Communiqué
du NPA du 25 avril 2018
Le
dimanche 22 avril a été publié dans les colonnes du Parisien
un « manifeste contre le nouvel antisémitisme »
rédigé par Philippe Val et réunissant plus de 250
signataires.
Tout
d’abord, la tribune rappelle à juste titre que l’antisémitisme
est une tragique réalité en France, contre laquelle il est
nécessaire de lutter.
Le
NPA partage ce constat et n’a
pas attendu cette tribune pour combattre l’antisémitisme et
toutes les formes de racisme.
Néanmoins,
en faisant le choix de lier le combat contre l’antisémitisme à
une relation prétendument privilégiée de l’histoire française
avec la culture juive, en opposant la lutte contre l’antisémitisme
à celle contre l’islamophobie et en se concluant sur une adresse à
« l’Islam de France », la tribune installe une
hiérarchisation malsaine entre les différentes formes de racisme.
L’islamophobie
serait ainsi un racisme secondaire par rapport à l’antisémitisme.
Pire, le texte rend responsable de l’antisémitisme une partie de
la population française, les musulmans,
renforçant la stigmatisation dont ils sont victimes.
Et
comme si cela ne suffisait pas, la tribune ajoute à la confusion en
amalgamant antisémitisme et antisionisme.
Le
NPA condamne un « manifeste » qui prétend que
les musulmans seraient collectivement les premiers responsables de
l’antisémitisme en France.
Loin
d’aider à la lutte contre l’antisémitisme, un tel texte
affaiblit le combat antiraciste dans son ensemble. Il s’inscrit en
effet dans des logiques instrumentales, identitaires et exclusives,
celles-là même qui forment la matrice de tous les racismes, y
compris l’antisémitisme, et renforce donc les phénomènes qu’il
prétend combattre.
L'antisémitisme
est une gangrène, un poison mortel qu’il est indispensable de
combattre au quotidien, en ne cédant jamais le moindre
pouce de terrain aux tenants de la haine des Juifs, qu’ils
appartiennent à l’extrême droite « classique »
ou qu’ils se revendiquent des
idéologies djihadistes.
Le
NPA réaffirme la nécessité de lutter
contre l’antisémitisme et toutes les formes de racisme, d’où
qu’elles viennent, a fortiori dans un
contexte national et international où les
courants ultra réactionnaires sont en pleine expansion, quand ils ne
sont pas directement au pouvoir.
Mais
une telle lutte ne saurait s’accommoder d’amalgames racistes et
d’instrumentalisations politiciennes, qui la desservent
profondément.
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