lundi 18 février 2019

COMBATTONS L’ANTISÉMITISME ET TOUS LES RACISMES ET REFUSONS TOUTES LES RÉCUPÉRATIONS

Publication du NPA Jeune (41)

ILS INSTRUMENTALISENT, ON RIPOSTE !

Alors que les actes antisémites explosent ces derniers temps et que les fascistes s’affichent de plus en plus ouvertement dans nos rues, des organisations tant  « progressistes » que réactionnaires tentent d’instrumentaliser cette lutte à leurs profits.

Le 19 février, les partis politique du fameux arc républicain s’unissent tous main dans la main pour lutter contre l’antisémitisme ou plutôt pour se redonner une image.

L’antisémitisme, au même titre que les autres formes de racismes est un prolongement logique du capitalisme.

Macron et ses prédécesseurs du Parti Socialiste et des Républicains n’ont fait qu’alimenter ce climat propice aux racismes.

Nous refusons de nous rassembler avec ceux qui n’utilisent ce combat que pour masquer leur islamophobie.

Nous refusons de nous rassembler avec ceux qui sautent sur l’occasion pour justifier la politique coloniale d’Israël.

Nous refusons de nous rassembler avec ceux qui se servent de l’antisémitisme à des fins électoralistes.

Nous refusons de nous rassembler avec ceux qui font volontairement l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme.

Nous ne resterons pas les bras croisés, prenons nos responsabilités et luttons au quotidien contre l’antisémitisme sous toute ses formes !

Le NPA appelle tous et toutes les militant-e-s politiques, associatifs et syndicaux à se mobiliser contre l’antisémitisme sans tomber dans le piège opportuniste de certains partis.



Communiqué du NPA du 18 février 2018

COMBATTONS L’ANTISÉMITISME
ET TOUS LES RACISMES
ET REFUSONS TOUTES LES RÉCUPÉRATIONS

Profondément antiraciste, luttant contre toutes les formes de discriminations, le NPA s’était inquiété il y a quelques jours de la recrudescence des actes antisémites, confirmée par les chiffres du ministère de l’Intérieur lui-même.

Dans le détail, ceux-ci sont passés de 311 en 2017 à 541 l'an passé : +74 %. La CNCDH, Commission consultative des droits de l'homme, indiquait dans son dernier rapport que, si la tendance est à la baisse en ce qui concerne les actes racistes constatés, une progression des actes les plus violents est à signaler, en particulier auprès de membres de la communauté juive.


Une progression qui s’est manifestée de différentes façons ces derniers jours : inscription antisémite « Juden » sur la vitrine d’un magasin Bagelstein, saccages des arbres plantés en souvenir d'Ilan Halimi (jeune homme de confession juive mort sous la torture en 2006 dans l'Essonne), croix gammées dessinées sur les portraits de Simone Veil fait par un street artist, jusqu’aux récentes agressions verbales contre Alain Finkielkraut ce samedi.

Car ce sont bien, lorsqu’on les met bout à bout, des paroles nauséabondes et clairement antisémites qui se sont exprimées contre lui en marge d’une manifestation des Gilets jaunes : « Barre-toi, sale sioniste de merde ! », « Rentre chez toi en Israël ! », « la France elle est à nous ! »...

Membres de groupuscules d’extrême droite ou militants salafistes comme semble le dire aujourd’hui la presse, qu’importe.

Cette haine n’a rien à faire dans nos luttes sociales, elle doit être clairement combattue.

Pour pouvoir la combattre réellement, il est indispensable de ne pas avoir l’indignation à géométrie variable et la récupération facile.

On a ainsi le droit d’être dubitatif quand on voit aujourd’hui certaines personnalités – actuellement au gouvernement ou qui y ont été ces dernières années – délivrer des brevets d’antiracisme, alors même qu’ils pratiquent des politiques inhumaines à l’égard des migrant-e-s et que toutes leurs politiques antisociales nourrissent le fumier sur lequel prospèrent tous les racismes, toutes les divisions.

