Lors
de ses vœux le 31 décembre, Hollande a continué à exploiter
cyniquement le filon de la « lutte contre le terrorisme »
pour se poser en sauveur de la nation. Pour cela, il n'a pas hésité
à aller chercher ses propositions dans le programme du Front
national.
Une
politique de plus en plus réactionnaire
Hollande
s’est félicité des bombardements français en Syrie et en Irak.
Mais ces milliers de bombes lancées sur ces deux pays ne peuvent
absolument pas supprimer Daech. L’intervention française ne fait
qu’ajouter de la destruction et de la mort au chaos qui a permis
aux bandes armées de Daech de prospérer.
Hollande
a confirmé la volonté du gouvernement d’introduire dans la
constitution la déchéance de nationalité pour « les individus
condamnés définitivement pour crimes terroristes.»
Il
joue la partition du Front national : il cherche à semer le poison
de la division entre les travailleurs, par cette mesure qui crée
deux catégories de citoyens français en instaurant une citoyenneté
de seconde zone, celle des binationaux.
Il
renforce la stigmatisation des étrangers, des immigrés et des
musulmans.
Ne
nous laissons pas faire,
c'est
au contraire de l'unité
de
l'ensemble du monde du travail
dont
nous avons besoin,
pour
faire face à ce gouvernement et au patronat.
L'état
d'urgence dure maintenant depuis près de trois mois. Il n'a servi à
rien pour combattre le terrorisme, mais il a permis au gouvernement
d'interdire les manifestations, de renforcer le racisme et
l'islamophobie, d'opérer des perquisitions et des assignations à
résidence contre les militants écologistes, etc.
L'heure
est à la mobilisation contre la déchéance de la nationalité,
contre l'état d'urgence et contre la guerre. Des meetings et des
manifestations commencent à s'organiser, nous appelons à les
construire et les développer.
Priorité
à la lutte contre le chômage ?
Quant
à la « lutte contre le chômage
» dont il fait, a-t-il dit, sa
«
première priorité », personne n’est dupe. Hollande va faire
en sorte qu’il y ait moins de chômeurs sur le papier grâce à un
« plan massif de formation » concernant 500 000 personnes.
De
quoi inverser la courbe du chômage sans laquelle il a promis de ne
pas se représenter. Pour le reste ce sont toujours les mêmes
prétendus remèdes, « simplifier le Code du travail »,
c’est-à-dire abattre les législations sociales qui limitent
l’arbitraire patronal et de « nouvelles aides à l’embauche
», des milliards de cadeaux supplémentaires qui augmentent les
profits des grandes entreprises et les dividendes de leurs
actionnaires sans créer un seul emploi.
La
journée de mobilisation du 26 janvier dans la fonction publique peut
être une première réponse à cette politique. Les salariés
descendront dans la rue pour revendiquer des augmentations de
salaire, des embauches, des moyens pour les services publics.
Unité
des exploités contre ce gouvernement
Hollande
croit pouvoir faire accepter l’offensive de gouvernement et du
patronat contre les travailleurs en prônant une unité nationale qui
n’est qu’un piège pour les exploités. Il s’agit de faire
croire à une communauté d’intérêts entre l’ensemble de la
population.
Mais,
en réalité, il n'y a aucun intérêt commun entre, d'un côté les
travailleurs, qui ont de plus en plus de mal à vivre décemment, et,
de l'autre, la mince couche d’ultra-privilégiés qui accaparent
par leur mainmise sur l’économie de plus en plus de richesses.
Nos
souhaits pour 2016, c’est que l’ensemble du monde du travail
puisse rassembler ses forces pour la défense de ses intérêts et
ceux de toute la société contre la régression qu’entraîne cette
politique.
Que
nous construisions un mouvement d'ensemble contre le gouvernement et
le patronat. Et que les travailleurs de tous les pays reprennent
l'offensive pour en finir avec cette société qui, entre les
guerres, la misère, le racisme, l'exploitation, la catastrophe
climatique, est de plus en plus aberrante et dangereuse.
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