François
Fillon a donc gagné le deuxième tour de la primaire de droite. La
droite a son candidat, son plan pour combattre le monde du travail et
concurrencer l’extrême droite.
C’est
l’ancien ministre de l’éducation puis du travail et l’ancien
Premier ministre de Sarkozy qui va tenter de faire croire qu’il a
des solutions pour le pays.
La
stratégie du choc
Le
programme de Fillon ressemble à un cauchemar : fin de la durée
légale du travail (vers les 48h hebdomadaires), retraite à 65 ans,
fin des régimes spéciaux, dégressivité des allocations chômage,
suppression de 500 000 postes de fonctionnaires, allègement d’impôts
de 40 milliards pour les entreprises, suppression de l’ISF,
dynamitage de la Sécurité sociale avec la fin des cotisations
patronales, l’augmentation de la CSG et de la TVA (de deux points)…
Et
Fillon promet de réaliser tout ça
en
quelques semaines
à
coup d’ordonnances et de 49.3
car
« les organisations syndicales n’ont plus
la
force pour accomplir les blocages
dont
elles menacent ».
Racisme
décomplexé,
ordre
moral et appuis aux dictateurs...
La
suite de son programme donne envie de vomir.
Pour
Fillon, « Non, il n’y a pas
un problème religieux en France. Oui, il y a un problème lié à
l’islam ». Il veut fixer des quotas de migrants par
origine. Il annonce aussi qu’il reviendra sur la loi
Taubira, notamment sur l’adoption d’enfants par les couples
homosexuels.
Grand
défenseur de la religion catholique, il prône le retour à l’ordre
moral : uniforme à l’école, remise en cause de l’avortement
.
Il
soutient ouvertement les dictateurs russe et syrien, Poutine et
Assad.
Une
politique largement commencée par la gauche
Sur
l’immigration, les retraites, les suppressions de postes, la loi
travail, le gouvernement Hollande-Valls a mené une politique
tellement à droite qu’il n’est pas étonnant que Fillon veuille
aller encore plus loin.
Quel
qu’il soit, le candidat du PS
portera
des choix voisins.
Hollande
veut continuer la politique menée actuellement et tellement rejetée.
Valls
veut accélérer le mouvement en transformant le PS en un parti qui
ouvertement ne défendrait que les intérêts des classes
possédantes.
De
Montebourg à Mélenchon, des hommes « providentiels »,
présenté comme plus à gauche, ne jurent que par les élections
avec des programmes centrés sur un nationalisme économique
irréaliste et dangereux.
Se
préparer à combattre le programme de Fillon
Quel
que soit l’issue de la présidentielle, cette élection amènera au
pouvoir un programme qui sera encore plus violemment hostile aux
classes populaires, aux immigrés, aux jeunes.
L’enjeu
de cette campagne est de préparer notre camp, celui des exploités,
à défendre leurs intérêts politiques.
D’être
prêts à nous battre contre toutes les attaques. Contre les
suppressions d’emplois, contre les politiques islamophobes et
racistes en général, pour imposer l’interdiction des
licenciements, le partage du temps de travail, un revenu décent pour
toutes et tous, le désarmement de la police, une rupture avec le
système, pour construire une société débarrassée de
l’exploitation et de toutes les oppressions.
Nous
devons affirmer que nous nous mobiliserons, nous construirons des
grèves, des manifestations pour empêcher les politiques
antisociales d’être menées.
C’est
le sens de la candidature de Philippe Poutou. Plus celle-ci aura de
voix, plus nous serons fortEs pour préparer la contre-offensive du
monde du travail.