Et l’on n’oublie pas ceux qui ont multiplié, au cours des dernières années, les propos contre les musulman-e-s ou les Rroms, et ont mis en œuvre des mesures racistes quand ils étaient au gouvernement, au travers notamment des actions de prétendu « maintien de l’ordre » dans les quartiers.

Souvent les mêmes qui aujourd’hui se servent des insultes contre Finkielkraut pour salir tout un mouvement social, celui des Gilets jaunes…

C’est parce que la lutte contre l’antisémitisme est une chose trop importante pour être laissée aux opérations de récupération diverses et variées que nous n’associons pas nos voix à celles de ces pompiers pyromanes, aussi hypocrites que dangereux.

C’est la raison pour laquelle le NPA et ses porte-parole ont signé l’appel « Contre les actes antisémites, contre leur instrumentalisation, pour le combat contre toutes les formes de racisme », lancé notamment par des militant-e-s et forces de l’antiracisme politique, dont l’Union juive française pour la paix.

Le NPA sera aussi présent au rassemblement annoncé par cet appel, mardi 19 février à 19h place Jean Ferrat (devant le métro Ménilmontant – Paris 20e).

jeudi 14 février 2019

Liberté pour Christophe Dettinger ! Arrêt de toutes les poursuites contre les Gilets jaunes !

Communiqué du NPA du 14 février 2019


Christophe Dettinger, le « Gilet jaune boxeur », devenu bien malgré lui un symbole de lacharnement politique contre les Gilets jaunes, a été condamné ce mercredi à une peine de 30 mois de prison, donc 12 fermes.

Le pouvoir aux abois veut faire des exemples pour décourager celles et ceux qui se mobilisent contre sa politique au service des riches, et poursuit la fuite en avant répressive face à la contestation sociale.

Oui, Christophe Dettinger a asséné des coups à des policiers alors que ceux-ci tentaient de bloquer la manifestation parisienne du 5 janvier.

Mais que dire des centaines de vidéos des violences policières commises depuis le début du mouvement ?

Que dire des milliers de personnes blessées, des dizaines de manifestantEs mutilés par des tirs de flashball ou de grenades GLI F4 ?

Et a-t-on déjà oublié les images des lycéenEs de Mantes-la-Jolie, humiliés par des policiers qui nont, à notre connaissance, aucunement été inquiétés alors quils sont visés par une plainte pour « actes de torture et de barbarie sur mineurs » ?

 Et l’on ne parlera pas ici d’Alexandre Benalla qui, aux dernières nouvelles, se la coule douce au Maroc…

Ne nous y trompons pas :

cest le gouvernement qui a fait le choix de la répression brutale et de la violence, à une échelle inédite, plutôt que de répondre aux aspirations légitimes portées par les Gilets jaunes.

Et face au mépris et à la politique de la matraque, il nest guère surprenant, et même légitime, que certainEs décident de ne pas subir, et parfois même de rendre les coups.

Le NPA sindigne de la condamnation de Christophe Dettinger et exige sa libération immédiate.

Au-delà, lensemble des condamnations prononcées contre les Gilets jaunes (près de 1800 à ce jour !) doivent être annulées, et lensemble des poursuites judiciaires arrêtées.

L’heure est plus que jamais à la mobilisation, alliée à la constitution dun vaste front contre les violences policières, la répression et les politiques liberticides du gouvernement.

On ne nous empêchera pas de manifester ! 



mercredi 13 février 2019

Politiques antisociales, attaques antidémocratiques, violences policières - Le casseur, c’est ce gouvernement

Grand débat, réformes de l’éducation, répression policière et perquisition au siège du journal en ligne Médiapart sont les réponses de Macron face au mouvement des Gilets jaunes.

La grève du 5 février et les mobilisations des Gilets jaunes samedi dernier ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes en grève et dans la rue.

