’est en aucune manière attaqué. Le renversement de la hiérarchie des normes reste l’objectif fondamental du gouvernement. Ce renversement mettrait les droits fondamentaux des salariéEs sous la menace d’accords d’entreprise obtenus par le chantage à l’emploi et des tractations avec des syndicats qui se coulent dans le moule du libéralisme.

Jusqu’au 24 mars, date de la présentation de la loi devant le Conseil des ministres, les manœuvres du patronat vont se poursuivre comme la tentative de convaincre l’opinion publique de la justesse de ce projet réactionnaire.

Tous ensemble, imposer le retrait du texte

Tous les salariéEs, la jeunesse sont concernéEs par cette attaque. La loi travail vise d’abord ceux et celles du privé mais les mêmes projets sont à l’œuvre à l’hôpital (loi Touraine), à la SNCF (casse du statut suite à la réforme ferroviaire). Cette régression accompagne l’austérité appliquée à toute la Fonction publique, au travers du PPCR et les attaques contre les droits des chômeurs/euses. Ce projet de loi ne ferait pas reculer le chômage, il permettrait au contraire de faciliter les licenciements.

Pour bloquer ces projets, ces reculs, pour obtenir le retrait du projet de Loi travail, nous devons construire un rapport de forces à la hauteur de l’attaque.

Le prochain rendez-vous fixé par les organisations syndicales, les organisations de jeunesses est le 24 mars en préparation de la grande journée de grève du 31 mars dont il faut faire une journée de grève générale. La fonction publique sera également mobilisée le 22 mars.

Construire le rapport de forces passe inévitablement par le développement de la grève. Nous devons mettre à profit chacune de ces journées pour convaincre autour de nous que c’est seulement en bloquant l’économie, par la grève, que nous ferons reculer le gouvernement.

POUR LE RETRAIT DU PROJET DE LOI TRAVAIL
TOUS ET TOUTES EN GRÈVE ET DANS LA RUE
à Clermont-Ferrand

LE MARDI 22 MARS, mobilisation de la jeunesse
soutenu par l'intersyndicale(CGT,FO,FSU,SOLIDAIRES,UNEF)
10h00 fac de lettre(Bvd Gergovia)


LE JEUDI 24 MARS,
jour de présentation en conseil des ministre
de la loi El Khomri,
10H00 fac de lettre(Bvd Gergovia)

LE JEUDI 31 MARS
journée nationale de grève interprofessionnelle
10H00 Place du 1er mai





vendredi 18 mars 2016

MICHELIN : APRÈS LES RUMEURS, LE VERDICT

Michelin a eu « les honneurs » des médias, dans le déshonneur lors de son annonce de 494 suppression de postes, suivi du « sésame » capitaliste et patronal « aucun départ contraint » .

Michelin frappe au sein de son fief à Clermont-Ferrand , au moment même où sont publiés des résultats financiers positif. C'est en particulier, l'atelier de rechapage de la Combaude , pourtant bénéficiaire, ainsi que l’ingénierie qui laisse prévoir moins d'activité puisque c'est là que sont menées la conception, les études, la mise en service d'installation industrielle qui en font les frais.

Dans la « charrette » des condamnés cela va de l'ouvrier au cadre autrement dit dans la hiérarchie des salaires, du plus bas au plus haut tout ça pour « le sacro saint profit ».

Michelin n'a aucun état d'âme.

Lors d'une réunion avec les syndicats, la direction a déclarée « qu'aucune décision n'a été prise et que les études concernant la réorganisation des sites Clermontois se poursuivaient » .

Cette déclaration concernait-elle l'annonce déjà faite des suppressions de postes ou faut-il s'attendre encore a de mauvaises nouvelles ?

Quand Michelin dit « pas de départs à notre initiative », en admettant qu'il y ait des reclassements, il n'en restera pas moins que la vie de ceux touchés ainsi que celle de leur famille sera cassée.

Un reclassement correspond à un nouvel emploi sur un nouveau site de travail, avec des conséquences sur les avancements de carrière, sur les augmentations de salaire . Ce changement n'est pas anodin et à des répercussions sur la vie privée. De plus l'avenir des salariés peut être brisé, car il peut y avoir difficultés comme une inadaptation, une insatisfaction dans leur travail sur ce nouveau poste pouvant se terminer par un licenciement.

