Depuis
4 mois, nous sommes des millions à avoir repris la parole, dans les
manifestations et sur les places, dans les entreprises, les
universités ou les lycées, nous avons collectivement redressé la
tête.
Les
grévistes des raffineries, de la SNCF, du nettoyage, les dockers…
ont montré leur force. Celles et ceux qui ont organisé les blocages
ont montré leur détermination.
Toutes
et tous,
nous
avons démontré notre refus
de
nous laisser diriger
par
une poignée de décideurs minoritaires.
Mais
depuis 4 mois, gouvernement et médias n’ont de cesse de dire que
cette mobilisation s’essouffle, qu’elle est minoritaire, sans
oublier les insultes contre les organisations syndicales, en
particulier contre la CGT, et la répression.
Mais
rien n’y fait :
le
monde du travail reste mobilisé
contre
cette loi travail,
et
cette dernière reste majoritairement
rejetée
par la population.
Leur
fuite en avant
Mais
le gouvernement, Hollande et Valls en tête, s’entêtent et veulent
faire passer coûte que coûte cette loi scélérate.
Pour
cela, depuis le début de la mobilisation, ils répriment ceux et
celles qui contestent.
Côté
maintien de l’ordre, le gouvernement n’a pas lésiné sur les
moyens depuis le 9 mars : flash-ball, canons à eau, utilisation
intensive de gaz lacrymogènes, arrestations… pendant les
manifestations.
Depuis
fin mars, plus de 750 personnes, dont une centaine de jeunes de moins
de 18 ans, ont été poursuivies par la justice, avec souvent des
condamnations lourdes à la clé. Cela sans parler des blesséEs
graves...
Cerise
sur le gâteau, la tentative du gouvernement d’interdire la
manifestation du 23 juin dernier pour un « rassemblement
statique »... Mais le pouvoir, devant les divisions en son
sein, mais face aussi au tollé général suscité par cette
décision, a au final reculé, pour accorder une micro-manifestation
de Bastille à Bastille.
Mais
une « manifestation » quand même, ce qui n’était son
plan initial. Face à la brutalité de l’exécutif, le 23 juin a
rassemblé, dans ces conditions inadmissibles, plusieurs dizaines de
milliers de personnes à Paris.
Mardi
28 juin, la manifestation parisienne, prétendument autorisée, a
dans les faits été quasiment interdite... Un déploiement
considérable de policiers bloquait tout, empêchant par de longues
fouilles de nombreux manifestants de pénétrer dans le périmètre
autorisé, arrêtant même certains véhicules apportant du matériel
militant.
Au
même moment, la police encerclait la Bourse du travail place de la
République, empêchant 200 personnes présentes à une assemblée
générale interprofessionnelle de rejoindre la manifestation.
Ces
décisions ne sont que les énièmes épisodes de la fuite en avant
d’un pouvoir qui n’a plus aucune légitimité, qui n’a que la
répression, l’interdiction des manifestations et le 49-3 pour
s’imposer.
Continuons
notre combat !
Le
chemin est encore long avant l’adoption de la loi par le Parlement.
Un temps pendant lequel nous devons continuer à nous mobiliser pour
obtenir le retrait de la loi. La nouvelle journée du mardi 28 juin,
jour du vote du texte au Sénat, aura montré que nous restons bel et
bien mobilisés, mais il faudra encore de nouvelles journées, de
nouvelles échéances, de nouvelles luttes.
Certes,
les grèves sont moins nombreuses, l’été approche, et la fatigue
peut commencer à se faire sentir. Mais ce gouvernement ne parvient
toujours pas à rassembler une majorité autour de ses projets de
reculs sociaux.
Pire,
fruit de la pression du mouvement, il est même lâché par des
organisations syndicales du prétendu « front réformiste ».
Ainsi,
la CGC demande désormais la suspension du débat
parlementaire et une renégociation de l’article 2 de la loi.
Certains
syndicats UNSA réclament la « sanctuarisation » de
la hiérarchie des normes et la suppression du référendum
d’entreprise.
Il
n’y a donc plus que Laurent Berger de la CFDT pour
défendre tel un kamikaze une loi rejetée par tous.
Le
retour de la loi à l’Assemblée nationale, le mardi 5 juillet,
marque une étape importante et de nombreuses mobilisations auront
lieu partout en France.
En
cas de nouveau 49-3, de nouvelles motions de censure seront
présentées. Sous pression de la mobilisation, elles doivent
être votées pour envoyer Valls’er définitivement cette loi et ce
gouvernement !
Construire
nos réponses à la crise politique
Ce
gouvernement bat tous les records d’impopularité, approfondissant
chaque jour un peu plus la crise politique. Alors oui, nous voulons
nous débarrasser à la fois de la loi travail et du gouvernement
Valls qui lui a lié son sort en utilisant l’arme du 49-3 il y a
quelques semaines.
La
mobilisation reste très populaire mais une expression politique à
la hauteur fait toujours défaut. Une force collective pour défendre
jusqu’au bout les intérêts des exploitéEs et des oppriméEs,
pour imposer des mesures immédiates combattant le capitalisme et
tous ses maux – autoritarisme, impérialisme, productivisme,
racisme, sexisme... , pour refonder une perspective émancipatrice.
C’est aussi ce qu’il nous appartient de construire.
Malgré
ses prétendues démonstration de forces (de l’ordre...), le
gouvernement Valls est affaibli :
battons-nous
encore et encore sans lui laisser de répit.