L’encre
des ordonnances et de leur décrets d’application est à peine
sèche que les employeurs se précipitent pour en faire usage contre
les salarié-e-s.
La
première attaque est la rupture conventionnelle collective (RCC).
Cette nouvelle arme va permettre aux patrons de supprimer des
milliers d’emplois sans avoir à justifier d’une raison
économique, à élaborer un plan social, ni à proposer des
reclassements.
Ce
dispositif fait suite au « succès » de la rupture
conventionnelle individuelle, qui a précipité dans le chômage,
depuis sa création en 2008, près de trois millions de salarié-e-s.
Huit
fois sur dix, c’est l’employeur qui en est à l’origine
alternant arguments financiers et chantages divers.
Le
MEDEF en rêvait, le gouvernement Macron l’a fait.
En
confiant à l’administration du travail le soin d’homologuer les
futures ruptures collectives, celles-ci seront juridiquement sans
risque pour les patrons, contrairement aux plans de départs
volontaires, et il ne sera en outre plus nécessaire d’attendre un
an pour pouvoir réembaucher derrière.
Les
plus grosses boîtes en profitent
C’est
tout d’abord la chaîne de magasins d’habillement Pimkie qui a
annoncé la mise en œuvre d’une procédure de rupture
conventionnelle collective.
Pimkie,
c’est plus de 700 magasins dans le monde, une centaine France et
qui fait partie du groupe Mulliez, une des plus grosses fortunes de
France, autour de 40 milliards d’euros.
Dans
la foulée, c’est PSA qui annonce son intention de faire de même.
PSA qui a réalisé un nouveau record de bénéfice en 2016 de 2,15
milliards d’euros.
Depuis
des année les plans de départs « volontaires »
ont déjà permis de supprimer en moyenne, 3000 postes par an.
Son
objectif est de diminuer au maximum le nombre de travailleurs en CDI
et de les remplacer par des intérimaires, qui représentent sur
certaines chaînes de production 90 % des effectifs.
Que
Pimkie ou PSA ait été parmi les toutes premières entreprises à
utiliser le nouveau dispositif en dit long sur le fait que les
ordonnances travail ont été vendues par le gouvernement comme
devant faciliter la vie des patrons de très petites entreprises,
pour leur permettre d’embaucher, de créer des emplois. En
fait ce sont d’abord les grandes entreprises du CAC qui vont en
faire leurs choux gras.
Reconstruire
une mobilisation contre ce gouvernement
Les
résistances des salarié-e-s n’ont pas été effacées par l’échec
des mobilisations contre la loi travail. Le rouleau compresseur des
ordonnances et la passivité des confédérations syndicales n’ont
pas eu raison de la colère sociale.
Dans
de nombreux secteurs, souvent moins organisés que les grands
secteurs traditionnels, la combativité des salarié-e-s a permis de
faire reculer les employeurs. C’est le cas dans le nettoyage, la
restauration, l'hôtellerie, et même dans des activités uberisées
comme Deliveroo. C’est aussi le cas dans les hôpitaux comme à
Bordeaux, Toulouse ou en région parisienne.
Les
attaques engagées ou programmées contre les chômeurs/euses et les
migrant-e-s, la baisse du pouvoir d’achat ne doivent pas rester
sans riposte.
C’est
à nous, salarié-e-s, chômeur-e-s, de construire la résistance, et
les organisations syndicales, politiques, associatives doivent se
rencontrer pour organiser une mobilisation unitaire.
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