Pour augmenter encore plus ces profits, Michelin maltraite l'ensemble de ces salariés, suppression de postes, dégradation des conditions de travail, pas d'augmentation de salaire. Il est grand temps que tous les travailleurs ripostent ensemble, pour faire valoir leurs droits car ce sont eux, par leur force de travail tant manuelle qu'intellectuelle qui permettent à Michelin d'appartenir au CAC 40.

Quand Michelin dit « c'est parce que nous faisons de bons résultats que nous pouvons arrêter une activité sans licenciement avec un accompagnement exceptionnel », ceci peut être mis en parallèle avec les déclarations de Valls et Hollande « c'est en licenciant que l'on pourra embaucher » en parlant de la loi du travail qu'El Khonri .

A qui peut-on faire avaler cette « couleuvre » sinon au MEDEF, les travailleurs n'y croit pas, même les futurs travailleurs, les étudiants manifestent contre cette ineptie.

Michelin a été longtemps adepte du « paternalisme », la vie en vase clos des familles d'employés, on naissait Michelin, on s'élevait Michelin à travers l'environnement : école, dispensaire, logement, même le coté clérical. Le musée l'aventure Michelin est là pour le rappeler.

De cette époque, il reste l'école d'enseignement technique Michelin. Est-ce une coïncidence, qu'au même moment, où ont été annoncé les suppressions de postes , Michelin organisait une journée porte ouverte de son école ?

Sur l'encart publicitaire scotché sur le journal la Montagne, il est écrit « avancer ensemble, formation et développement » toute une philosophie.

L'objectif, c'est d'apprendre un métier spécifiquement Michelin et l'esprit qui va avec et de devenir un employé modèle.

Ces suppressions d'emplois ne sont qu'une facette des attaques subies par le monde du travail.

A ceux qui crient haut et fort que la lutte de classe, ça n’existe pas ou n'a pas lieu d'être, dans le monde d’aujourd’hui avec la mondialisation, la domination de la finance. Les exploités sont de plus en plus nombreux face aux exploiteurs avec pour dénominateur commun : la pauvreté, l'austérité.

LE MÉCONTENTEMENT EST PALPABLE,
LA COLÈRE GRONDE

Il ne suffit plus , de seulement s'indigner mais il faut se révolter, en s' attaquant directement au domaine économique, là où ça fait le plus mal aux capitalistes. Pour cela, les exploités ont une arme, c'est la gréve, la gréve générale.

Pour le NPA, il est temps de lutter et de prendre la rue et d'agir pour faire converger toutes les luttes qui s'opposent à la politique anti-sociale , anti-écologiste, répressive, raciste du gouvernement. Ce tous ensemble est nécessaire pour être gage de victoire.

jeudi 17 mars 2016

NON À LA CASSE DU TRAVAIL, RETRAIT DU PROJET DE LOI VALLS-EL KHOMRI

4 pages du NPA, sur la loi travail : ICI

 
Depuis 2012, les attaques contre les droits des travailleurs se sont accélérées. Plusieurs lois et décrets ont généralisé le travail le dimanche, facilité les licenciements économiques, réduit le nombre et les moyens des représentants du personnel, affaibli la justice prud’homale, supprimé des postes à l’inspection du travail.

Applaudi par le Medef,
le Gouvernement ne compte pas
arrêter le rouleau compresseur des réformes
en si bon chemin.



Leur objectif : En finir avec le principe
de faveur et la hiérarchie des normes

C’est sur ce principe simple que s’est construit le droit du travail : le code fixe le socle minimum de droits accordés
à tous les salariés et les conventions collectives de branche puis les accords d’entreprise ne peuvent que l’améliorer.

L’objectif de ce gouvernement au service des patrons, c’est de donner toujours plus de place aux accords d’entreprise, là où le rapport de force est le plus défavorable et où l’employeur peut faire marcher à plein régime le chantage à l’emploi. Comme chez Smart où les salarié-e-s vont travailler 39h payées 37 en échange de vagues promesses sur le maintien de l’emploi.

Dans le nouveau code du travail prévu pour 2018, la règle fixée par accord prévaudra, même si elle est moins avantageuse pour les salarié-e-s !

