Ce
dimanche, s’est tenue à Bruxelles une réunion des représentants
de dix Etats de l’Union européenne avec ceux de la Serbie, la
Macédoine et l’Albanie.
Les
dirigeants de l’UE paniquent devant l’arrivée d’un nombre
croissant de réfugié-e-s qui empruntent la « route des
Balkans » pour atteindre l’Europe. Refusant de prendre la
seule décision que l’urgence impose : l’ouverture immédiate des
frontières, ils n’ont d’autre horizon que celui de la
répression.
Désastre
des guerres impérialistes
Des
dizaines de milliers de femmes, d’hommes, d’enfants, se pressent
aux frontières de la Slovénie ou de la Serbie, alors que d’autres,
tout aussi nombreux, continuent d’arriver par la mer sur les côtes
de Grèce ou d’Italie.
Ces
hommes et ces femmes n’ont pas le choix. La guerre s’est
intensifiée en Syrie avec l’intervention de l’aviation russe en
soutien au dictateur sanguinaire Bachar El Assad.
La
population fuit ces bombardements, les exactions et la dictature
obscurantiste de l’Etat islamique, les frappes aériennes des
puissances occidentales dont la France.
Les
grandes puissances, derrière les Etats-Unis, avaient semé la
destruction et le chaos dans toute la région, en Afghanistan, en
Irak. La Syrie est devenue en outre le terrain des manœuvres et des
rivalités de puissances émergentes comme la Russie.
C’est
parce qu’ils n’ont plus d’espoir de pouvoir vivre un jour dans
leur pays en paix que plusieurs centaines de milliers de Syriens,
mais aussi d’Erythréens ou d’Afghans, endurent les dangers et
les souffrances de ces migrations.
Larmes
de crocodile
«On
ne peut pas laisser les gens livrés à eux-mêmes, dormir dans les
champs en 2015», a dit le président de la Commission
européenne, Juncker, dimanche. Mais la déclaration commune sortie
de la réunion fait surtout état de mesures pour "restaurer
l'ordre" aux frontières de l'UE et "ralentir le
flux incontrôlé de personnes".
En
France, c’est la même politique, répression et durcissement des
mesures d’expulsion. Le ministre de l’Intérieur Cazeneuve est
allé à Calais, suite à la « pétition
des 800 ». Heureusement, il s’est trouvé ces
800 intellectuels et artistes pour dénoncer « l’indignité »
de la « jungle » -ce campement où s’entassent,
dans la boue et le froid, plus de 6000 femmes, hommes et enfants- et
le « désengagement de la puissance publique ».
Mais
Cazeneuve ne promet que le doublement des forces de police pour
interdire aux migrants les accès vers la Grande Bretagne, 1125
gendarmes ou CRS, plus d’un pour 6 réfugiés et... 200 places sous
tentes chauffées pour les femmes et les enfants !
Quel
cynisme !
Mais
si ces jours derniers, Mario Draghi, qui dirige la BCE, a fait
exulter les marchés financiers en envisageant de porter de 60 à 80
milliards d’euros les liquidités versées chaque mois dans
l’économie, si chaque gouvernement exonère les capitalistes de
son pays de milliards d’euros d’impôts ou de cotisations
sociales et en consacre autant à l’achat d’armements, il n’est
absolument pas question pour ces représentants des capitalistes de
créer les conditions d’une vie décente pour les peuples.
Il
n’y a d’issue que dans les mobilisations unies, salariéEs,
précaires et retraitéEs, migrantEs et réfugiéEs, pour imposer
justice sociale et liberté, une autre répartition des richesses et
du travail, des emplois, des logements, des services publics et des
papiers pour toutes et tous !
Pour
une Europe des travailleurs et des peuples,
débarrassée
des frontières et du capitalisme !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire