Après
les journées du 28 avril qui ont vu plus de 5000 manifestant(e)s à
Clermont-Ferrand, il est important de continuer et de participer
nombreux aux mobilisations du premier mai qui auront lieu dans le Puy
de Dôme
JOURNÉE
INTERNATIONALE DE LUTTES
POUR
LE DROIT DES TRAVAILLEURS
POUR
LE RETRAIT DE LA LOI TRAVAIL
DIMANCHE
1er MAI 2016
Clermont-Fd
: 10h30 Place Delille,
Issoire
: 11h Place de la République,
Riom
: 10h30 Devant la poste,
Saint
Eloy les Mines : 10h Entrée sud,
Thiers
: 10h30 Place de la Mairie.
Des
débats aux actions
Heureusement,
la contestation se développe en prenant la forme d’occupations de
places avec les Nuits debout. Un phénomène qui montre que, depuis
le succès de la pétition et de la journée de manifestations du 9
mars, il y a comme un réveil, une bouffée d’air frais et une
confiance retrouvée au sein du mouvement social qui, souhaitons-le,
est en train de se reconstruire.
Des
centaines ou des milliers de gens expriment le besoin de se retrouver
régulièrement dans toutes les grandes villes de France dont
Clermont , pour prendre la parole, débattre, réfléchir à la
fois sur comment agir et changer le rapport de forces, sur la
stratégie à adopter pour la lutte, et aussi sur les combats à
mener ou sur la société que nous voulons.
Une
bonne façon de prendre ses affaires en mains.
Plus
ou moins importantes, ces assemblées générales donnent des forces
et des idées pour agir. Du coup, des initiatives se multiplient un
peu partout, comme ce récent séminaire patronal à Toulouse
perturbé par une fausse manifestation de droite et d’actionnaires,
ces piquets devant des locaux de la Société Générale, grande
spécialiste de l’évasion fiscale, ces blocages des caisses d’une
grosse librairie bordelaise appartenant à un trésorier du Medef, ou
encore l’occupation du théâtre de l’Odéon par des
intermittentEs du spectacle...
Le
retour de la question sociale
Les
attaques du gouvernement comme la rapacité des possédants sont
évidemment loin d’être stoppées, mais il y a bien une dynamique
positive. Nous ne savons pas jusqu’où cela peut aller ni ce que
cela changera, mais à coup sûr, il se passe quelque chose de
suffisamment important pour que la situation sociale en soit marquée
durablement.
Depuis
plus d’un mois, nous respirons autre chose que l’égoïste et
brutale propagande ultra-libérale, que les étouffoirs que sont
l’état d’urgence, le repli sur soi, l’individualisme, les
préjugés racistes et réactionnaires, qui nous divisent et nous
écrasent.
Pour
la première fois depuis longtemps, ce sont bien les idées de la
lutte sociale qui redeviennent d’actualité, les valeurs ou les
espoirs de « gauche » comme la solidarité et la
générosité. Ce sont les idées de contestation du système
capitaliste qui occupent le devant de la scène.
Il
y a cette conscience revendiquée que c’est toutes et tous ensemble
que nous pourrons changer les choses, cette lucidité de la nécessité
de joindre les combats, de faire converger les luttes antiracistes
avec la défense de l’environnement et du climat, avec l’exigence
d’une démocratie directe ou encore avec les luttes pour l’emploi,
contre les fermetures de maternité, d’écoles ou d’usines, avec
la défense des services publics.
Ça
commence aujourd’hui ?
Nous
voyons bien que la mobilisation du moment va bien au-delà du retrait
du projet de la loi travail qui joue le rôle de déclencheur d’une
riposte qui aurait pu avoir lieu plus tôt. Les occasions n’ont pas
manqué tant les reculs sociaux imposés ont été nombreux. Mais si
c’est aujourd’hui, ce n’est pas seulement parce que c’est
« la goutte d’eau qui fait déborder le vase », c’est aussi
le fruit de nombreuses résistances ces dernières années, parfois
isolées mais souvent déterminées et parfois victorieuses, qui ont
préparé le terrain.
En
effet, malgré une situation sociale et politique dominée par un
climat de résignation dans la population, aggravée par une
répression contre les militantEs et manifestantEs et par des
brutalités policières qui se systématisent, il y a toujours eu des
associations, des collectifs, des syndicats, des militantEs pour
résister et pour repousser des attaques.
Les
récentes mobilisations, à Calais en solidarité avec les migrantEs,
celle des salariéEs dans la santé ou dans le commerce, ou à
Notre-Dame-des-Landes contre un projet d’aéroport néfaste, ont
joué un rôle important durant cette dernière période.
Tout
cela pour dire qu’un mouvement social, ça se construit.
Nous
nous battons pour cela, pour aider à remettre en place des réseaux
de solidarité, pour se coordonner, pour que nous, les oppriméEs,
redevenions une force collective capable de changer les choses par
nos combats et par notre auto-organisation.
Et
c’est peut-être dés ce 1er Mai, et après, dans les grèves à
reconduire et à élargir, dans les rues et sur les places à
investir massivement, que ça commence