Tout le code sera réorganisé en trois catégories de dispositions :

*celles dites d’ordre public (réduites au minimum, par exemple l’existence d’un salaire minimum),
*puis celles définies par négociation
*et enfin, en l’absence d’accord, les dispositions dites supplétives.

Badinter :
peine capitaliste pour
le code du travail

La première étape du plan de bataille de Valls s’est achevée par la remise du rapport Badinter. Tous les grands principes du droit du travail ont été résumés en 61 articles qui figureront en préambule du nouveau code.

L’objectif était de préparer les esprits à des reculs sans précédent et de vider de leur substance des définitions jusque-là précises par des notions floues et abstraites : par exemple, le « bon fonctionnement de l’entreprise » qui pourrait justifier des limitations de droits et de libertés pour les salarié-e-s.

Dès aujourd’hui : la loi El
Khomri crée un code sur
mesure pour les patrons…


Sans attendre 2018, le gouvernement passe aux travaux pratiques avec le projet de loi El Khomri. Il réécrit d’ores et déjà entièrement la réglementation sur le temps de travail et les congés payés suivant la nouvelle logique donnant la priorité aux accords sur la loi.

Les conditions de validité des accords sont modifiées : des syndicats minoritaires pourraient demander à ce que le projet proposé par le patron soit approuvé par référendum.

Les résistances actuelles, comme à la FNAC où les syndicats refusent de signer un accord sur le travail du dimanche, pourraient être contournées en faisant pression sur chaque salarié.

La ministre se défend de tout recul
pour les travailleurs-euses, mais c’est faux !

Elle donne encore plus de flexibilité pour les patrons et de nouveaux coups de canifs dans les 35 heures. Par exemple sur le paiement des heures supplémentaires : il sera possible par accord d’entreprise d’organiser le travail jusqu’à 3 ans sans les payer et de réduire leur majoration à 10% contre 25% actuellement. Dans les petites entreprises elles pourront être payées toutes les 9 semaines sur simple décision du patron !

Ou encore sur la durée maximale de travail : avec un accord d’entreprise on pourra travailler 46 heures sur 16 semaines (contre 12 aujourd’hui) avec des pointes à 60 heures par semaine.

Le projet de loi facilite encore les licenciements économiques : une baisse des commandes pourra suffire ! Il modifie les conséquences des accords dit de « maintien d’emploi » afin que les salariés qui refusent de travailler plus ou de voir leur salaire baisser soient licenciés pour motif personnel, sans obligation pour le patron de faire un plan social.

El Khomri et Valls ont reculé sur le plafonnement des indemnités versées par les prud’hommes - le barème sera « indicatif » - et sur d’autres mesures annexes pour s’assurer le soutien de la CFDT comme de leur propre majorité, et tenter de sauver l’essentiel de leur projet.

et invente le compte personnel d’activité

La loi El Khomri créé un nouveau dispositif : le compte personnel d’activité (CPA), qui réunira les comptes formation et pénibilité - et pourrait inclure dans le futur les droits à l’assurance-chômage, à l’assurance maladie, à la retraite.

L’objectif annoncé, sous prétexte de « sécuriser » les parcours professionnels, est d’attacher les droits, non plus au poste de travail et au statut donné par les conventions collectives, mais à la personne, de manière à les rendre « portables » tout au long de la vie.

Le problème est que le CPA, en permettant à chacun de capitaliser des points transférables sous certaines conditions, fait peser sur chaque travailleur la responsabilité de son « employabilité ».

Cette logique d’individualisation des droits remet en cause les garanties collectives existantes aujourd’hui et pourra servir au démantèlement de la protection sociale par répartition.

Diviser pour mieux régner

Ce qui est sûr c’est que ces réformes vont rendre plus difficile la compréhension du droit du travail pour les salarié-e-s et créer des différences importantes entre entreprises en fonction des accords signés.

Ce code au rabais c’est surtout la garantie donnée aux patrons de faire leur loi sans trop de résistance.

C’est cette logique qu’il faut combattre !


REPOS DOMINICAL :
QU'EN RESTE-T-IL ?
Avant même la loi Macron du 6 août 2015, 6 millions de salarié-e-s travaillaient occasionnellement ou habituellement le dimanche, dont la moitié pour la deuxième option.

En 20 ans, de 1990 à 2010, la part des salarié-e-s occupés
le dimanche est passée de 20 à 30 %. Bref, on peut dire que le travail le dimanche est en train de devenir la norme, grâce aux dérogations permanentes de droit.