Mais elles ne sont pas suffisantes pour faire reculer le gouvernement sur le cœur de ce qui révolte le monde du travail : le pouvoir d’achat, l’illégitimité de Macron et de sa clique au service des grands capitalistes.

Le pouvoir le sait et a engagé une contre-offensive, qui pourrait bien se retourner contre lui.

Débat d’un côté, répression de l’autre

Le gouvernement est en campagne pour vendre sa politique par les débats dans les communes. Comme avec sa « lettre aux français », son but est de nous demander quels services publics il faut casser, comment nous faire accepter l’austérité budgétaire.

C’est aussi une façon pour lui de commencer la campagne des élections européennes, une campagne pour laquelle il se sent mal engagé.

Dans le même temps, il réprime comme jamais.

Le week-end dernier, lors de l’Acte XIII, des gaz lacrymogènes ont été envoyés sur les manifestantEs et surtout, une nouvelle fois, un manifestant a perdu une main en recevant une grenade.

Ce sont bien des armes de guerre
que la police utilise,
il faut les interdire !

La perquisition au journal Médiapart est une réponse directe aux nouvelles révélations sur les magouilles qui caractérisent l’entourage de Macron, avec Benalla en premier lieu mais aussi probablement celles d’autres conseillers très proches.

Benalla est tout de même accusé d’avoir négocié des contrats avec la mafia russe !

En s’attaquant à la presse, Macron veut faire taire un scandale d’État qui secoue le pouvoir depuis l’été dernier.

C‘est la démonstration que ce pouvoir très autoritaire est lié aux magouilles des grands capitalistes comme Ghosn, le patron voyou de Renault.

Arrêter la casse sociale, stopper ce gouvernement

Après Parcoursup et la réforme du lycée et du bac, qui visent à aggraver la sélection sociale, le gouvernement attaque encore.

Il veut faire cadeau de 150 millions d’euros à l’école privée avec la scolarisation à 3 ans, augmenter encore la concurrence entre les établissements avec son projet d’évaluation de l’école, et contrôler les profs pour qu’ils appliquent des pédagogies sélectives et réactionnaires, sur fond de drapeau tricolore dans chaque classe.

Dans le même temps, le gouvernement vient de confirmer la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires d’ici la fin du quinquennat.

Avec la réforme de la fonction publique, celle des retraites qui se prépare, le gouvernement veut continuer à attaquer le monde du travail et les classes populaires.

Il est absolument nécessaire de l’arrêter.

Dans plusieurs entreprises, des mobilisations ont lieu pour des augmentations de salaires, avec parfois des succès profitant du mouvement des Gilets jaunes.

Dans l’éducation, des grèves ont lieu contre les suppressions de postes.

Après la grève du 5 février, dans le contexte des mobilisations des Gilets jaunes, nous avons besoin de nouveaux de mobilisations générales du monde du travail, d’une grève générale indispensable pour en finir avec Macron, son gouvernement Macron et construire une autre société.

samedi 9 février 2019

APRÈS 12 SEMAINES DE MOBILISATION DES GILETS JAUNES, APRÈS LA GRÈVE DU 5 FÉVRIER, PRÉPARER UNE VRAIE GRÈVE GÉNÉRALE, C’EST ÇA LA SOLUTION !

Après douze samedis consécutifs de mobilisation des « Gilets jaunes », la colère populaire contre Macron - le Président des riches – ne se tarit pas.

Et le mardi 5 février, la journée de grève et de manifestations à l’initiative de la CGT, rejointe par Solidaires et la FSU, a été l’occasion de faire un pas vers la convergence entre le mouvement des « Gilets jaunes » et l’organisation de débrayages, de grèves dans des entreprises et autres lieux de travail.

Le moyen de commencer à mettre en discussion la perspective d’un mouvement d’ensemble, d’une grève reconductible, illimitée, seul moyen réaliste de faire céder ce gouvernement aux ordres du MEDEF.

