Communiqué
de presse de RESF 63
Dans le département du Puy-de-Dôme, les décisions de l'ASE conduisent à de très graves manquements dans l’accueil, la mise à l’abri et l’accompagnement des Mineurs Isolés étrangers.
Faut-il le rappeler : c'est bien d'enfants dont nous parlons, jetés à la rue sans aucun moyen de subsistance. Le moindre soupçon d'humanité, la moindre parcelle de conscience morale, le moindre sentiment de justice devrait suffire à considérer cette situation avec horreur... d'autant plus quand on ose prétendre s'appeler
Les lois de décentralisation
ont donné aux départements la compétence concernant la protection
et l’aide sociale à l’enfance (ASE) C’est donc sous l’autorité
du Conseil départemental que les services de l’ASE exercent cette
mission.
Dans le département du Puy-de-Dôme, les décisions de l'ASE conduisent à de très graves manquements dans l’accueil, la mise à l’abri et l’accompagnement des Mineurs Isolés étrangers.
Ils arrivent à Clermont
fatigués, affamés, souffrant de multiples blessures. Nous ne
pouvons plus ignorer par quel enfer ils sont passés. Pourtant ils
vont encore souvent dormir plusieurs nuits dehors avant de trouver un
abri.
Et quand ils sont enfin
accueillis à l’ASE…au terme d’ une « évaluation »
sommaire (parfois bouclée en une demie journée !) les services
de l’ASE conclut à leur majorité ; leurs documents
d’identité quand ils en ont, sont jugés douteux…
Ou mieux encore : «
l’éducateur » après avoir eu l’entretien
« d’ évaluation » avec un jeune peut
conclure qu’il est « probable » que celui-ci
ait menti sur son âge compte tenu de son récit et de son
apparence !
C’est d’une violence
inouïe et d’autant plus scandaleux et moralement inadmissible que
la plupart des enfants ayant subi ce sort ont été par la suite
rétabli dans leur minorité par les juges des enfants et a obtenu
un passeport prouvant enfin sa bonne foi .
Dans sa politique de rejet,
l’ASE va parfois jusqu’à faire appel des décisions du juge des
enfants. Bien que cet appel ne soit pas suspensif, elle refuse de
respecter les ordonnances et les enfants restent exclus du dispositif
de protection. Mais on peu noter que jusqu à aujourd’hui ses
recours ont toujours été rejetés au tribunal !
Ainsi plus de 80 jeunes
étrangers ne sont pas pris en charge par l’ASE dans le Puy-de
Dôme. Une quarantaine d’entre eux occupent depuis le mois de
septembre un squat à Clermont-Ferrand, une vingtaine sont hébergés
chez des militant.es et citoyen.nes et les autres sont à la rue.
C’est
humainement scandaleux, moralement déplorable et totalement illégal
!
Faut-il le rappeler : c'est bien d'enfants dont nous parlons, jetés à la rue sans aucun moyen de subsistance. Le moindre soupçon d'humanité, la moindre parcelle de conscience morale, le moindre sentiment de justice devrait suffire à considérer cette situation avec horreur... d'autant plus quand on ose prétendre s'appeler
« Aide Sociale à
l'Enfance » !
Nous ne pouvons pas accepter d’entendre parler de « saturation du dispositif » et « d'augmentation des coûts».
Nous ne pouvons pas accepter d’entendre parler de « saturation du dispositif » et « d'augmentation des coûts».
N'attendez pas qu'un malheur
arrive. N'attendez pas qu'un de ces enfants, qui perdent déjà leur
santé physique, psychique et morale, y laissent finalement sa vie.
Français
ou étranger, un enfant est un enfant .
La responsabilité du Conseil
départemental général est engagée. Il doit mettre fin à cette
politique inhumaine d’exclusion des plus démunis qui bafoue les
principes élémentaires des droits de l’homme et de la Convention
internationale des droits de l’enfant, ratifiée par la France.
Nous demandons une véritable
protection pour les jeunes mineurs étrangers qui arrivent seuls dans
notre département.
Nous demandons que tous ces
jeunes puissent bénéficier de contrats « jeunes
majeurs » jusqu'à la fin de leur scolarité.
Ils sont venus en France, au
péril de leur vie pour étudier, travailler Ils sont courageux et
pleins d’espoir. Ils représentent une vraie richesse pour notre
pays.
Nous
devons, vous devez les protéger.
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