Une longue liste prévue par le code du travail autorise tout un tas de secteurs très divers à faire travailler leurs salarié-e-s le dimanche et ceci sans accord ni contrepartie obligatoires. Cela concerne des activités socialement utiles (hôpitaux, transports collectifs) mais aussi tout un tas d’activités non indispensables, en fonction des lobbys (ex : le bricolage, l’ameublement).

Si la loi Macron n’a pas abrogé le principe du repos dominical, les nouvelles possibilités de dérogation, qui s’ajoutent à celles déjà existantes, en limitent encore considérablement la portée effective, principalement dans
le secteur du commerce :

La loi permet désormais aux maires (le préfet de police à Paris) d’accorder le droit aux commerces de faire travailler
les salarié-e-s 12 dimanches par an, au lieu de 5 auparavant, soit près d’un dimanche sur quatre ! Les compensations sont les mêmes qu’auparavant, rémunération double et repos compensateur équivalent.

Les gares : les commerces situés dans l’emprise d’une gare considérée d’affluence exceptionnelle pourront ouvrir tous les dimanches après arrêté ministériel et négociation d’un accord collectif.

Les nouvelles dérogations fondées sur un critère géographique : les ZC (zones commerciales, ex-PUCE), les
ZT (zones touristiques) et les nouvelles ZTI (zones touristiques internationales) : les établissements de vente au détail situés dans ces zones géographiques, délimitées par le préfet ou le ministre, n’ont plus à solliciter de dérogation, dès lors qu’ils auront satisfait à certaines conditions prévues par décret et pourront faire travailler des
salarié-e-s tous les dimanches ( et même jusqu’à minuit dans les ZTI).

Depuis la loi, 21 ZTI ont été créées dont 12 à Paris, dont le périmètre englobe tous les centres commerciaux, même ceux qui voient rarement des touristes étrangers et, par un « heureux hasard » toutes les FNAC.

Une façon de légaliser l’amendement dit « Fnac » retoqué par le Parlement lors de l’examen de la loi et surtout de favoriser les grandes enseignes.

Cependant, dans les gares ou les ZC, ZT et ZTI, les employeurs ne pourront employer des salarié-es qu’après avoir négocié un accord collectif qui devra déterminer un certain nombre de mesures, dont les contreparties accordées (aucune mesure minimale n’est déterminée par la loi).
Dans les petites entreprises de moins de 11 salarié- e-s, il sera possible d’ouvrir tous les dimanches après simple décision de l’employeur validée par référendum.

Le volontariat est dans ce cas
un concept bien abstrait…




 
SIMPLIFIER…
LA VIE DES PATRONS

 
Le patronat et le gouvernement accusent le code du travail d’être obèse et complexe : il faudrait le simplifier pour créer des emplois.

Pourtant, le code du travail n’est pas lourd : à édition égale, il « pèse » 0,8 kg contre 1,5 kg pour le code du commerce et 1,1 kg pour le code des sociétés qu’il n’est pas question de réformer !

Le patronat dit que c’est déjà beaucoup - plus qu’en Suisse ou en Allemagne où le code du travail se résume à quelques feuilles. Mais dans ces pays, le droit du travail repose sur les accords de branche et les décisions des tribunaux : ces différences de source du droit ne sont pas en soi un gage de simplicité.

Avec un code du travail, chaque salarié-e est au moins assuré/e de pouvoir trouver la règle qui s’applique quelle que soit l’entreprise où l’on travaille.

En réalité, le principal ennemi de la simplicité est…le patronat lui-même qui exige et obtient des dérogations à des règles souvent très claires.

Par exemple, à côté d’un article qui énonce que le repos hebdomadaire doit être donné le dimanche, il en existe 59 qui permettent au patronat de déroger à cette obligation.
 
Le très libéral Fonds monétaire international (FMI) dit lui-même qu’il n’y pas de lien statistique entre la réglementation du travail et l’emploi. Le problème est ailleurs : le code du travail ce n’est pas qu’un nombre de pages, c’est aussi des protections pour les travailleurs et des droits pour qu’ils se défendent au quotidien.

C’est surtout cela que le patronat veut liquider.