CONTRE LES CLASSES POPULAIRES,
LES ATTAQUES CONTINUENT À PLEUVOIR

Alors que la question du pouvoir d’achat est au cœur de la révolte, la grande distribution n’a rien trouvé de mieux à faire que d’appliquer, depuis le 1er février, une hausse moyenne de 6,3 % sur les prix alimentaires.

Le prétexte : une loi négociée entre agriculteurs, industriels et distributeurs pour soi-disant mieux rémunérer les agriculteurs.

C’est aussi l’annonce de la hausse des tarifs d’autoroutes de 1,03 à 2,04 %, soit plus de 10% en sept ans. De quoi encore gaver les actionnaires qui ont déjà croqué 14,9 milliards d’euros sur les profits accumulés entre 2006 et 2013.

Et pour ne pas gâcher cette fête, le régulateur de l’énergie réclame une hausse de 6 % des prix de l’électricité à compter du 1er mars.

LA RÉPRESSION,
LEUR SEULE RÉPONSE
À LA COLÈRE SOCIALE

Confronté à la mobilisation prolongée et déterminée des « Gilets jaunes », le gouvernement n’a plus qu’une réponse : les violences policières et l’amplification de la répression.

Résultat : 175 blessures à la tête, 17 manifestant(e)s éborgné(e)s, 1 décès et 4 mains arrachées. Ce qui n’a pas empêché le Conseil d’état de rejeter la suspension de l’usage en manifestation des lanceurs de balles de défense (LBD).

Une manière de dire à la police
qu’elle peut continuer à mutiler impunément !

Mais comme visiblement, ça ne suffit pas pour faire taire la contestation sociale, Belloubet, ministre de la justice, a demandé aux juges de prononcer les peines maximales.

Et l’Assemblée Nationale a adopté la loi « anti-casseurs ». En fait, une loi « anti-manifs », qualifiée par le Syndicat des Avocats de France (SAF) de « loi générale contre l’exercice d’une liberté publique ».

Une loi scélérate qui instaure des interdictions de manifester, les interpellations préventives et le fichage des indésirables, confirmant la détermination de ce gouvernement à restreindre les droits et les libertés démocratiques pour imposer coûte que coûte sa régression sociale.

POUR GAGNER, IL FAUDRA UNE GRÈVE GÉNÉRALE

Les « Gilets jaunes » ont ouvert une brèche que Macron et son gouvernement ne parviennent pas à refermer, malgré toutes leurs manœuvres et la mise en scène de leurs débats en bras de chemise, largement relayée par des télés et des radios complaisantes.

Ils ont également montré la voie et la méthode pour bâtir un mouvement qui dure et s’enracine, en construisant la mobilisation à la base, en la prenant en main pour la contrôler, en refusant dans leur majorité les cadres de débat dans lesquels ce pouvoir voudrait les engluer

Mais il ne sera pas possible de gagner, de faire céder ce gouvernement, sans franchir une nouvelle étape, en se donnant les moyens de paralyser totalement le fonctionnement de l’économie du pays.

Et pour cela, il va falloir étendre le mouvement des « Gilets jaunes » aux entreprises et à l’ensemble des lieux de travail, en posant la question du passage nécessaire à la grève.

Une grève qui se généralise avec pour horizon la préparation d’une grève générale.


mardi 5 février 2019

LOI ANTI-MANIFS : LE GLISSEMENT AUTORITAIRE DU POUVOIR SE POURSUIT

Communiqué du NPA du 5 février 2019

 
Ce mardi, par 387 voix contre 92 et 74 abstentions, l’Assemblée s’est prononcée en faveur de la loi anti-manifs, frauduleusement présentée comme une « loi anticasseurs » par un gouvernement qui confirme, alors qu’il est incapable de faire taire la contestation sociale malgré une politique violemment répressive, sa détermination à restreindre les droits et libertés démocratiques.

