COMMUNIQUÉ
DU NPA DU 13 AOÛT 2017
Dans
la nuit de samedi à dimanche, à Charlottesville dans l’État de
Virginie, un militant d’extrême droite ( James Alex
Fields Jr. ) a foncé avec sa voiture sur une
contre-manifestation antifasciste, tuant Heather Heyer
et blessant des dizaines de personnes.
Nos
premières pensées et notre solidarité vont évidemment à la
famille, aux ami·e·s et aux camarades de Heather. Sa mort, et les
conditions dans lesquelles elle est survenue, viennent rappeler que
la terreur est inscrite dans l’ADN politique de l’extrême
droite, et que la crise sans fin du capitalisme, en suscitant une
guerre de chacun contre tous et en exacerbant les nationalismes et le
racisme, crée le risque d’une radicalisation fasciste.
Syndicaliste
membre des IWW (Industrial Workers of the World), Heather Heyer avait
32 ans. Elle était venue manifester contre la présence à
Charlottesville de milliers de militants de divers groupuscules
appartenant à toutes les franges de la droite et de l’extrême
droite nationaliste états-unienne (Ku Klux Klan, néo-nazis, etc.).
Armés,
brandissant des torches et vociférant « You will not
replace us » (« Vous ne nous remplacerez pas »),
ces derniers s’opposaient au retrait d’une statue du général
Lee, chef des armées sudistes durant la guerre de Sécession.
Mais
cette manifestation intitulée « Unite the right »
(« Unissons la droite ») avait aussi un but très
actuel : pousser Trump, dont l’élection avait ravi toute
l’extrême droite états-unienne, à intensifier sa politique
contre les minorités, la gauche et le mouvement syndical.
Nous
n’oublions pas et nous ne pardonnons pas ceux qui ont armé
le bras de James Alex Fields Jr. et de tous les terroristes d’extrême
droite.
Trump
est le principal complice dans cette affaire, ayant passé sa
campagne à promettre la restauration de l’Amérique d’autrefois
en stigmatisant les musulman·e·s, les immigré·e·s et l’ensemble
des minorités.
Mais
il y en a bien d’autres, notamment parmi les éditorialistes,
« intellectuels »
et hommes politiques, qui ont contribué, aux États-Unis comme en
France, à alimenter la haine raciste.
Nous
n’oublions pas et nous ne pardonnons pas non plus, ici en
France, ceux prétendent que le FN aurait changé ou affirment que ce
parti d’extrême droite ne serait pas menaçant, alors même que Le
Pen vient d’obtenir plus de 10 millions de voix.
Nous
n’oublions pas et nous ne pardonnons pas ceux qui, de Valls
à Sarkozy, ont emprunté leur rhétorique et leurs politiques au FN.
Nous
n’oublions pas et nous ne pardonnons pas, enfin, les morts
de Brahim Bouarram, Ibrahim Ali et Clément Méric, sous les coups de
militants de l’extrême droite française.
Le
néolibéralisme autoritaire de Macron ne peut que renforcer le
nationalisme et le racisme en suscitant encore plus de misère,
d’inégalités et de désespérance sociale.
Le
NPA appelle donc tous ceux et toutes celles qui veulent combattre
activement l’extrême droite et le racisme, toutes les
organisations qui n’ont pas renoncé aux valeurs d’égalité et
de justice sociale, à construire un large front antifasciste et
antiraciste pour s’opposer non seulement au FN mais à toutes les
politiques et tous les gouvernements qui nourrissent l’extrême
droite.