Communiqué
du NPA du 30 octobre 2018
Jair
Bolsonaro a été élu dimanche avec une confortable avance de 55,2 %
des voix. Ce crypto-facho, nostalgique de la période de la
dictature, adepte des déclarations les plus réactionnaires
et des méthodes les plus autoritaires, a pu profiter d’un
alignement néfaste des planètes…
Sur
fond d’affaires de corruption, après la destitution de la
présidente Dilma Roussef et la mise à l’écart de son
prédécesseur Lula (mis ensuite en prison).
Dans
un contexte de crise profonde du régime et de coup d’État
institutionnel, le politicien haineux a su canaliser une très grande
partie du sentiment anti-PT (le parti de gauche au pouvoir pendant 13
ans) et du rejet de la corruption et de la violence sociale très
fortes au Brésil.
Capitaine
de l’armée pendant la dictature, Bolsonaro n’a jamais caché ni
sa nostalgie de la dictature militaire qui a dirigé le pays de 1964
à 1985, ni ses liens avec l’armée.
Ses
déclarations agressives contre les militants de gauche, ainsi que
ses paroles haineuses racistes, sexistes et homophobes, ont encouragé
ses partisans à passer à l’acte durant toute la campagne, avec
une vague d’agressions perpétrés par ses électeurs, en
particulier dans l’entre-deux-tours.
Sur
le fond, c’est un ultralibéral autoritaire, en phase
avec la Maison Blanche. Grands patrons, police, armée, évangélistes
et croyants fanatisés… ont poussé à son élection.
Ses
annonces (réforme des retraites par capitalisation, recul de l’âge
de départ à la retraite, privatisation d’au moins la moitié des
entreprises publiques...) ont été saluées comme il se doit par les
bourses dès son élection.
Plusieurs
généraux de réserve devrait intégrer le prochain gouvernement. En
matière de politique extérieure, les USA de Trump peuvent crier
victoire, car par bien des aspects, de la critique de la Chine aux
remises en cause des questions écologistes, le programme de
Bolsonaro ressemble à un copier-coller de celui du président US…
Mais
le pire n’a pas encore gagné, le peuple brésilien n’a pas été
abattu dimanche. Les contradictions du nouveau pouvoir sont
explosives et cela crée autant de brèches dans lesquelles la colère
sociale pourrait bien s’engouffrer.
Alors
que Macron a félicité le nouveau président, affirmant sa volonté
de poursuivre sa coopération avec ce pays « dans le
respect [des] « principes démocratiques », nous
voulons pour notre part assurer le peuple brésilien de toute
notre solidarité internationaliste.
C’est
aussi en luttant ici, contre « nos » Bolsonaro et ceux
qui leur ouvrent les portes du pouvoir, que nous les aiderons à
résister là-bas.