Qualifiée de « loi de la peur » par l’avocat François Sureau et de « loi générale contre l’exercice d’une liberté publique » par le Syndicat des avocats de France, dénoncée par les associations de défense des droits démocratiques, critiquée jusque dans les rangs de la majorité LREM et par certains syndicats policiers comme l’Unsa Police, qui affirme qu’elle « bafoue de façon arbitraire la liberté fondamentale de manifester », cette loi anti-manifs est une étape supplémentaire du glissement autoritaire de la Macronie, après la normalisation de l’état d’urgence et la carte blanche donnée aux forces de répression face au mouvement des Gilets jaunes.

Les flics gazent, tabassent, blessent, mutilent… mais c’est contre les manifestant-e-s, ces dangereux individus refusant de baisser les yeux et de rentrer sagement chez eux, qu’il faut sévir !

Interdictions de manifester, interpellations préventives, fichage des indésirables : il s’agit une fois de plus de normaliser des dispositifs supposément exceptionnels – et déjà liberticides – afin de pouvoir les appliquer à n’importe quel manifestantE – réel ou supposé…

Répressions policière et judiciaire forment un tout qui constitue l’un des piliers essentiels de la Macronie bousculée par la contestation sociale.

La lutte contre le dangereux glissement autoritaire en cours, illustré hier encore par la tentative de perquisitions dans les locaux de Mediapart, est l’une des urgences de l’heure : un combat que le NPA entend continuer à mener et à étendre, au côté du mouvement des Gilets jaunes et de l’ensemble des forces qui refusent de céder face à la brutalité du pouvoir.

POUR NOS SALAIRES, POUR DÉGAGER MACRON CONSTRUISONS LA GRÈVE GÉNÉRALE

Samedi dernier, la mobilisation des Gilets jaunes a montré qu’elle était loin d’être terminée, bien que le gouvernement annonce chaque semaine la fin du mouvement. Le « Grand débat », ce grand bla-bla, ne fait pas illusion, et la seule tactique du gouvernement semble être les coups sur les manifestant-e-s : 175 blessures à la tête, 17 éborgné-e-s, 1 décès et 4 mains arrachées ont été recensé-e-s à l’heure actuelle, sans parler de la loi anticasseurs en débat à l’Assemblée Nationale, qui vise à réduire la liberté de manifestation.

Macron a même l’indécence de dire qu’il pourrait lui-même être un Gilet jaune. Alors que c’est sa politique, ainsi que celle des gouvernements qu’il l’ont précédé, qui ont conduit à la détresse des millions de salarié-e-s.

UN MOUVEMENT QUI SE STRUCTURE

La mobilisation des Gilets jaunes est l’action de milliers de personnes qui relèvent la tête et refusent de continuer à subir les politiques actuelles. Elle est salvatrice parce qu’elle a bousculé les habitudes : bousculé le gouvernement, mais aussi le mouvement ouvrier.

La grève du 5 février est bien le résultat d’une poussée qui part d’en bas pour provoquer une mobilisation d’ensemble contre le gouvernement.

Ainsi, dans de nombreux départements, des appels syndicaux reprennent l’idée d’une convergence avec les manifestations du samedi.

L’Union des travailleurs de la métallurgie CGT 38 déclare, par exemple, que « la place de la CGT n’est pas à côté, mais bien au milieu de cette irruption citoyenne et populaire de tous les laissés-pour-compte de la mondialisation libérale […] et appelle dès à présent les salariéEs à rejoindre les rassemblements des gilets jaunes, que ce soit sur les différents ronds-points du département ou lors des manifestations de gilets jaunes actuellement organisés chaque samedi, […] et les syndicats CGT de la Métallurgie à s’organiser avec les salarié-e-s dans les entreprises pour bloquer l’économie ce mardi 5 février ».

POUR UNE MOBILISATION
DU MOUVEMENT OUVRIER ORGANISÉ

Il est urgent d’élargir la mobilisation. Les manifestations du samedi et les blocages ont montré leur limite, l’unification entre Gilets jaunes et salarié-e-s en grève doit se faire pour rendre possible une victoire contre Macron et une contre-offensive face au pouvoir patronal que nous subissons de plus en plus fortement dans les entreprises.

