Le
patronat et les organisations syndicales (CFDT, CGC, CFTC) à sa
botte viennent de signer un accord sur les retraites complémentaires
(Agirc-Arrco). Condamnant ainsi les salariéEs du privé à
travailler plus longtemps pour éviter
une nouvelle réduction de leur pension. Le Medef en rêvait.
Le
Medef heureux
Le
Medef est ravi et ne s’en cache pas. Pour lui, grâce à cet
accord, un « tabou » a été « levé » et il n’a
pas tort. En effet, au nom de la sauvegarde des régimes Arrco et
Agirc en déficit, et sous l’étiquette attrayante de « liberté
de choix », il introduit un bonus-malus, dont le premier effet
est de porter l’âge effectif de départ à 63 ans
à taux plein, reculant ainsi en toute discrétion l’âge légal du
départ à la retraite.
Mais
soyons rassuré nous aurons le choix :
soit
de travailler plus longtemps,
soit
d’avoir une pension encore diminuée.
Le
patronat se sent ainsi pousser des ailes même s'il a fini par
accepter une augmentation de ses cotisations compensée par une
baisse similaire des cotisations patronales à la branche accidents
de travail-maladies professionnelles de la Sécurité sociale.
Bref
le patronat est gagnant sur tous les points.
De
plus en plus âgés, de plus en plus pauvres
À
partir du 1er janvier 2019, quiconque atteindra l’âge légal de
départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise
pour une retraite à taux plein du régime de base devra courber
l’échine au moins un an de plus. Sinon, c’est le malus, une
décote de 10 %, pendant deux voire trois ans sur sa retraite
complémentaire, avant de pouvoir de nouveau obtenir une retraite à
taux plein à 65 ans.
La
carotte offerte pour ce sacrifice sera un bonus de 10 % s’il
travaille deux ans de plus jusqu’à 64 ans (de 20 % s’il serre
les dents jusqu’à 65 ans et de 30 % jusqu’à 66 ans).
De
plus, pendant trois ans (pour l'instant), dès 2016, la
revalorisation des pensions sera de
1 % inférieure à l'inflation et la date de revalorisation des
pensions est repoussée de 6 mois.
Cette
nouvelle réforme pénalisera les 56 % de salariés qui, au moment
de partir à la retraite, sont au chômage ou en longue maladie. Elle
aggravera encore les inégalités subies par les femmes, qui partent
déjà en retraite huit mois plus tard que les hommes, et dont les
pensions sont inférieures de 40 % à l’Arrco et de 60 % à
l’Agirc.
Un
gouvernement qui applaudi
Dès
la signature de l’accord entre « partenaires sociaux »,
Valls a applaudi le nouvel accord… comme à chaque fois qu’un
acquis social est détruit.
Et
la liste est longue, très longue
depuis
l’arrivée au pouvoir de Hollande.
Mais
ce dernier se veut rassurant en promettant que l’âge légal,
« c’est toujours 62 ans » et que les gens « feront
leur choix. » Ben voyons !
Mais
une chose est certaine c’est que ce nouveau recul ne s’arrêtera
pas aux retraites complémentaires ni même au privé, à moins qu’on
les arrête avant ?
un
vaste mouvement social interprofessionnel
afin
de stopper ce retour au 19e siècle.
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