Par
centaines de milliers, plus nombreux et plus combatives que ces
dernières semaines, les manifestations de ce jeudi 26 mai pour le
retrait de la loi travail ont été un succès. Elles montrent que le
rapport de force est en train de s’inverser, mettant en difficulté
un gouvernement et une prétendue majorité au sein de laquelle les
premières fractures apparaissent…
Aux
abois, pour faire taire ce mouvement, depuis plusieurs semaines,
Valls et son gouvernement auront tout utilisé, du coup de force
institutionnel avec le 49-3 à la répression et aux provocations
policières pour diviser les opposantEs, en passant par les mesures
d’exception avec les interdictions de manifester…
Et
dernièrement, les interventions des forces de l’« ordre »
pour dégager les barrages autour des raffineries et dépôts de
carburant sont bien la seule - et vaine - réponse que
donne le gouvernement à notre mobilisation.
Bloquer
l'économie, étendre la grève
Depuis
la fin de la semaine dernière, de la Normandie aux Bouches-du-Rhône,
les blocages des zones industrielles et en particulier des dépôts
de carburants se sont multipliés.
Le
gouvernement a donc envoyé les flics pour casser les piquets… La
réponse ne s’est faite pas attendre : suite aux décisions
des AG, les principales raffineries du pays se sont mises en grève.
Un nouveau pas dans l’affrontement est franchi, amplifié par les
manifestations de jeudi dernier.
Les
salariéEs des raffineries ne doivent pas rester seuls. Le blocage et
la grève des raffineries peuvent être un point d’appui pour le
développement de la mobilisation de l’ensemble des salariéEs du
privé comme du public.
Nous
devons saisir cette occasion. Dénoncée par le patronat, l’extension
de la grève à d’autres secteurs est redoutée par le gouvernement
qui essaie de l’éviter en tentant de rassurer les routiers sur le
paiement des heures supplémentaires ou les cheminots sur la
pérennité de leur accord d’entreprise…
Faire
chuter ce gouvernement et sa loi
Depuis
deux mois, la lutte contre le projet de loi travail n’en finit pas
de rebondir, et pour le gouvernement c’est déjà un premier échec.
Le
calendrier de l’intersyndicale fixe des rendez-vous
interprofessionnels dont une journée de grève avec une
manifestation nationale à Paris le mardi 14 juin, jour du début du
débat au Sénat. Cela ne suffira pas à gagner.
Amplifier
la mobilisation,
faire
grève, rejoindre les blocages,
allier
radicalité et souci d’élargir restent une nécessité.
Comme
le montre de façon constante les sondages, le refus de la loi
travail est massif, ultra-majoritaire parmi la population et la
jeunesse.
L’utilisation
du 49-3 au Parlement a montré l'incapacité du gouvernement à
obtenir les votes des députés de sa propre majorité, ce qui ne
fait qu’accentuer son illégitimité.
Pratiquant
une véritable fuite en avant incarnée par un Valls toujours droit
dans ses bottes, ce gouvernement est plus discrédité que jamais. Et
en haut, ça se divise, comme en témoigne la cacophonie autour de la
réécriture possible de l'article 2.
La
crise politique s'étend, car le sentiment est largement partagé
qu’« ils ne nous représentent pas ».
Une
autre légitimité, celle de la rue, des places, des exploitéEs et
des oppriméEs mobilisés, se construit, pour imposer le retrait de
la loi travail et le départ de Valls et de son gouvernement.