Confronté à la mobilisation prolongée et déterminée des Gilets jaunes, Macron et la bourgeoisie ont peur que les travailleurs·euses précaires, isolé-e-s, les chômeurs-euses, les retraité-e-s, unissent leur force aux salarié-e-s du public et du privé plus organisé-e-s, issus de plus grosses entreprises ou de services publics, pour réclamer des augmentations de salaires et, plus largement, remettre en cause la politique globale que nous subissons.

SE BATTRE POUR GAGNER

C’est bien ce que les manifestations du 5 février doivent annoncer : il est possible de gagner en bloquant l’économie, le meilleur moyen de gagner contre le gouvernement et la classe dominante. Et pour cela, construire les grèves dans les entreprises et les services, dans les prochaines semaines.

Il s’agit de profiter du climat actuel, favorable aux luttes du monde du travail, pour tout mettre en œuvre afin de construire un mouvement de masse sur la question des salaires, mais aussi pour dégager Macron, pour faire aboutir les revendications de chaque secteur, pour remettre en cause le pouvoir des capitalistes, et de ceux qui comme Macron sont à leur service, de décider à notre place.

lundi 4 février 2019

COMMUNICATION DU NPA 63 SUR LE MOUVEMENT DES GILETS JAUNES

Le vendredi 1er février , des gilets jaunes regroupés sous l'appellation « gilets jaunes 63 , on lâche rien » organisateurs d’ une réunion publique de discussion sur l’avenir de la mobilisation, se sont fait agresser par un autre groupe de gilets jaunes se revendiquant comme étant les « vrais gilets jaunes ».

A grand renfort d'insultes sexistes et homophobes les agresseurs ont menacé nommément plusieurs personnes, s'en sont pris verbalement aux « Insoumis, syndicalistes, antifascistes » et ont porté un coup à l'un des participants à la réunion.

La veille déjà, ils avaient menacé téléphoniquement plusieurs personnes et avaient mené une opération d'intimidation digne de barbouzes, débarquant cagoulés au domicile d'un militant insoumis pour le menacer.

Le NPA 63 apporte tout son soutien aux militant·e·s victimes de ces méthodes inacceptables.

Le piège de l'apolitisme

Ces agresseurs ne se revendiquent pas de l'extrême droite mais de l'apolitisme, ce qui est sûrement sincère au moins pour une partie d'entre eux.

Mais comme nous pouvons le constater depuis le début de la mobilisation des gilets jaunes, cet apolitisme sensé garantir la mobilisation contre la récupération par des groupes politiques et l'unité du mouvement est contre-productif.
Il favorise au contraire le travail de l'ombre de groupes d'extrême droite infiltrés et ne mène qu'à l'exclusion de militant·e·s progressistes.

C'est aussi sous-couvert d'apolitisme et de refus des partis politiques dans la manifestation que des fachos (on ne peut plus politisés donc) ont attaqué la semaine précédente le cortège du NPA à Paris.

Cet apolitisme revendiqué ne fait que masquer le travail d'infiltration de différentes mouvance d'extrême droite à Clermont-Ferrand comme ailleurs.

Dès le début de la mobilisation des fascistes locaux bien connus se sont imposés dans la mobilisation, par exemple des proches du défunt Bastion Social de Clermont-Ferrand.

Le groupe d'extrême droite souverainiste et conspirationniste UPR prend également particulièrement ses aises au sein des gilets jaunes allant jusqu'à imposer dans une des manifestation sur la camionnette de tête qu’ils fournissaient leur mot d’ordre de frexit qui est pourtant totalement absent des revendications démocratiquement adoptées par les gilets jaunes du département.

Alors que ces personnes et leur lobbying nauséabond ne sont nullement inquiétées, les militants progressistes, qui eux, ne cachent pas leurs idées et ne cherchent pas à avancer masqués, ont plusieurs fois été insultés et chassés de rond-point dont une camarade du NPA qui avait le seul tord d'argumenter contre des propos anti-immigré.

