Michelin
annonce la suppression de 1500 emplois d'ici à 2021 en France
auxquels s'ajoutent 450 postes de travail supprimés aux États Unis.
Michelin
est le premier fabricant de pneumatiques dans le monde. C'est l'une
des plus anciennes et plus puissantes firmes capitalistes française
appartenant depuis plus d'un siècle à la même famille
d'actionnaires.
Michelin emploie
plus de 110 000 salariés à travers le monde, dont près de
20 000 en France. Ayant réalisé plus de 1,6 milliard d’euros
de profits en 2016 sur un chiffre d’affaires de presque 21
milliards, la rentabilité a atteint un record avec une marge
opérationnelle de 12,9%. Et le cours de l’action Michelin a vu sa
valeur augmenter en bourse de 147% depuis cinq ans.
Bref
c'est une firme mondialisée prospère dont la seule cause sérieuse
des suppressions d’ emplois est encore plus d'enrichissement pour
ses propriétaires rentiers et ses actionnaires.
En
comptant les embauches annoncées, d'ici 2021, 5.000
salariés
de
Michelin devront quitter le groupe en France et 2.000 salariés basés
à Clermont-Ferrand sont concernés.
Alors
que cette ville est construite autour de quasi mono industrie, on
peut prévoir les dégâts au delà des seules usines Michelin.
Michelin
ne remplacera pas 970 départs en retraite d’ici 2021. De 30 000
dans les années 1970, les effectifs Michelin y passeront à moins de
10 000 à Clermont Ferrand. Les départs, incluant des pré
retraites, seront au volontariat, on connaît la chanson : plus
on se rapproche de dates butoirs fixés, plus les pressions
individuelles augmentent avec des départs « volontaires »
de plus en plus forcés ! Et 970 emplois en moins c'est une
charge supplémentaire pour ceux qui restent.
Comme
le dénonce le syndicat CGT de l'usine de : Blavozy « Afin
de rassurer l’opinion, le communiqué de presse de la direction
indique que de nouveaux emplois seront créés sur Clermont, or,
cette même annonce avait été faite lors de la fermeture de l’usine
de Tours, où 200 emplois devaient être créés. Il n’en fut rien
ces emplois n’ont jamais vu le jour, l’usine est rasée et aucune
entreprise ne s’implante sur la friche. Les promesses de la
direction n’engagent que ceux qui y croient.»
Le
groupe Michelin veut maintenant aller très vite. Un livre blanc a
été remis aux syndicats le jeudi 22 juin. Un comité d'entreprise
extraordinaire a été fixé au 6 juillet. Des négociations dureront
quatre mois, en juillet, septembre, octobre et novembre, pour la
signature d'un accord fin novembre.C'est un dialogue social bidon
dont on connaît déjà l'essentiel des conclusions.
Il
y a mieux et plus urgent à faire qu'à perdre son temps dans ces
négociations inutiles. C’est de tout mettre en œuvre
pour préparer la riposte qui sera plus que nécessaire afin de
contrer la politique de casse du code du travail par ordonnance de
Macron qui sera mis en place pendant la période estivale. Pour
Michelin, cette politique lui facilitera la mise en place de son plan
de 1000 suppression d’emplois.
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