Glaçant.
C’est lors d’une opération de traitement insecticide que El
Anfani Abdallah, un étudiant de 22 ans a été retrouvé mort dans
sa chambre universitaire CROUS à Villeneuve d’Ascq, il y a plus
d’une semaine. Son corps a été retrouvé en état de
décomposition et il a été confirmé que la mort date de plusieurs
semaines. Originaire de Mayotte, sa mère affirme qu’il est mort de
faim. Il se trouvait dans une situation très précaire.
Tout
cela a commencé par le refus de lui attribuer une bourse. Il n’a
pas pu renouveler son inscription à l’université de Lille 1, ni
les démarches administratives nécessaires pour rentrer à Mayotte à
la demande de sa mère considérant sa situation d’isolement et
d’extrême difficulté financière.
Ne
pouvant payer le loyer et les factures, il les a envoyées à sa
famille, le peu d’argent qu’il avait étant consacré à la
survie. Par la suite, il a été admis en hôpital psychiatrique au
cours du mois de juin parce qu’il ne pouvait plus manger.
Sa
mère, interviewée par KTV de Mayotte a déclaré qu’il «
avait déjà dépensé toutes ses économies pour pouvoir survivre,
payer son loyer et se nourrir. » Quand il ne pouvait plus
payer ses factures, c’est nous qui les recevions. Puis est arrivé
le moment où quand on lui parlait, il avait tellement faim et mal à
la tête qu’il ne comprenait même plus ce qu’on lui disait.
Les
services sociaux avaient réagi et il a été hospitalisé dans unité
psychiatrique mi-juin. Il présentait des troubles de la
personnalité. Mais il est sorti de l’hôpital au bout de trois
jours seulement et est retourné dans son appartement ».
Cette
histoire tragique n’a pas attiré l’attention des médias. Le
décès de El Anfani Abdallah a juste été classé parmi les faits
divers dans quelques journaux régionaux. Dans ce contexte de crise,
de précarité, de refus de bourse, les jeunes issus des classes
populaires souffrent de plus en plus de la dépression et de
l’isolement. Ces problèmes sont régulièrement ignorés par les
médias, banalisés ou simplement traités comme des questions
relevant de difficultés individuelles.
Or
les statistiques montrent que deux tiers d’étudiant-e-s sautent un
repas par jour,66% des étudiant-e-s ont ressenti un stress régulier,
allant jusqu’à la tristesse ou la dépression pour 48% d’entre
eux. Cela se traduit par de multiples symptômes, de l’insomnie aux
tentatives de suicide. C’est, dans un sens, ce qui est arrivé à
El Anfani Abdallah.
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