L'apolitisme ne sert donc que de couverture à l'extrême droite et de prétexte pour s'en prendre aux militants progressistes au sein d'une mobilisation qui est tout sauf apolitique.

Une mobilisation d'ampleur, des milliers de personnes qui se battent pour des revenus décents, pour la justice fiscale, sociale et environnementale est éminemment politique.

Le combat des gilets jaunes est politique, ce n'est pas une insulte et nous devons l'assumer.

Une minorité agissante dans une mobilisation légitime

Les problèmes liés à l'extrême droite ne sont pas une spécificité clermontoise, des agressions et intimidations à l'encontre du mouvement social et antifasciste ont aussi eu lieu dans de nombreuses villes ces derniers temps (Strasbourg, Lyon, Toulouse, Paris...).

Il ne faut pas en déduire pour autant que l'ensemble des gilets jaunes sont acquis à cette minorité agissante.

A Clermont-Ferrand, la dernière assemblée générale des gilets jaunes a majoritairement voté pour une série de revendications des plus progressistes (contre toutes les discriminations, pour l'augmentation du pouvoir des syndicats, la régularisation de tous les sans-papiers...).

Surtout, le socle principal des revendications n'a rien à voir avec l'idéologie rance de l'extrême droite. Aucune revendication raciste ou foncièrement réactionnaire n'a été adoptée, les gilets jaunes revendiquent démocratiquement l'augmentation du SMIC et des minimas sociaux, la suppression de l'ISF, revendications auxquelles, rappelons-le, le Rassemblement National de Marine Le Pen par exemple est opposé.

Solidaires pour la convergence des luttes

Les appels à la grève générale et à la convergence des colères entre mouvement social traditionnel et gilets jaunes qui ont été diffusés dans les différentes manifestations des gilets jaunes de Clermont-Ferrand ont reçu un accueil très favorable.

De même, partout en France des initiatives positives et convergentes voient le jour, comme l'appel de Commercy, les cortèges communs entre syndicalistes et gilets jaunes dans plusieurs villes, dans notre région un appel commun au 5 février des gilets jaunes et d’une intersyndicale en Haute-Loire…

Nous ne pouvons laisser quelques personnes drapées dans un apolitisme impossible et l'extrême droite confisquer à la majorité des personnes mobilisées la nécessaire explosion de colère sociale.

Au sein des gilets jaunes, nous devons nous battre pour toujours plus de transparence et de démocratie, pour toujours plus de démarcations claires avec les fachos qui n'ont rien à voir avec ce combat.

C'est parce qu'ils se font totalement minoriser dans les cadres démocratiques de la mobilisation, que leurs revendications et celles de la mobilisations sont de plus en plus antagonistes qu'ils s'en remettent aux exactions violentes et à l'intimidation.

Mais le mouvement social traditionnel qui, pour une part reste à regarder le train passer a aussi ses responsabilités.
Cette frilosité et cette extériorité à la mobilisation renforcent le populisme anti-militants "de gauche" et facilitent ce genre de dérives.

Les militants anticapitalistes et antifascistes doivent s'investir pleinement dans la mobilisation et dans la construction d'une riposte d'ampleur associant gilets jaunes, gilets rouges, et tous les exploités sans gilets.

En ce sens le NPA 63 continuera avec d'autres à construire la mobilisation avec en ligne de mire la nécessité d'une grève générale reconductible, jusqu'à ce que le gouvernement cède. Cela passe notamment par réussir la journée de grève et de manifestation du 5 février.

Les militant·e·s pour le progrès social, anticapitalistes et antifascistes doivent travailler de concert sur des objectifs communs, qu'ils soient membres d'organisations syndicales, politiques, associatives ou non-encartés, nous devons être solidaires les uns des autres, faire avancer des revendications communes, faire reculer les fachos et les nervis à leur solde.

Nous devons également nous soutenir et veiller collectivement à la sécurité des un·e·s et des autres.