L’affaire
Weinstein a été un déclencheur pour libérer la parole des femmes
qui se sont mises à raconter les violences dont elles ont été
victimes avec les hashtags #BalanceTonPorc
et #MeToo…
Mais
pour mettre fin aux violences il ne suffira pas de les visibiliser
sur internet même si c’est une étape nécessaire. Se pose donc
maintenant la question des suites à donner…
Refuser
la remise en cause de la parole des femmes !
Certain-e-s
éditorialistes et personnalités politiques ont été rapides à
condamner cette soi-disant chasse aux sorcières. Ils ont expliqué
que cela pouvait avoir des conséquences disproportionnées et ont
essayé de jeter le doute sur les accusations portées par les
femmes en posant la question : « et si elles
mentaient ? »
Le
soupçon est toujours de mise. Pourtant, il y a tant de barrières
qui empêchent de raconter les violences...
Rappelons
quelques chiffres qui permettent de mesurer l’ampleur du
phénomène des violences et de la faiblesse des condamnations
qui leurs sont liées : 84 000 femmes subissent chaque année
des violences sexuelles en France. 90% connaissent l’agresseur et
seulement 10% portent plainte. Et encore pire, en 2014,
seuls 5139 hommes ont été condamnés.
Dénoncer
les violences pour les rendre visibles !
Ce
mouvement sur les réseaux sociaux a eu quelque chose
d’incroyablement positif : rendre visible un problème
structurel. C’est une étape nécessaire pour combattre les
violences. Il faut maintenant passer de la dénonciation de ces
violences par les femmes à leur condamnation par l’ensemble de la
société.
De
#MeToo à #WeTooGether
Une
transformation militante est en train de se faire des rassemblements
sont appelés dans de nombreuses villes de France.
L’initiative
a rapidement trouvé un écho collectif et une dynamique militante.
Le mot d’ordre est #Wetoogether : contraction de « nous
aussi » et « nous ensemble ». Ces
rassemblements sont positifs et offrent la possibilité de créer un
mouvement qui sortirait des divisions du mouvement féministe en
France.
Il
faut à la fois travailler avec les organisations existantes qui
portent une part de la mémoire des luttes de femmes et avec tous les
nouveaux collectifs qui émergent notamment via les réseaux sociaux.
Construire
un mouvement dans la durée
pour
mettre fin aux violences et abattre le patriarcat !
Pour
construire un mouvement de masse qui soit collectif et durable, et
non un mouvement ponctuel initié d’en haut, il faut développer
des structures d’auto-organisation : assemblées générales,
collectifs de quartiers, structures syndicales, etc.
Le
29 octobre doit être un point de départ d’une mobilisation, à
Clermont-Ferrand, le rassemblement a lieu à 10H30 Place de Jaude
avec
en perspective la manifestation du 25 novembre.
Nous
devons nous donner comme perspective la construction d’un mouvement
de masse qui permette l’unité du mouvement féministe en
favorisant l’auto-organisation. Ainsi, nous pourrons vraiment dire
« nous toutes ensemble ».
Et
si le mouvement féministe doit être autonome des organisations du
mouvement ouvrier (dans le sens qu’il ne doit pas suivre leur
agenda), il ne doit pas être déconnecté de la lutte des classes,
car pour abattre le patriarcat c’est toute la société qu’il
faut changer.
Ces
dernières années, des mobilisations très importantes ont eu lieu
contre les violences faites aux femmes en Argentine, en Italie, en
Inde…
À
moins d’un mois du 25 novembre, Journée internationale contre les
violences faites aux femmes, il est possible et indispensable de
construire un mouvement massif sur cette question en France aussi.
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