Dans
une mise en scène bien rodée, Macron, « le Président des
riches » s’est indigné du « pognon dingue »
affecté aux aides sociales.
Cet
acharnement est celui des classes dominantes contre une protection
sociale qui, à leurs yeux, réduit encore trop les inégalités.
Sans
les aides sociales, les 10% les plus riches gagneraient 20 fois
plus que les 10% les plus pauvres, mais avec ils ne gagnent plus
« que » 6 fois plus.
Le
taux de pauvreté est d’environ 14 % alors que sans ces aides,
il serait supérieur à 20 %. Pour un total officiellement
évalué à 70 milliards d’euros.
Comme
le veulent les traditions les plus réactionnaires, Macron distingue
deux catégories de pauvres.
D’un
côté celles et ceux qui sont selon lui inemployables, qui relèvent
de la charité, avec un minimum de survie qui doit coûter le moins
possible.
Le
RSA (550,93 euros, soit à peine plus qu’une des nouvelles
assiettes utilisées à l’Élysée) ou la prime d’activité
seraient de ce point de vue des dépenses inconsidérées.
De
l’autre, ceux qui touchent des aides sociales, et que le
gouvernement veut « responsabiliser » ou
« accompagner » de gré ou de force vers un
travail qu’ils devront accepter sans conditions.
Un
patronat qui licencie
malgré
les cadeaux des gouvernements
Par
contre du côté du patronat, les cadeaux ne sont jamais trop
importants. Pourtant, ici, c’est réellement « dingue » :
300 milliards de fraudes, évasions et niches fiscales, exonérations
de cotisations sociales, cadeaux fiscaux aux plus riches… Cadeaux
qui sont censés permettre le développement de l’activité et de
l’emploi, une vieille rengaine chaque jour démentie.
Les
plus grosses entreprises, principales bénéficiaires de ces cadeaux
se gardent bien de respecter les engagements prétendument liés.
Ainsi General Electric, qui n’avait été autorisé à racheter
Alstom qu’en s’engageant à créer 1000 emplois, est censé payer
des pénalités pour « compenser » les 650 emplois
non créés.
Mais
au pire les pénalités se limiteraient à une trentaine de millions
d’euros, une broutille pour ce groupe. Avec la possibilité de
prendre de nouveaux engagements pour s’en dégager…
Ainsi
Ford près de Bordeaux annonce la fermeture du site et un PSE malgré
les 50 millions d’aides publiques en échange de la promesse de la
préservation des 1000 emplois du site. Et la liste peut s’allonger
de Carrefour à Vélib en passant par GM&S de tous ces employeurs
qui empochent des aides avant de licencier à tout va.
Ras-le-bol
du chômage !
Macron,
à la différence de Hollande, s’est bien gardé de lier le succès
de son quinquennat au recul du chômage. On comprend pourquoi :
avec un chiffre « officiel » de près de 7
millions de chômeurs/euses, dont la moitié ne touche aucune
allocation, et plus de 11 millions de demandeurs/euses d’emploi et
travailleurs/euses pauvres occasionnelLEs, le chômage reste bien la
préoccupation majeure pour une majorité de la population.
Refusons
les licenciements et suppressions de postes
Les
mobilisations contre les fermetures d’entreprises, les suppressions
de postes sont difficiles. Au moment où le gouvernement s’attaque
massivement à la Fonction publique, c’est-à-dire aussi à
l’emploi, les convergences sont indispensables.
Les
revendications qui peuvent permettre de répondre à ces urgences
imposent un rapport de forces important. Réduction du temps de
travail sans perte de salaire, interdiction des licenciements,
baisses des cadences, interdiction du travail de nuit, de week-end ne
doivent pas rester des rêves, car ce sont des mesures indispensables
pour en finir avec le chômage, qui est un des fondements du
capitalisme.
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