L’état
d’urgence nous protège,
mais
qui nous protège de l’état d’urgence ?
La
conférence sur le climat, la COP21, commence en fanfare. Hollande et
Fabius ont accueilli les présidents Obama, Xi Jinping, Poutine, et
170 autres chefs d’Etat.
Une
photo collective a été prise, en oubliant les tortures dans les
prisons chinoises et à Guantanamo, la répression féroce en Russie,
et le matraquage des manifestations parisiennes de dimanche 29
novembre. Entre les coquilles Saint-Jacques et le « reblochon
au jus de myrrhe odorante », les saigneurs du monde ont
discuté du climat.
Vers
un accord inconséquent
La
conférence devrait déboucher sur un accord, sans aucune mesure
contraignante, pour limiter l’augmentation de la température à 3°
d’ici 2100… alors que le seuil de dangerosité est estimé à
1,5°.
La
COP 21 est une mascarade : elle n’empêchera aucunement des
millions de personnes de voir leurs terres asséchées, de voir le
niveau des océans monter, la pollution augmenter.
Ce
gouvernement a d’autant plus de culot à se présenter comme le
sauveur de la planète qu’il a multiplié les projets dangereux
pour l’environnement, comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes
ou le barrage de Sivens.
La
répression comme seule politique
Les
attentats du 13 Novembre servent de prétexte pour empêcher les
manifestations contre la conférence de la COP 21 après celle en
solidarité avec les migrants.
Avant
la mobilisation du 29 novembre, 2000 perquisitions ont été
effectuées, dont une dizaine seulement en rapport avec les attentats
et 26 militants écologistes ont été assignés à résidence.
Des
centaines de milliers de personnes devaient venir manifester depuis
toute l’Europe. Mais la fermeture des frontières et les
interdictions de manifester ont réduit fortement la mobilisation.
Les
quelques milliers de personnes qui ont bravé l’interdiction ont pu
maintenir des chaînes humaines ou des manifestations dans de
nombreuses villes, et ensuite ont été reçues à Paris par des CRS
avec matraques et lacrymogènes.
300
personnes ont été placées en garde-à-vue.
Toutes
les manifestations contre la politique du gouvernement ont été
interdites. Les commémorations, les concerts, les compétitions
sportives, les marchés de Noël sont maintenus…
On
le voit donc clairement, l’état d’urgence ne sert qu’à une
chose : museler la société en installant un état de peur qui
tétanise et interdire ou du moins limiter la réflexion sur les
choix politiques faits depuis des décennies.
Pas
de trêve pour les mobilisations
Les
attaques du gouvernement et du patronat ne s’arrêtent pas pendant
la COP 21 ou à la suite des attentats du 13 Novembre :
suppressions de poste à Air France, réforme du collège puis du
lycée, manque de personnel dans les hôpitaux, les pires chiffres du
chômage depuis 2013 (+3,7% sur un an…), licenciements, attaques
contre le droit du travail…
Les
mobilisations n’ont donc aucune raison de s’arrêter, et d’abord
celle organisée à l’appel de nombreux syndicats le 2 décembre
devant le tribunal de Bobigny où 5 salariés d'Air France sont
convoqués suite à la chemise déchirée du DRH.
RASSEMBLEMENT
JEUDI 2 DECEMBRE
à
18H30 devant la Préfecture .
Les
attentats comme la dégradation du climat montrent que le capitalisme
est en train de mener l’humanité à sa perte.
Il
est temps d’en finir avec ce système, pour mettre en place une
société débarrassée de l’exploitation et des oppressions, avec
une économie rationnelle, planifiée, basée sur la solidarité, la
satisfaction des besoins et pas les profits.
C’est
par nos luttes que nous l’imposerons.