 
FN ET CODE DU TRAVAIL :
L'IMPOSTURE

Marine Le Pen se dit opposée à toute réforme du code du travail et des 35 heures qui se ferait au détriment des salarié-e-s.

Est-ce vraiment le cas ?

Dans sa communiqué sur la loi El Khomri, le FN condamne la loi comme porteuse de «lourdes régressions sociales» mais regrette aussitôt que les TPE et les PME ne puissent pas elles aussi «appliquer cette dérégulation du code du travail»!

En septembre 2015, le parti de Marine Le Pen réclamait aussi la «simplification» du code, ainsi que la définition de la durée du travail au niveau de chaque entreprise.

Pendant les débats parlementaires sur la loi Macron, en 2015, les élu/es FN ont déposé des amendements contre l’extension du travail du dimanche et en soirée, mais les ont retirés.

La préoccupation était surtout de protéger les petits commerçants contre les grandes enseignes : la fédération de Paris du FN se prononce en faveur de l’ouverture des petits commerces le dimanche, sans compensation pour les salarié- e-s.

Sur le reste de la loi Macron, qui facilite les licenciements économiques et réforme les prud’hommes et l’inspection du travail, les élu-e-s FN n’ont rien trouvé à dire. Ce qui pose surtout problème au FN, ce sont les droits des salarié- e-s à se défendre notamment par les syndicats, les représentant/
es du personnel et la grève.

Pendant l’examen de la loi sur le « dialogue social » en 2015, les élu/es FN ont dénoncé « l’infiltration » des syndicats dans les entreprises qui s’ajouterait aux pressions économiques et administrative, et le FN promet une
réforme en faveur du dialogue direct entre patrons et salarié-e-s.
 
Mieux soumettre les salarié-e-s au pouvoir patronal :
voilà le vrai programme du FN.

DÉFENDRE NOS DROITS
FACE AU ROULEAU COMPRESSEUR

Ces attaques concertées et convergentes peuvent paraître irrésistibles, et pourtant la résistance est partout possible, et il n’est pas dit que les salarié-e-s se laisseront plumer leurs droits sans réagir. En réalité, de multiples cadres unitaires se mettent en place, où il est possible de s’organiser, de lutter.

Dans le commerce parisien, l’intersyndicale du CLIC-P mène une guérilla juridique acharnée contre l’application de la loi Macron. Tous les décrets et arrêtés – qui définissent les Zones Touristiques Internationales, les dérogations au travail de nuit ou les emprises ferroviaires – sont contestés devant les tribunaux, pendant que l’intersyndicale mobilise ses troupes pour faire pression dans les rues.

De fait, dans ce secteur comme dans d’autres, où le rapport de force est encore déterminant, les négociations se retournent parfois contre le patronat.

À la FNAC, les 3 syndicats majoritaires (CGT, FO et SUD) ont fait valoir leur droit d’opposition à l’accord signé par la CFDT, la CFTC et la CGC.

Au BHV, un accord du même type n’a pas obtenu la majorité parmi les syndicats, malgré la pression de la direction et son referendum bidon.

Contre la casse du code du travail, un collectif « CQFD » (le code qu’il faut défendre) regroupe syndicats, associations, partis politiques et fait campagne pour davantage de droits pour les salarié-e-s et leurs représentants, un droit plus accessible et plus effectif, avec des sanctions réelles contre les patrons délinquants et davantage d’inspecteurs et d’inspectrices du travail pour les faire appliquer.

Il est secondé dans cette lutte par le collectif « Ne plus perdre sa vie à la gagner » qui se penche plus précisément sur les questions de santé et de sécurité au travail, de défense des CHSCT et de la médecine du travail, également mis à mal par ces contre-réformes. Il a organisé en mars les « États Généraux de la Santé au Travail », pour lesquels il a invité largement autour de lui.

Ces combats unitaires et intersyndicaux nous rappellent que tous les travailleurs, du public comme du privé, sont visés par ces attaques.

Ils rappellent aussi que pour y répondre, nous devons nous regrouper et nous mobiliser, faire converger nos colères et réaffirmer aussi notre soutien à tous ceux qui se sont battus contre le pouvoir sans limite des actionnaires et qui subissent aujourd’hui la répression, comme chez Air France, Ford, à l’inspection du travail ou bien chez les Goodyear, pour la défense desquels, là encore, des collectifs locaux se mettent en place.